Dans le contexte de recrudescence d’attaques terroristes, plusieurs voix s’élèvent au Burkina Faso pour dire que la solution ne peut pas être que militaire, mais qu’elle doit être aussi politique, voire inclure un dialogue avec les groupes armés. À l’instar de ce que tente de faire Bamako.
Face à un bilan humain qui s’alourdit de semaine en semaine, le parti de l’ex-président Blaise Compaoré incite le gouvernement à ne fermer aucune piste pour sortir de l’impasse. Le dialogue et la négociation font partie de ces pistes, explique Achille Tapsoba premier vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès : « Le président Blaise Compaoré, qui en son temps avait des contacts avec ces groupes armés, a proposé sa contribution aux autorités actuelles du Burkina Faso qui lui ont opposé une fin de non-recevoir. Dans la situation actuelle, il faut envisager la négociation, cela peut être un apport important dans la lutte contre le terrorisme. »
Le sujet n’est pas tabou, il a même été évoqué lors du dialogue politique l’été dernier. Mais la démarche s’annonce compliquée au Burkina Faso, explique l’opposant Augustin Loada, président du Mouvement patriotique pour le salut : « La difficulté majeure dans le cas du Burkina, c’est que nous ne savons pas exactement quels sont les interlocuteurs. Dans le cas du Mali, il y a des répondants. Mais dans le cas du Burkina, en-dehors des griefs exprimés par les populations locales, il n’y a pas de revendications qui permettraient de savoir quelles sont exactement les demandes qui sont formulées en filigrane par les groupes terroristes. »
La présidence a pour l’heure toujours affiché son refus de discuter avec ces groupes.
rfi