La maison de la presse a abrité, le vendredi 24 octobre dernier, une table ronde avec les médias organisée par la fondation Friedrich- Ebert en collaboration avec Transparency International sous le thème : Médias et lutte contre la corruption : best pratices. Cette rencontre a été mise à profit par les participants pour débattre trois thématiques qui ont permis d’édifier davantage la presse malienne sur le rôle qu’elle doit jouer dans la lutte contre la corruption.
près la table ronde sur la bonne gouvernance à l’intention du gouvernement malien, c’était au tour de la presse nationale de rencontrer la délégation de Transparency International qui milite dans le monde pour l’épanouissement de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Cette table ronde a été réalisée sur l’initiative de la fondation Friedrich- Ebert. Une rencontre avec les hommes de médias qui a duré deux heures d’horloge. Elle a permis aux participants de discuter de l’évaluation de la mission de Transparency International (TI), le rôle des médias dans la lutte contre la corruption et les actions de Transparency International envers les médias. Notons que la fondation Friedrich- Ebert Stiftung (FES) présente depuis 50 ans au Mali milite pour la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit.
Le représentant de la fondation, Jan H Fahlbusch a indiqué que cette mission vient à point nommé pour édifier les journalistes sur les méthodes de mener les investigations pour éradiquer le phénomène de la lutte contre la corruption qui gangrène la société. Il a en outre souligné que le rôle des médias ne consiste pas seulement en la conscientisation du public sur la corruption, ses causes, ses conséquences et les remèdes possibles, mais ils doivent mener des investigations et des reportages sur la prévalence de la corruption.
Ainsi, il a exhorté les pouvoirs publics à faciliter l’accès des journalistes aux informations pour la promotion de la liberté d’expression afin de permettre à la presse de jouer son rôle de 4ème pouvoir. Selon lui, les récents sondages effectués par sa fondation dans les capitales régionales excepté Kidal ont révélé que le niveau de la corruption est très élevé au Mali et cela freine le développement du pays. Et les services les plus affectés par ce phénomène sont la justice 78,4% ; la police 75,2% ; l’école 65,3%, la douane 64,5%, la mairie 63, 3%, la santé 57,3% et la gendarmerie avec 54,2%.
Il a enfin loué les efforts de la presse qui a permis au FMI de mener des enquêtes pour découvrir des cas de surfacturation sur l’achat de l’avion présidentiel et les fournitures d’armement. Le fondateur de Transparency international, Perter Eigen a fait l’évaluation de la mission de son organisation qui, selon lui, est présente au Mali dans le but de poser des bases afin d’assister nos autorités à lutter contre la corruption. «La bonne gouvernance est la meilleure solution qui permettra au Mali de bénéficier de ses richesses pour le démarrage d’un vrai développement durable».
Pour ce faire, les médias doivent jouer un rôle de premier plan pour éradiquer le phénomène de la corruption », a-t-il ajouté. Par ailleurs, le co-fondateur de TI, Peter Conze a soutenu que le rôle des médias est très efficace dans l’éradication de la corruption. Pour cela, il a incité les journalistes à dénoncer impérativement les cas de fraude au niveau de l’Etat pour permettre aux instances chargées de lutter contre la corruption de mener des enquêtes pour démasquer les corrompus.
Massiré DIOP et Siaka DIAMOUTENE