Le Syndicat national de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP) a observé, lundi et mardi, une grève de 48 heures, suite à la non-satisfaction des revendications contenues dans son préavis en date, du 22 avril dernier, au ministre du Travail et de la fonction publique.
Malgré la mobilisation de la commission de conciliation pour rapprocher les points de vue de parties, le SNESUP n’écarte pas une seconde démonstration de force, du 17 au 19 juin, au cas où il n’aurait pas satisfaction.
Hier et avant-hier, beaucoup d’étudiants n’ont pas voulu faire le déplacement dans les facultés pour éviter des dépenses ‘’inutiles’’.
M. DIALLO de la Faculté des lettres, langues et des sciences du langage de l’Université de lettres et des sciences humaines que nous avons rencontré quelque part dans les rues de Bamako est de ce lot.
Même s’il s’est inquiété du sort réservé à l’année académique et de son avenir qui est en jeu, l’étudiant a approuvé le combat de ses professeurs pour un meilleur devenir de cet ordre d’enseignement.
Dans les facultés, les quelques étudiants qui arrivaient hier attendaient désespérément un professeur.
Car, ne sait-on jamais, tous les professeurs ne sont pas syndiqués ou ne partagent pas forcement la ligne de conduite tracée par les syndicalistes, ajoute-t-il.
Selon le Dr Abdou MALLE, secrétaire général du SNESUP, que nous avons pu rencontrer, hier mardi, dans la salle des professeurs de l’IPR annexe de Bamako, l’heure était au bilan : la satisfaction était au rendez-vous quant au suivi du mot d’ordre de grève par les militants.
«Nous avons recommencé parce que le gouvernement ne s’est pas montré suffisamment responsable pour décrisper la situation. Au contraire, le ministre du Travail et de fonction publique nous a lancé des propos que nous avons jugés excessifs et déplacés. Par, conséquent, nous ne voulons plus avoir à faire avec lui, dans les prochaines négociations. Nous demandons même son départ du gouvernement», nous a-t-il confié.
Le secrétaire général pense que le gouvernement ne souhaite pas un dénouement rapide de cette crise.
Car, il a eu tout le temps, depuis la suspension du dernier mot d’ordre de grève du SNESUP, en janvier dernier, pour trouver un terrain d’entente avec les enseignants.
Mieux, le préavis de grève déposé, depuis le 22 avril dernier, donnait largement le temps aux autorités pour éviter cette crise.
Les négociations ont eu lieu, le 27 mai dernier.
Suite au blocage constaté au niveau de la nouvelle grille indiciaire, la commission de conciliation a suspendu les travaux, a indiqué le secrétaire général.
Aussi, le SNESUP, selon son secrétaire général, avait pris également le soin d’informer le président de la République par intérim, par une lettre en date du 10 janvier 2013, sur le point de la situation après l’échec des négociations, le 17 octobre 2012.
Il lui avait même fait part de ses propositions de sortie de crise.
«A la rencontre du 4 décembre 2012, les médiateurs ont informé le SNESUP de l’acceptation du principe d’accord par le gouvernement sur tous les points de revendication tout en demandant un sacrifice sur la date d’application du premier point relatif à la nouvelle grille et à l’indemnité spécial de l’encadrement. En réponse de cette demande des médiateurs, le SNESUP a accepté de sacrifier une année pour demander à appliquer les accords contenus dans la lettre n°46/MTFP, du 12 mars 2012, du ministre du Travail et de la fonction publique à compter, du 1er mars 2012, et sans rappel», a martelé Abdou MALLE.
Aux dernières négociations, selon le responsable syndical, le gouvernement, à travers le ministre du Travail, souhaitait renégocier la nouvelle grille, a regretté le Dr MALLE.
«En matière de lutte syndicale, cela est inimaginable et inacceptable», a-t-il laissé entendre.
Pour le Dr Abdou MALLE, les modalités d’application de l’accord peuvent toujours faire l’objet de discussion, mais la grille telle que convenue avec le gouvernement précédent est intouchable.
Les enseignants ont fourni et continuent de fournir des efforts importants pour sauver l’enseignement supérieur.
Car, dès, le 2 février 2012, suite à l’explosion des frais d’encadrement des mémoires (plus de 4 milliards de francs CFA), le gouvernement a unilatéralement abrogé l’arrêté N°97-0816/MSSRS du 21 mai 1997, fixant les modalités d’encadrement des mémoires, dans toutes ses dispositions.
En lieu et place, il a été proposé aux enseignants une indemnité d’encadrement (plus d’un milliard) qui reste pourtant bloqué jusque-là, alors que les enseignants continuent ce travail d’encadrement des mémoires.
Le SNESUP, aux dires de son secrétaire général, a foi à la commission de conciliation qui est animée par des hommes de confiance et à la mobilisation des organisations de la société civile qui ont jusque-là montré leur intérêt vis-à-vis de ce problème de notre enseignement supérieur.
Il a appelé les autorités de la transition à tout mettre en œuvre pour sauver l’année universitaire qui tire vers sa fin.
Pour rappel, le SNEUP revendique la satisfaction de cinq points, notamment : l’application immédiate et intégrale du nouveau salaire des enseignants du supérieur et des chercheurs, consigné dans la lettre n°46/MTFP-SG, du 12 mars 2012, du ministre du Travail et de la fonction Publique au Premier ministre avec rappel pour compter, du 1er mars 2013; la transposition immédiate de tous les Assistants docteurs dans le corps des Maîtres assistants; l’intégration immédiate à la fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique; le payement immédiat du reliquat des heures supplémentaires de 2011-2012.
Par Sidi DAO
Source: info-matin