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Spécial 22 septembre 2019:Sécurisation de la Région de Mopti : Les bienfaits du PSIRC

Le Plan de sécurisation intégré des régions du centre (PSIRC) a été conçu par le gouvernement pour pacifier Mopti et Ségou et lutter contre les causes de l’insécurité et du terrorisme par la mise en œuvre d’actions en matière de sécurité, de gouvernance, de développement local et de communication. L’objectif est de ramener la sécurité et relancer les activités socio-économiques pour l’épanouissement des populations.

 

A l’origine, ce plan avait été conçu en 2018 pour être exécuté urgemment pendant six mois dans le but de faire face à l’insécurité grandissante dans les régions de Mopti et Ségou. Entre-temps, la situation sécuritaire a évolué de façon dramatique, surtout dans la 5è Région. Tous les regards sont aujourd’hui tournés vers cette Région à cause de la situation sécuritaire difficile qui y règne. Plusieurs localités ont été le théâtre d’attaques par des groupes armés terroristes, poussant l’Etat à prendre des mesures rapides pour contrer les menaces.
Ogossagou, Koulogon, Sobane Da… des massacres ont été perpétrés dans ces localités au cours de la première moitié de l’année. Ces tragédies s’étant soldées par des centaines de morts parmi les populations civiles, les pouvoirs publics ont été amenés à prendre le taureau par les cornes pour parer au plus pressé.
Le président de la République et le Premier ministre se sont rendus, tous les deux, sur place par deux fois. Le gouvernement a annoncé l’envoi de renforts militaires supplémentaires et des distributions de vivres aux populations contraintes de quitter leurs terroirs pour fuir l’insécurité. Des actions de sensibilisation ont été menées sur le terrain avec l’appui des personnalités originaires de la zone.
La Minusma a décidé de déployer ses troupes dans la zone pour épauler les forces armées et de sécurité maliennes. Même la force française Barkhane y a accéléré son implantation. Toutes ces mesures d’urgence conjuguées ont permis d’instaurer une certaine accalmie dans l’enchainement des attaques meurtrières contre les populations civiles. De nombreux déplacés ont regagné leurs villages, rassérénés par la présence plus marquée des militaires. Ces actions prises dans l’urgence ne feront que consolider les actions planifiées dans le cadre du PSIRC.

Quatre volets prioritaires- Moulaye Hassane Tall, conseiller du gouverneur de Mopti en charge du PSIRC, précise que ce plan a été conçu avec quatre volets prioritaires. Le volet sécurité a pour objectif est de sécuriser les espaces géographiques déterminés comme Pôles sécurisés de développement et de gouvernance (PSDG). Quant au volet développement économique, il met l’accent sur le binôme sécurité et développement. Il s’agit de travailler à reconstituer les moyens de production car les terroristes ont attaqué les populations et saccagé leurs moyens de production, tout en les empêchant de vaquer à des activités socio-économiques (agriculture, élevage et pêche). Le troisième volet porte sur la gouvernance. A ce niveau, le conseiller Tall souligne qu’il s’agit de travailler au retour de l’administration dans toutes ses composantes aussi bien, l’administration générale que l’administration des collectivités décentralisées territoriales. Le quatrième volet concerne la communication qui s’occupe de tout ce qui est cohésion sociale, dialogue intra et intercommunautaire, réconciliation entre communautés pour le retour de la paix et du vivre ensemble.
« Nous avons travaillé sur ces axes pour sortir un plan d’actions prioritaires sur 2018 où le focus a été mis sur la sécurité », a indiqué Moulaye Hassane Tall, précisant que tout ce qui a été mobilisé du côté des partenaires et de l’Etat a été investi dans la sécurité pour équiper les PSDG en unités de Gendarmerie, de Garde nationale et de Police. L’objectif étant de faire un maillage sécuritaire de la Région pour contrer les groupes terroristes et réduire les menaces.

Maillage sécuritaire- Dans la Région de Mopti, les populations avaient fui plusieurs localités à cause de l’insécurité. Avec l’implantation des postes de sécurité dans le cadre du PSIRC, les activités socio-économiques reprennent peu à peu dans ces zones. Les postes de Diankabou, Sokoura, Diallassagou, Baye, Dioungani, Dinangourou, Mondoro, Sendegué, Kouakourou, Dialloubé, Togueré Coumbé ont été créés et dotés en effectifs pour assurer la sécurité des populations et leurs biens.
Chaque poste de sécurité est pourvu en effectif suffisant. Les gendarmes sont déployés à Diallassagou, Togueré Coumbé et Baye ; les éléments de la Garde nationale sont à Kouakourou, Sokoura, Sendegué, Dinangourou, Dioungani et Mondoro ; et ceux de l’armée de terre sont aussi à Diallassagou.
Le commandant du 5è groupement de la Garde nationale de Mopti, le lieutenant-colonel Modibo Koné, assure qu’au niveau de ces postes, les forces armées et de sécurité accomplissent leur mission régalienne de sécurisation des personnes et leurs biens. Cela, à travers des patrouilles de proximité et la sécurisation des foires. Selon l’officier supérieur, les éléments présents à ces postes facilitent le retour des déplacés et contribuent à la réconciliation entre les communautés dans certaines zones comme à Dioungani.
Avant le PSIRC, il y avait un vide sécuritaire puisque ces zones n’étaient pas occupées par l’armée. Mais avec ce plan, l’Armée, la Garde nationale et la Gendarmerie occupent des positions qu’elles sécurisent pour faciliter le retour des déplacés.
En plus de la mission de sécurisation de ces zones, les militaires font des missions d’escorte des convois de ville en ville. Dans ces zones, les relations entre l’armée et les populations étaient difficiles au début. Le lieutenant-colonel Koné se rappelle que les populations ne collaboraient pas assez avec les militaires, non convaincues de leur installation pérenne dans ces zones. Elles pensaient que les soldats allaient rester un moment puis partir. C’est l’implantation des infrastructures qui les a convaincues que les militaires allaient rester pour leur sécurité. Ce qui les a convaincues donc à collaborer car elles ne sont plus exposées aux représailles des terroristes.
L’officier supérieur de la Garde nationale témoigne que l’implantation des postes de sécurité a permis de sécuriser les populations et leur permet de mener des activités socio-économiques de base.
Il cite l’exemple de Kouakourou où la foire hebdomadaire ne se tenait plus depuis belle lurette. Aujourd’hui, le blocus imposé par les terroristes est levé et les populations ont recommencé à fréquenter la foire hebdomadaire. Notre interlocuteur précise qu’initialement du PSIRC, il était prévu l’implantation de 12 postes de sécurité. Avec l’évolution de la situation sécuritaire sur le terrain, le nombre des postes de sécurité peut être revu à la hausse.

Dieudonné DIAMA

L’Essor

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