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Taubira : « au nom de la liberté »

En raison de désaccords sur le projet de loi portant sur la déchéance de la nationalité, la ministre française de la Justice, Christiane Taubira, a démissionné. Portrait d’une femme politique hors du commun.

Christiane Taubira

Depuis sa nomination en 2012, Mme Taubira, née à Cayenne (Guyane), le 2 février 1952, ne cesse de marquer les esprits et de susciter diverses réactions.

Souvent qualifiée d’ »électron libre » au sein de la majorité socialiste, elle se distingue par son art oratoire hors du commun.

Cette posture singulière s’explique par son parcours politique.

Député, candidate à la présidentielle de 2002, et militante indépendantiste ayant connu la clandestinité, Taubira à un cursus politique très riche.

Militante indépendantiste

Issue d’une famille modeste, Mme Taubira est élevée par une mère aide-soignante en même temps que ses quatre frères et sœurs.

Après des études de sciences économiques, de sociologie, d’ethnologie afro-américaine et d’agro-alimentaire en France, elle rentre en Guyane et s’engage en tant que militante indépendantiste aux côtés de son mari Roland Delannon dont elle divorcera plus tard.

Puis, elle adhère après au Mouvement Guyanais de Décolonisation (MOGUYDE).

Elle participe activement aux émeutes de Cayenne.

Un engagement qui la pousse à vivre dans la clandestinité.

« Tous les deux jours, je devais changer de lieu, tout en trimbalant un bébé de deux mois », a-t-elle déclaré à Franceguyane.fr.

En 1992, malgré l’arrivée de la gauche au pouvoir, Mme Taubira poursuit son combat indépendantiste et fonde avec son mari le parti Walwari (éventail en créole).

Députée

Députée sans étiquette politique de 1995-2002, Christiane Taubira gravit les échelons électoraux au niveau national et européen mais peine à s’implanter en Guyane. Elle échoue aux municipales à Cayenne en 1995 et en 2001.

En 1997, elle est réélue députée et rejoint le groupe socialiste pour finalement le quitter en novembre 2001 et rallier le groupe Radical-citoyen-vert (RCV).

C’est au cours de cette législature, qu’elle donne son nom à la loi française n° 2001-434, votée le 10 mai 2001 et qui reconnaît la traite négrière transatlantique et l’esclavage qui en a résulté comme crimes contre l’humanité.

Réélu aux élections législatives de 2002 avec 67,22 % des suffrages dans la 1ère circonscription de la Guyane. En 2004 elle s’oppose au vote de la loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques, en 2005, elle vote « non » au référendum sur la Constitution européenne.

En 2006, Christiane Taubira espère se présenter à l’élection présidentielle de 2007 sous l’étiquette du PRG mais le parti refuse préférant faire une alliance avec le PS.

Non satisfaite de cette décision, elle prend ses distances avec le parti et rejoint l’équipe de Ségolène Royal où elle est nommée déléguée à l’expression républicaine.

En 2007, elle est réélue députée dans la 1ère circonscription de la Guyane avec 63,41% des voix.

« Tête de Turc »

Soutien de François Hollande au second tour de la présidentielle de mai 2012, elle est nommée au poste de ministre de la Justice dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

En décembre 2012, elle défend à l’Assemblée nationale le projet de loi portant sur le « mariage pour tous ».

Mais son passage comme Garde des Sceaux a été marqué par une série de polémiques et d’ attaques racistes auxquelles la Garde des Sceaux a souvent répondu par le mépris.

Elle est attaquée par la droite tandis qu’au sein du gouvernement, ses prises de positions l’opposent souvent à Manuel Valls.

En mai 2014, elle est accusée de ne pas chanter l’hymne nationale française la Marseillaise lors d’une cérémonie officielle. Ses détracteurs, principalement des gens de droite, réclament sa démission et inondent les réseaux sociaux du hashtag #TaubiraDémission.

En 2013, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, s’oppose à son projet de réforme pénale et fini par rallier François Hollande à sa cause. Le projet de réforme est enterré.

Le 13 novembre 2013, l’hebdomadaire d’extrême droite publie en une la photo du ministre de la Justice accompagnée du titre « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ».

Une couverture décrié par l’opinion publique française et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme qui a condamné les propos, considérés comme des attaques racistes.

Le 30 octobre 2014, le directeur de l’hebdomadaire est condamné à 10 000 euros d’amende pour sa une.

« Star sur les réseaux sociaux »

Sur les plateaux de télévision et sur Twitter, elle « casse la baraque » face à des contempteurs sidérés par son verbe acéré et sa plume digne des grands auteurs de la négritude qu’elle dit connaître « tous ».

On ne compte plus ses tweets retwittés en chaine. Elle a une manière bien particulière d’agencer les mots et de traduire par le verbe des sentiments particuliers.

C’est ce qu’elle a fait pour annoncer sa démission.

 

Source: BBC

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