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SOUMAÏLA CISSÉ TOUJOURS PORTÉ DISPARU : LA DEUXIÈME ASSURANCE D’IBK ACCENTUE LES ANGOISSES.

Du chef de file de l’opposition nationale enlevé depuis le 25 mars dernier, il a été encore solennellement question, hier, dimanche 5 juillet. Ibrahim Boubacar Keïta, qui recevait à sa demande une délégation du M5-RFP, a affirmé, dans le Saint des Saints de la République, le Palais de Koulouba, que l’État malien et lui-même font tout à tous les instants pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé.

 

Cette belle assurance, à y réfléchir avec perspicacité, est troublante; elle procède  d’une sorte de langage propre aux politiciens dépassés par la tournure dramatique que prennent souvent les actes qu’ils posent inconsidérément et dont les conséquences fâcheuses leur échappent tant qu’ils ne peuvent plus fournir que des explications embarrassantes. Langage diplomatique qui suscite l’espoir, mais n’apporte rien de soulageant, disent les expérimentés. Dans le cas-ci, IBK a tenu pour le moins un double langage qui, de la part d’un président sur la sellette qu’il est, accentue les angoisses des citoyens maliens. En effet, ce qu’il a avancé ce dimanche contraste, à vingt jours d’intervalle,  avec la promesse faite par lui le 16 juin au C.I.C.B. devant un aréopage de ses affidés que les circonstances, on le pense, exigeaient qu’il respecte. IBK avait joliment annoncé le plus solennellement du monde, que son frère et non moins challenger sera bientôt libéré, car on sait désormais en quelles mains ce dernier se trouve et où il est. Ce qui a donné à croire que le président de la République qu’il est, garant de l’intégrité du territoire national et de la sécurité des citoyens, avait réuni toutes les conditions indispensables au retour de Soumaïla Cissé auprès des siens et de ses concitoyens. En la circonstance, il était difficile de penser qu’assumant les plus charges de l’État, il pouvait s’autoriser à lancer dans l’air des propos d’une légèreté aussi condamnables.
Le peuple (le rapt de Soumaïla Cissé est une affaire nationale) s’est quand même laissé donc amadouer, car, quelques jours avant l’officielle annonce d’IBK, le très respecté Ousmane Issoufi Maïga, nommé par le chef de l’État à la tête d’une cellule de crise pour retrouver l’honorable Cissé et le ramener en famille, avait aussi suscité l’espoir de voir bientôt le député de Niafunké parmi les Maliens. Une semaine après, ne voyant rien venir, les populations de la cité de l’Issaber ont battu le pavé de leur ville pour réclamer à IBK leur député. Elles remettront cette mobilisation la semaine suivante. Puis, c’est le Parena organisant un meeting significatif à la Bourse du Travail à Bamako, les amis de Soumaïla Cissé à Paris organisant une conférence de presse, des personnalités africaines (anciens Premiers ministres et ministres, élus nationaux…) s’exprimant à travers une tribune et des cadres politiques européens qui montent au créneau pour exiger la vérité sur le sort fait à l’élu de Niafunké. Les organisations de défense de la personne humaine  ne sont pas demeurées en reste. Me Mamadou Ismaïla Konaté, avocat et ancien ministre de la Justice, informe qu’avec Laurent Bayon, ils ont saisi le Comité des Disparitions Forcées de HCNUDH basé à Genève d’une demande d’action urgente concernant Mr. Soumaïla Cissé, demande enregistrée sous la référence AU 904/2020. « Le Mali, qui en est informé, doit s’expliquer assez vite », précise Me Mamadou Ismaïla Konaté.
Au moment où IBK recevait le M5-RFP ce dimanche pour sa énième pirouette, il avait cette information. Et ce n’est pas par naïveté qu’il a donné l’assurance de travailler d’arrache-pied pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé contre sa promesse solennelle du 16 juin que l’infortuné-chef de file de l’opposition nationale sera bientôt en famille. Cette évolution n’est ni un lapsus linguae, ni une nuance, encore moins un détail futile. Sans mesquinerie, sans esprit chagrin, on est autorisé à croire que Ibrahim Boubacar Keïta a utilisé la respectabilité de Ousmane Issoufi Maïga à des fins bassement politiciennes concernant Soumaïla Cissé comme il a exploité l’aura de Cheick Sidi Diarra pour dérouler son Dialogue National Inclusif ((DNI) qui s’est révélé finalement être un gigantesque bonneteau pour engluer davantage l’avenir du Mali. Mais Pr Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, n’a-t-il pas averti que tout était fait pour que Soumaïla Cissé ne revienne plus au Parlement? Et qui sait- que Dieu nous en garde!- si l’on n’est pas allé au-delà ? Une vieille connaissance d’IBK a dit sa conviction que la réussite du plan de succession dynastique concocté par le président de la République reposait sur la perte d’une personne et sur la réussite d’une autre, à savoir Soumaïla Cissé et Moussa Timbiné. Conviction lourde de sens.
Amadou N’Fa Diallo

LE COMBAT

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