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Taliko : du rififi autour d’une décision communale

Il faut bien se frotter les yeux pour y croire. Une cour encombrée, des portes et fenêtres arrachées, des vitres cassées, des tables et chaises renversées, des archives mises sens dessus dessous, l’ordinateur portable de l’élu communal du quartier emporté. C’est le spectacle chaotique qui s’offrait, lundi dernier, aux regards dans le centre secondaire d’état civil de Taliko. Une décision communale de transférer le dépotoir de Lafiabougou dans un espace entre le marigot et un cimetière du quartier de Taliko, a provoqué la colère des jeunes qui ont basculé dans la violence.

«Nous sommes face à une situation regrettable. La force n’est jamais une solution. Elle découle même de l’ignorance. Dans le cadre de notre programme du développement social, économique et culturel de la Commune, nous avons nourri le dessein de construire un dépôt de transit pour Taliko. Le quartier est très souvent inondé pendant l’hivernage et des études ont montré que la situation est liée au déversement d’ordures dans le lit du marigot», explique Modibo Kane Kamissoko, maire du centre secondaire d’état civil. À le croire, il faut, au regard de la croissance démographique, aménager un dépôt de transit pour le quartier est d’ardente obligation et c’est le seul site disponible actuellement.

Mais pourquoi vouloir transférer le dépôt d’ordures vers le marigot ? Y a-t-il des non-dits ? En tout cas certains font courir le bruit que le site qui doit être transféré aurait été acheté. Le porte-parole des jeunes, Lassana Djoumasi, exprime son indignation. «On est à côté du marigot et pendant la saison des pluies, il faut venir voir pour comprendre le risque encouru si on accepte de transférer le dépôt de transit ici».

Fatoumata Bagayoko peste contre les autorités communales. «Nous sommes tranquilles qu’on ne nous crée pas des problèmes là où il n’y en a pas. Les femmes que nous sommes, soutenons nos enfants parce que c’est le seul espace dont nous disposons pour les cérémonies grandioses», indique-t-elle. L’imam, Mouctar Kokaina, est plus conciliant. Il en appelle au dialogue entre les parties en vue de convenir d’un éventuel site. Les jeunes sont déterminés à s’opposer à la réalisation de ce projet. Il faut espérer que les parties vont trouver rapidement un terrain d’entente.

Siné S. TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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