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TABASKI: Où donner de la tête ?

Alors que l’on vient d’entamer la semaine de la fête de Tabaski qui sera célébrée ce samedi 9 juillet, bon nombre de chefs de famille ne savent pas encore où donner de la tête face aux multiples charges qui pèsent sur leurs épaules dans un contexte socio-économique très difficile.

 

« Mon gars, comment appréhendes-tu la célébration de la fête de Tabaski de cette année ? As-tu les mêmes inquiétudes que moi au regard de la cherté de la vie et du manque de perspective ? », Interroge B. S., son ami M. K. qui rétorque : « ça fait des années que je ne me retrouve pas dans une pareille situation difficile pour la fête la Tabaski. L’an passé, à pareille période, j’avais déjà 5 béliers pour mes deux foyers. Mais cette année, à quelques pas de la fête, je n’en ai pas encore un. Mes affaires ne marchent plus comme avant en raison de la situation politico-sécuritaire difficile dont l’embargo. Et mon premier fils qui me venait en soutien a été tenté par l’immigration. Voici la galère que je vis actuellement avec beaucoup d’appréhensions ». « Moi, j’ai abandonné mon projet d’aller fêter au village avec la famille. Je me préparerais certainement pour l’année prochaine si Dieu le veut bien », ajoute un 3e intervenant.

Cette conversation entre trois chefs de famille est révélatrice sur le contexte des préparatifs de la tête des moutons qui sera célébrée par la communauté musulmane malienne ce samedi 9 juillet. A l’image de ces pères de famille, beaucoup d’autres ne savent pas où donner de la tête tant les priorités sont légion entre l’achat du mouton de fête et autres dépenses dont l’achat des habits neufs pour la famille surtout pour les enfants.

Déjà frappés de plein fouet par les effets négatifs du Covid-19, bon nombre de travailleurs de profession libérale ont par la suite été doublement frappés par les conséquences de l’embargo qui pèse sur le Mali depuis janvier. Ce qui a rendu la vie encore plus difficile à une grande partie des populations quand on sait que peu de personnes sont fonctionnaires d’Etat. Avec un faible pouvoir d’achat, des chefs de famille ont vu leur marge de manœuvre drastiquement réduite alors que les dépenses augmentent avec la flambée des prix de divers produits. Les béliers étant d’ordinaire soumis à des spéculations à la veille de chaque Tabaski, leurs prix ont encore grimpé au motif que beaucoup de zones d’approvisionnement de ces ovins sont sous menace terroriste.

Au regard de l’engouement peu fort autour des préparatifs de la fête, l’ambiance présage une Tabaski peu festive faute de portefeuille conséquent.

Alassane Cissouma

SourceMali Tribune

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