Découvrir une autre culture, sensibiliser les élèves aux différences et aux similitudes entre leur école et celle de Gouana de Sabouniuma au Mali… Tels sont entre autres les objectifs de « Tandems solidaires à l’école ».
Une initiative de l’Association Sabouniuma de Dagonneau Néné Guissé (ancienne gloire du basket féminin malien) et l’Ecole maternelle Lucie Aubrac de Nevers (département de la Nièvre en France). Lancée durant l’année scolaire 2017-2018, elle vise également à conserver une séquence d’actions avec un support musical ; de pratiquer divers usages du langage oral (décrire, évoquer, expliquer, questionner), etc.
C’est ainsi qu’elle a permis à des enfants de Nevers (petite et moyenne sections) de mieux découvrir le Mali à travers notamment des activités ludiques et artistiques. « Dans un 1er temps, cette découverte de la culture malienne a été faite par le biais de la danse et de la pratique d’instruments comme le kalimba, le wassamba, les maracas et le djembé. Nous avons ensuite procédé en classe à des projections des photos de l’école de Gouana et de l’école Lucie Aubrac de Nevers… Les élèves trient et classent les photos en vue d’une exposition », explique Mme Dagonneau Néné Guissé, ancienne gloire du basket féminin malien et présidente de l’Association Sabouniuma.
C’est une expérience basée également sur la découverte de la vie des enfants ailleurs dans le monde. Ainsi, dans un 3e temps, les enfants ont l’opportunité d’échanger avec Néné Dagonneau Guissé pour satisfaire leur curiosité.
« Les élèves ont constaté que les enfants du Mali vivaient les mêmes situations qu’eux mais parfois de façon différente. Cela a aussi permis d’expliquer aux enfants le travail de l’association sur le terrain en partenariat avec les habitants », explique l’ancienne basketteuse reconvertie en chorégraphe pour surtout promouvoir les danses traditionnelles de notre pays.
Des affiches ont été ensuite produites pour une exposition présentée aux parents et aux autres élèves de l’école. Elle (l’exposition) a aussi donné lieu à la présentation d’une danse et d’un chant lors de la fête de l’école. « Le 5e temps est marqué par l’apprentissage de la danse par les enfants de la classe à des enfants d’autres écoles lors d’une rencontre interculturelle », indique Néné Guissé.
Une belle initiative à pérenniser
Très appréciée des enfants, cette initiative est jugée très pertinente et bien accueillie par les parents d’élèves et des autorités scolaires. « Nous courrons, nous dansons et nous apprenons en même temps », a témoigné Mathéo, élève de la « petite section ». « Les enfants sont tout de suite rentrés dans le projet. Les photos les ont interpellés et ils étaient impatients et curieux de revoir Néné. Une autre conséquence, que je n’avais pas prévue, est que certains enfants d’origine africaine de ma classe qui étaient plutôt discrets et/ou timides se sont ouverts lors des séances consacrées au projet. Cela a été bénéfique pour toute la classe », reconnait Dominique Méchin, enseignante.
Pour les initiateurs, « l’entrée dans le projet par la danse et le chant a été déterminant pour l’implication et la motivation des élèves. La fine connaissance du terrain de l’acteur associatif a permis d’apporter des réponses très précises et concrètes aux élèves ».
Le projet a intégré très tôt la communauté des parents d’élèves. En effet, rappelle Nènè Guissé, « une réunion spécifique de présentation du projet a été organisée. Une exposition présentée en fin d’année a permis aux parents d’élèves et aux autres élèves de l’école de découvrir tout ce qui s’est passé pendant l’année ».
Et la rencontre interculturelle avec les écoles Jules Ferry et la Rotonde de Nevers a permis au Tandem Solidaire de rayonner auprès d’autres établissements de la ville de Nevers où on mise désormais sur la pérennisation de projet !
Moussa Bolly