L’époque où le tourisme représentait une manne considérable pour le Niger semble bel et bien révolue. Il fut un temps où les occidentaux venaient découvrir les paysages du massif de l’Aïr, passer quelques jours dans le désert ou faire des emplettes de souvenirs auprès des artisans d’Agadez. Les revenus du tourisme, à des échelles diverses, faisaient vivre des familles entières et représentait 2% du PIB du pays! Entre les emplois liés à l’accompagnement et l’accueil des touristes, l’artisanat et leur multitude de petits boulots, le tourisme faisait vivre des milliers de personnes.
Mais les temps ont changé, et le Niger est en train de devenir le symbole de l’insécurité. Les nigériens en payent le prix fort: finis les revenus du tourisme! En pleine crise mondiale où personne n’est epargné, qui a besoin de ça?
Le Niger paye doublement les conséquences du terrorisme djihadiste, d’une part le prix du sang, en y laissant ses fils, et de l’autre le prix financier. Les blogs de voyageurs parlent d’eux-même, les touristes ont peur d’être enlevés ou de croiser la route d’un kamikaze endoctriné et préfèrent partir vers des cieux plus cléments dépenser leurs euros et dollars. Quelle tristesse de voir que le Niger apparaît aujourd’hui comme une destination dangeureuse alors que son hospitalité est légendaire. Jusqu’à quand durera cette mainmise d’une poignée d’activistes sanguinaires sur les revenus d’un Etat entier? Le bilan est sans appel: les attentats tuent non seulement les nigériens, mais aussi leurs espoirs de survivre à la crise.
Aouwa Mahamadou