Cinq mois après la mort du président Idriss Déby, ce vendredi 24 septembre 2021, le conseil national de transition, le parlement provisoire a été mis en place par un décret de l’actuel chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby.

L’organe législatif tchadien est composé de 93 membres, dont un tiers de femmes, on y retrouve des anciens parlementaires, des politico-militaires, des membres de la société civile. Le suspens a été maintenu jusqu’au bout. Alors que la publication de la liste des membres était annoncée depuis quelques jours, c’est en fin de journée de ce vendredi que les intentions du conseil militaire de transition ont été confirmées à travers un message aux parlementaires lu par Haroun Kabadi, le président de l’assemblée nationale, maintenu à titre intérimaire depuis le mois d’avril. « La nation vous remercie d’avoir assuré la continuité du travail parlementaire », a annoncé Mahamat Idriss Déby dans son message, propos rapportés par RFI. Cependant sur cette liste provisoire lue sur les antennes des médias publics par le porte-parole de la junte, le Général Azem Bermandoa, on retrouve certains membres de l’ancien parlement, et aussi des anciens candidats à la présidentielle d’avril 2021, comme Benzounz Bongoro Theophile et Alladoum Djarma Baltazar. Mais aucun membre de la plateforme Wakit Tama, qui conteste toujours le pouvoir actuel.

« Des réactions mitigées après la nomination du parlement de transition »

Une majorité de jeunes, de nouvelles personnalités et un tiers de femmes. C’est le nouveau visage de ce parlement de transition, explique sur les réseaux sociaux Abderaman Koulamallah, le porte-parole du gouvernement. Nommé par décret ce conseil national de transition est composé CNT est composé de 93 membres venus de tous les côtés : politique, société civile, syndicat ou encore représentants religieux. Selon Ahmat Djidda Mahamat Al-Béchir, le président du parti Alwihda, proche de l’ancienne majorité, ses membres sont aussi représentatifs de la société tchadienne. « Sur le plan de la présentation globale, je pense que chaque région est représentée, les composantes de la société civile, sont représentées », souligne-t-il.

Maintenant, il reste à savoir si ceux qui sont censés être représentant de ces composantes sont à la hauteur de la mission qui leur sera confiés ajoute-t-il. Grand absent de ce conseil national de transition, Wakit Tama. Aucun membre de cette plateforme de partis de l’opposition et de la société civile qui continue de dénoncer le pouvoir militaire, n’a été nommé. « Le Wakit Tama n’est pas dedans comme si c’est une seule équipe qui joue contre elle-même, parce que pour avoir un dialogue, c’est deux personnes qui ne s’entendent pas qui s’essayent de discuter », a déclaré Ray’s Kim, l’un des porte-paroles. Mais si le CNT réunit des personnes qui sont déjà acquis à leur cause pour s’assoir et parler, ils y sont allés juste pour monologuer. Si on veut mettre en place le CNT, que cela soit defini au dialogue a-t-il-ajouté. Cependant, la prochaine étape serait de designer un président du conseil national de transition. Des négociations sont en cours en coulisse, explique un proche du pouvoir, qui ajoute que le choix sera délicat.

Mariam Guindo, Stagiaire

Source: LE PAYS