Le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a présidé, ce mardi dernier au Cicb, une session de présentation et d’appropriation du projet de constitution à l’intention des membres du Gouvernement et des membres du Comité de pilotage de la stratégie de vulgarisation dudit projet.
Sous l’impulsion du Président de la Transition, chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, une stratégie de vulgarisation dudit projet a été initiée par le gouvernement à travers le ministère de la Refondation de l’État, et mis en œuvre par un comité de pilotage.
Ce comité comprend deux organes : une Commission d’orientation stratégique et une Cellule de coordination. Elle a pour mission d’informer le Peuple malien sur l’esprit et le contenu du projet de constitution en vue d’une meilleure participation au scrutin référendaire.
« L’objectif de cet atelier est de permettre aux membres du Gouvernement et du comité de pilotage d’appréhender le contenu du projet de nouvelle Constitution afin de mener à bien leur mission de vulgarisation auprès de nos populations », expliquait le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, M. Ibrahim Ikassa Maïga.
Selon lui, sans être parfait, le Projet comporte beaucoup d’innovations qui vont certainement poser les fondements de la refondation. Comparativement à la Constitution en vigueur, il comporte des avancées sur des questions sociales et institutionnelles d’importance capitale. Il comble beaucoup de vides juridiques.
Partant du vécu récent du peuple malien, confronté à une crise multidimensionnelle qui sévit dans le pays depuis une décennie, le projet de constitution, présenté aux membres du gouvernement, met un accent particulier sur la défense de la patrie.
L’Etat doit veiller à ce que les Forces armées de défense et de sécurité disposent, en permanence, de capacités en ressources humaines et en moyens matériels nécessaires pour accomplir leurs missions. C’est ainsi que le Projet autorise la mobilisation de tous les citoyens âgés de 18 ans et plus aux côtés des Forces armés de sécurité pour la défense la patrie.
« Résolu à promouvoir le bien-être social, le vivre-ensemble, la réconciliation nationale et la bonne gouvernance en vue du développement harmonieux du pays, il proscrit définitivement la corruption et l’enrichissement illicite », a fait savoir Pr Jérémie Coulibaly, conférencier.
Aussi, dans le souci de garantir la souveraineté de l’Etat, de sauvegarder le patrimoine culturel et de préserver les ressources naturelles, le Projet impose une ligne directrice aux personnes investies de la puissance publique. Celles-ci doivent à tout moment, prioriser et préserver la souveraineté nationale, les choix souverains du Peuple et la défense de ses intérêts.
Le Projet de Constitution fait une avancée notable sur deux questions primordiales, à savoir les langues et la laïcité de l’Etat. Les langues reconnues comme langues nationales au Mali sont désormais des langues d’expression officielle.
« Il a également le mérite de donner un contenu à la laïcité de l’Etat malien. La laïcité ne s’aurait être utilisée pour combattre une religion ou une croyance donnée. Elle vise à promouvoir et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle. En aucun cas, elle ne s’oppose à la pratique de la religion et des croyances », a informé le présentateur.
Par ailleurs, ce Projet de Constitution institutionnalise le caractère unitaire de l’Etat malien, tout en faisant reposer l’organisation du territoire de la République sur des principes de déconcentration et de décentralisation. Le territoire malien est subdivisé en circonscriptions administratives et en collectivités territoriales. Malgré la décentralisation, l’Etat exerce sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national.
« Tirant les leçons de la pratique démocratique malienne, il procède l’augmentation du délai de campagne d’une semaine entre les deux tours de l’élection présidentielle et à l’augmentation du délai de l’organisation d’une nouvelle élection par le Président de la République intérimaire, qui passe de 40 jours à 120 jours au plus », précisait-t-il.
A noter qu’au-delà des vides juridiques qu’il comble, le Projet de Constitution ambitionne d’être un trait d’union entre les Maliens d’est à l’ouest, du nord au sud, des Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur. Il ambitionne également d’être un trait d’union entre le passé lointain et récent, le présent et le futur du Mali.
Adama DAO
Source : Tjikan