Si le jeune rappeur malien King Kj continue de faire le plein des stades lors de ces concerts et drainer des dizaines de fans à chacune de ses sorties dans les rues de Bamako, par contre sa mère Maria Mari Diarra passe des moments difficiles. Pour cause, elle séjourne depuis le mois de décembre 2018 à la prison pour femmes de Bollé, suite à une plainte de l’ambassade des Pays Bas au Mali, pour détournement de plus d’un milliard de Fcfa.
Maria Diarra, la mère de l’artiste King Kj, l’une des révélations musicales juvéniles de ces trois dernières années avec “Andan Do, Ambégnokonbolo” est, faut-il le rappeler, promotrice d’une Ong intervenant dans plusieurs domaines comme l’éducation, la santé pour ne citer que ceci. Une partenaire clé de l’ambassade des pays Bas au Mali, son Ong a bénéficié, vers 2012, d’un important financement de ce pays pour la mise en œuvre de différents projets au bénéfice des communautés à la base. Ainsi, selon nos sources, ce sont en tout plus d’un milliard de Fcfa qui a été débloqué en deux tranches par l’Ambassade afin de permettre à l’Ong de Maria Diarra de bien exécuter ses activités qui devaient s’étaler sur deux ans. Cependant, ajoute une autre source, avec la crise sécuritaire de 2012-2013, le projet a accusé un grand retard dans la phase de l’exécution.
Ainsi, il a pris fin en 2016 au lieu de 2014. Cependant, comme les Occidentaux sont toujours regardants sur leur financement, au terme du projet, l’Ambassade des Pays Bas aurait commis des auditeurs européens et africains pour se rassurer que l’argent a été utilisé à juste titre. C’est en ce moment que les déboires de la mère du jeune artiste ont commencé.
“Il ressort du rapport que non seulement les cibles n’ont pas été touchées, mais aussi que la plupart des pièces justificatives des sous décaissés fait défaut” a précisé notre source. Ce n’est pas tout, autre favoritisme révélé par les auditeurs, c’est le fait aussi pour Maria Diarra de passer un contrat de location de véhicule avec l’un de ses propres fils propriétaires d’un parking de vente de véhicules, a ajouté la même source. C’est après avoir réuni tous ses éléments à charge que l’Ambassade des Pays-Bas au Mali a porté plainte contre Maria Diarra et le Pôle économique en charge du dossier n’a pas mis de temps pour la placer sous mandat de dépôt à la prison pour femmes de Bollé.
En tout cas, les chefs d’accusation contre Maria Diarra, native de Ségou résidant à Kati, sont très nombreux. Il s’agit, entre autres, “d’atteinte aux biens publics, de favoritisme et complicité d’atteinte aux biens publics”. Selon des spécialistes du droit, dans cette affaire elle risque de passer le restant de ces jours en prison si elle ne parvient pas à apporter d’autres pièces justificatives lors de son procès.
Kassoum THERA
Source: Aujourd’hui