Dans la nuit 31 mars au 1er avril dernier, le drone des Forces armées et de sécurité de la République du Mali, immatriculé TZ-98D a été écrasé sur le territoire national à Tinzawatène, dans le cercle d’Abeïbara, région de Kidal. Après avoir mené des enquêtes, le gouvernement du Mali estime que le drone a été détruit suite à une action « hostile préméditée » du régime algérien. Face à cette situation, la classe politique a condamné l’acte algérien et formé l’union sacrée autour des autorités de la transition.
Presque tous les partis politiques maliens sont d’accord avec la version avancée par le gouvernement malien, alors que le régime algérien a riposté en disant que ledit drone avait violé son espace aérien. Dans un communiqué publié le 7 avril 2025, le parti Union pour la République et la Démocratie a estimé qu’au-delà de sa portée militaire, l’attaque du régime algérien traduit une hostilité vis-à-vis du Mali et des efforts légitimes qu’il déploie pour protéger ses citoyens. Condamnant l’acte du pays voisin, l’URD rajoute exprimer sa solidarité pleine et entière aux autorités de la transition et aux FAMA. Le parti de feu Soumaïla Cissé appelle à prendre toutes les mesures nécessaires afin que cet acte ne reste pas impuni. De son côté, le parti Fare An Wuli de Modibo Sidibé n’a daigné dénoncer et condamner avec la plus grande fermeté l’action hostile de l’Algérie, encourageant le gouvernement à poursuivre toutes les voies appropriées pour faire la lumière sur cet acte. La force politique dit inviter le régime algérien à fournir tous les éléments tangibles nécessaires à la manifestation de la vérité dans cette affaire. « Au nom de la Coalition des Forces Juvéniles pour le Renouveau au Mali (COFOR MALI), nous exprimons notre soutien indéfectible aux Forces Armées et de Sécurité de la République du Mali, ainsi qu’aux autorités de la Transition, à la suite de l’incident survenu dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, impliquant l’un de nos drones de surveillance ». « L’épave de l’appareil, localisée sur le territoire national, dans la zone de Tinzawatène, région de Kidal, à proximité de la frontière avec l’Algérie, confirme que l’incident est survenu dans l’espace aérien malien. L’enquête préliminaire souligne la possibilité d’un acte hostile qui ne saurait rester sans attention », lit-on dans le communiqué de la COFOR Mali. Cette dernière Encourage vivement les autorités à poursuivre les efforts de clarification sur cet incident et à défendre avec fermeté les intérêts du Mali sur la scène internationale. De son côté, le parti PRVM dira que cet acte, en violation flagrante du droit international, constitue une grave atteinte à l’intégrité territoriale du Mali et vise à entraver les efforts de sécurisation du territoire national. Il exprime son soutien total aux autorités et aux FAMA. Quant au Congrès national d’Initiative démocratique (CNID-Faso Yiriwa Ton) de Me. Mountaga Tall, cet acte ne saurait « nous distraire de notre volonté et détermination communes et inébranlables » d’assurer la sécurité et la paix sur l’ensemble du territoire.
Réactions de quelques responsables politiques
« J’ai pris connaissance avec gravité du communiqué n°073 du Gouvernement relatif à la destruction, lors d’une opération, d’un drone de nos forces armées par l’armée algérienne, au nord de notre pays. J’apprécie les éléments objectifs fournis par nos autorités et je les encourage à continuer dans cette direction. Je soutiens la plainte déposée devant les instances internationales, qui permettra de faire toute la lumière sur ce dossier. Je réitère mon soutien indéfectible à nos forces armées dans leurs actions quotidiennes pour assurer l’intégrité territoriale du Mali ainsi que la sécurité de nos compatriotes », a posté Moussa Mara sur les réseaux sociaux. En tant que leader, Housseini Amion Guindo du parti CODEM rapportait ceci, « nous tenons à apporter tout notre soutien à notre armée dans ces moments particulièrement difficiles. Tout en condamnant cet incident malheureux pour la stabilité de la région, nous appelons à la retenue et au raffermissement des liens entre nos peuples ». Président du parti FAD, Nouhoum Sarr confiait ceci, « depuis plusieurs années, je ne cesse de dire que l’Algérie joue un jeu trouble et troublant. Je l’ai mentionné dans mon livre « Le Carnet de l’Espoir » Par cet acte, le régime algérien confirme qu’il est l’un des parrains du terrorisme au Sahel. Soutien inconditionnel aux autorités maliennes et à nos forces armées engagés dans un processus de restauration de la dignité de notre peuple ».
Mamadou Diarra
Source : Le Pays