Les irrégularités qui ont émaillé les dernières élections, la place de plus en plus inquiétante qu’occupe » l’argent-roi » dans la démocratie malienne, la paix à consolider afin de mener le seul combat qui vaille, celui du développement, la perte de son mandat de député élu à Ségou, la situation socio-politique du pays. Tous ces sujets ont été abordés par le président du Congrès national d’initiative démocratique (CNID-Faso Yiriwa ton), Me Mountaga Tall, lors de la présentation de ses traditionnels vœux aux hommes des médias hier à la Maison de la presse. Sur insistance des journalistes, il dira que la procédure judiciaire contre ATT pour » haute trahison » doit permettre à l’ancien président de dire sa part de vérité à la nation.
e Mountaga Tall n’a pas souhaité se prononcer sur les procédures judiciaires. Mais les hommes de médias ont insisté sur les dossiers Sanogo et ATT. Il dira alors que la justice est déjà saisie dans les deux cas et y joue son honneur. Le chef du parti du soleil levant a indiqué, concernant la procédure contre l’ancien chef de l’Etat pour « haute trahison » que ce sera l’occasion pour lui « de dire sa part de vérité à toute la nation ; car les Maliens veulent savoir ce qui s’est passé réellement pour que le pays tombe si bas ». Il a ajouté par rapport à Amadou Haya Sanogo que celui-ci pourra aussi « dire qui sont ceux qui venaient lui rendre visite la nuit… « . Et Me Tall de souligner que, dans les deux cas, il faut que les droits de la défense, la présomption d’innocence soient respectés. Il ne doit pas, a-t-il précisé, s’agir d’une vendetta qui se substituerait à la justice.
Des procès exemplaires
Pour l’ancien député de Ségou, ces deux procès, s’ils venaient à avoir lieu, interpelleront fortement la justice et il faut qu’ils soient exemplaires en devenant des moments de vérité pour le peuple malien qui doit savoir ce qui lui est arrivé. Pour que cela ne se reproduise plus. Il n’a pas manqué de souligner que ceux qui ont commis des atrocités au nord du Mali ne doivent pas être dans la nature. Mais ils doivent répondre de leurs actes, faisant allusion à la levée des mandats d’arrêt de certains terroristes et jihadistes. A en croire l’orateur, les citoyens maliens de 2014 doivent voir l’institution judiciaire progresser vers plus d’équité, sinon d’égalité.
Sur une question relative à la déclaration des biens du président de la République, le conférencier a relevé qu’elle doit être publique afin de permettre aux citoyens d’apprécier l’évolution du patrimoine présidentiel à la fin de son mandat.
Fraudes massives et argent roi
Par ailleurs, Me Tall s’est expliqué sur les questions concernant l’armée, qui doit être réconciliée avec elle-même et coiffée par un seul béret, qu’il soit rouge ou vert ; sur l’urgente nécessité de relever l’école malienne, les élections émaillées d’irrégularités, etc.
Sur ce point, Me Tall s’est félicité d’être resté « démocrate et républicain » en ayant pris acte des résultats tels que proclamés par la Cour constitutionnelle malgré les insuffisances graves constatées. Il avait déclaré les accepter avant même leur proclamation définitive.
A propos des élections, le leader du parti du soleil levant a indexé les fraudes massives devant lesquelles les observateurs électoraux font montre d’une curieuse cécité. Il a encore mis en garde contre la place que l’argent ne cesse de prendre dans les élections.
Bruno D SEGBEDJI