La mort, le 3 janvier, d’une vingtaine de personnes à Bounty, suite à des frappes aériennes n’en finit pas de susciter de très vive polémique au sein de l’opinion publique et un véritable tollé dans les organisations de défense des droits humains. Parmi lesquelles la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), qui demande l’ouverture «d’enquêtes crédibles, indépendantes et impartiales en vue de traquer les auteurs ou complices de ces tueries».
Bien que condamnant avec fermeté les violations et abus des droits de l’Homme perpétrés dans cette partie du pays, la CNDH exhorte les autorités à faire en sorte que les résultats des investigations sur les tueries de Bounty soient rendues publics.
En outre, elle a réitéré son appel pressant au Gouvernement à assumer ses responsabilités dans la protection des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national, invité les FAMa à lutter contre le terrorisme dans le strict respect du droit international, des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. Avant de demander à l’Etat de » lutter efficacement contre l’impunité sous toutes ses formes « .
En plus de la CNDH, plusieurs associations et organisations de la société civile commencent à hausser le ton et réclamer du gouvernement de transition et de la communauté internationale l’ouverture d’enquêtes indépendantes et impartiales pour démasquer les présumés auteurs desdites tueries.
Aussi l’absence d’une quelconque explication des autorités de la transition sur ces évènements a vite fait de laisser place aux spéculations. Le 3 janvier, l’association Tabital Pulakuu a évoqué une » frappe aérienne [ayant] coûté la vie à une vingtaine de personnes civiles au moins » lors d’un mariage organisé au village de Bounti, situé dans la région de Mopti. Alors que Barkhane de son côté soutient avoir mis hors de combat des dizaines de djihadistes qui avaient été pris en chasse dans la même zone. Avant de démentir la célébration de mariages comme annoncé par des sources locales et des organisations de la société civile. « L’objectif était même identifié depuis plusieurs jours dans une zone caractérisée par la présence avérée de groupes terroristes, dit l’armée française, avant de préciser qu’aucun hélicoptère n’est intervenu lors de cette opération » précise l’Etat-major français.
Abdoulaye DIARRA
Source : l’Indépendant