Deux groupes armés signataires de l’accord de paix ont attaqué un check-point de l’armée malienne à l’extérieur de la ville de Tombouctou ce 5 mars 2017 en violation grave de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Ils contestent les autorités intérimaires dont l’installation était prévue ce 6 mars 2017 à Tombouctou.
Ces deux groupes sont pilotés par Dina Ould Daya, un commerçant originaire de Ber et aux fréquentations douteux et le second et Taher Ould Alhadj, l’ancien maire de la commune de Salam, qu’on peut voir sur les images de l’attaque du check-point de l’armée à Tombouctou. Ces deux hommes cherchent à devenir président intérimaire du conseil régional de Taoudénit. Dans leur communiqué, ces hommes armés dénoncent l’imposition de la « direction du collège transitoire parachutée de Bamako ». Il faut rappeler que suite à la réunion de haut niveau qui s’était tenu au mois de février à Bamako, les parties ont convenu que le choix du président intérimaire de la région de Taoudénit revient au gouvernement malien. Le gouvernement a donc choisi Hamadou Sidi Ahmed Aggada, un descendant de Cheick Sidi Ahmed Aggada et un grand érudit de Araouane, un cercle de la nouvelle région de Taoudénit.
Le président du conseil régional de Taoudénit est parenté du côté de sa maman à la puissante tribu Berbiche de Ould Sleymane dont le leader fut Mahmoud Dahmane. Le choix du gouvernement malien n’est pas fortuit car l’homme choisi est un descendant de la ligne d’érudit de Taoudénit et de sa puissante tribu guerrière. Les hommes du MAA qui conteste le choix du président intérimaire de la région de Taoudénit affirment dans leur communiqué qu’il est « incapable de répondre aux attentes de la population ». Pourtant, des leaders de la communauté de Taoudénit ont bien placé leurs confiances à Hamoudi Sidi Ahmed Aggada à travers une déclaration que nous vous livrons la teneur et les images de la signature de cette déclaration. Le nouveau président du conseil régional de Taoudénit connait la région, avant la crise, il était fréquemment dans son village de Araouane chaque année lors des Ziara. Tout ce qu’on peut « reprocher » au nouveau président intérimaire de Taoudenit, c’est le fait de ne pas avoir de connexion avec les djihadistes, ni les narcotrafiquants encore moins les indépendantistes.
Correspondance particulière de
Mohamed Barbouchi, enseignant à Tombouctou
Source: Le Républicain