Rharouss, Sevaré, Bamako, Nampala : nous scrutions l’horizon pour y voir un petit signe de répit concernant les activités jihadistes qui ont tué une vingtaine de nos soldats et policiers en deux semaines dans des assauts au culot impressionnant. Et voilà que les derniers développements dans l’Adrar entre la Plateforme et la Cma viennent cruellement nous rappeler le chemin à encore couvrir entre la signature d’un accord et sa mise en œuvre. Car ces deux mouvements qui s’étripent à la porte de Kidal  sont tous deux signataires de l’accord qui pour le monde entier est celui de tous les espoirs. Il est hélas violé une nième fois. Le Comité de Suivi né dans la douleur attend en croisant les doigts sa première grande réunion prévue ce 24 aôut ; le malien ordinaire en sait peu sur le dispositif de mise en œuvre dudit accord ;  reste attendu le débat pour l’appropriation nationale du processus qui ne peut être qu’inclusif, l’accord concernant Ambidédi à Kayes comme Tinzawaten à Kidal ;  la dynamique pour une nouvelle constitution reflétant les concessions institutionnelles reste elle aussi à impulser. Paradoxalement, dans le même temps, le gouvernement  convoque les municipales pour octobre prochain, alors ledit accord prévoit une période transitoire pour la relecture des textes organisant la vie des collectivités territoriales. On le voit, le contexte est donc en décalage abyssal avec l’espérance née à Bamako en juin dernier où les  dernières signatures laborieusement obtenues pouvaient enfin laisser espérer  l’opérationnalisation dudit accord. En lieu et place, de protagonistes qui s’entredéchirent sur le sol du Mali, loin de l’armée du Mali et laissant craindre si rien n’est fait une guerre communautaire aux conséquences bien plus redoutables qu’une rébellion contre l’Etat. En fait, la décantation attendue de la signature de l’accord et qui devrait trier entre la bonne graine et l’ivraie n’a jamais été autant près d’être une simple incantation.

Adam Thiam

Source: Lerepublicainmali