La réalité est flagrante avec 9 étudiants sur 10 qui ont du mal à s’exprimer correctement en français. Perles de la médiocrité de l’école malienne recensées dans une émission de téléréalité sur Africable.
Le niveau des étudiants maliens est de plus en plus bas. Le casting de l’émission de téléréalité du groupe Africable Télévision, “Casa Saramaya : c’est moi la plus belle” est une illustration du niveau réel de l’école malienne.
Le passage des candidates, toutes des étudiantes, du moins du niveau du lycée, montre à la sous-région ouest-africaine quel est le niveau réel de nos élèves, surtout les filles qui ont une confiance en leur beauté physique. Malheureusement, elles ne s’occupent que de leur apparence : oubliant d’élever leur niveau intellectuel dans la plupart des cas.
Le jury de l’émission a du pain sur la planche. Au casting du vendredi dernier, une candidate est interrogée sur l’orthographe du mot “bienveillance”. Elle s’emmêle la langue et n’a pu rien dire. La demoiselle, d’une beauté incroyable, étudiante en secrétariat de direction, n’a visiblement pas la tête bien faite.
D’autres filles sur le plateau n’ont pas pu prononcer le nom du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. Certaines ont dit qu’il s’appelle Boubacar Kéita, pendant que d’autres ont avoué qu’elles ignorent le nom du président du Mali.
Tout ceci irrite la culture générale. Une étudiante en médecine qui ne connaît pas le sens de l’hypoglycémie, en bouche un coin à l’ignorance. Elle dit tout tranquillement : je ne peux pas le définir à tue tête… sans le fameux “coup d’œil” chez l’autre, c’est effectivement difficile.
Le nom du président sénégalais, Macky Sall est un mystère pour beaucoup. Pour ne pas étaler son ignorance du nom du président sénégalais, une candidate a trouvé que son pays est certainement derrière la mer.
D’autres, intimidées par les spectateurs, n’ont aucune culture générale, de près ou de loin, mais qui ont le rythme dans le sang à en oublier le public. Une candidate estomaquée par les questions du jury, est devenue muette sur le plateau. Mais elle a quand même ébloui tout le plateau par ses pas de danse mouvementés.
Le public souffle souvent les réponses, mais rien à faire ! C’est un fou rire que les candidates offrent autant au jury qu’aux téléspectateurs. Le casting du 27 janvier en a offert des tas de “fou rire” à en avoir des crampes d’estomac. Pour conjuguer le verbe être au passé composé d’abord c’est “j’ai, non je suis…. Puis enfin je fus, tu fus, nous fusons…”, s’est défendue une candidate.
Une autre a dit au jury que ses atouts sont son teint et son “chemin de Dieu”, une traduction littérale de “Allah sira”, cette fente aux incisives, synonyme de beauté africaine. Il y en a qui ne savent pas le nom de leur Faculté. Une candidate invitée à citer trois pays dont le nom commence par la lettre A, a répondu : Amérique (un continent), Afrique du Sud (bonne réponse) et Hollande qui s’écrit “Olande”.
Cette émission est regardée aux quatre coins du monde et a prouvé les “belles filles” maliennes n’ont rien dans la cervelle.
Le casting qui passe tous les jours sur Africable Télévision et Maïsha TV fait grands bruits à Bamako et à l’étranger. Il nous revient que le standard de la chaîne du continent est saturé d’appels. Certains appellent pour se plaindre du fait que l’honneur et l’image de notre pays sont donnés en pâture.
Il y en a qui parlent d’humiliation pour le Mali. D’autres se félicitent au contraire de l’initiative en soutenant que c’est en montrant ces belles créatures avec des niveaux d’éducation au rabais, que cela va contribuer à montrer la puanteur de la plaie de notre école en vue de la soigner. Comme le dit l’adage, “il faut vendre sa maladie pour en trouver remède”.
La beauté est certes apparente, mais un minimum intellectuel procure plus de valeur. Ce que les initiateurs de la 4e saison de la téléréalité ont imposé à l’émission. La barre a été placée très haut cette fois-ci. Ce n’est plus la beauté qui fera des postulantes “la plus belle”, mais le quotient intellectuel.
Aminata Traoré
Source: Les Echos