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Tchad: fin de la crise du secteur judiciaire, mais des nuages persistent

Au Tchad, c’est la fin de la crise qui paralyse le secteur judiciaire depuis un mois. Les magistrats et les professions libérales judiciaires, avocats, huissiers et notaires, ont décidé de mettre fin à leurs mouvements de grève respectifs jeudi 21 juin après la mise sous dépôt et l’inculpation du gouverneur de Doba et de deux hauts responsables de gendarmerie de cette ville de l’est, accusés d’avoir fait tirer sur le véhicule d’un avocat et ses clients qui venaient d’être libérés par la justice le 21 janvier à Doba, comme ils l’exigeaient. Mais des nuages persistent au-dessus de ce secteur dans un pays en proie à reprise de la grève générale des fonctionnaires depuis avril.

Après plus de trois semaines de grève des prétoires, l’Ordre des avocats du Tchad se félicite d’un dénouement obtenu de haute lutte, mais son secrétaire général, Jean Sirina, a le triomphe modeste. « Nous estimons que cette lutte qui a trop duré a quand même essayé de porter ses fruits et il était temps qu’on reprenne les activités après que l’ex-gouverneur et ses complices soient présentés au parquet. »

Les magistrats ont également décidé de mettre fin à leur grève, même s’ils dénoncent un regain de violences contre eux, notamment à Iriba dans l’est du pays où un magistrat est menacé de mort depuis trois jours, ou à Abéché toujours dans l’est, où un autre magistrat aurait été passé à tabac par les forces de l’ordre le lendemain.

Le secrétaire général du Syndicat des magistrats, Djonga Arassi, assure qu’ils ne vont pas « baisser les bras ». « Il y a eu des cas similaires avant, dit-il, nous continuons à demander, à exiger que la sécurité et la protection des magistrats soient vraiment une réalité. Cette question est fondamentale. »

Mais une nouvelle crise pourrait éclater dans le secteur judiciaire. Ce syndicat a menacé de rejoindre dans un mois la grève générale des fonctionnaires qui a repris en avril, si leur salaire n’est pas entre-temps payé en « intégralité », c’est-à-dire avec les primes et indemnités prélevées par le pouvoir depuis janvier.

Le syndicat des magistrats déplore pourtant la multiplication des violences contre des confrères. Le dernier en date s’est produit mercredi à Abéché.

 RFI

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