Lundi dernier, j’évoquais l’inconsistance du chef de file de l’opposition dans ses démarches. Je partais du fait que son parti est le seul parmi les partis de l’opposition à demander l’annulation du décret de nomination des membres du gouvernement, du fait, même si c’est une loi et sa défense est un principe démocratique, qu’il ne peut s’opposer à une décision présidentielle à l’assemblée et après exiger son application violée par ce même président de la République
En marge de cet état de fait, comme tant d’autres occasionnant des sorties virulentes de l’opposition, il y a eu des grognes sociales ces dernières semaines. La santé et l’éducation. L’opposition était quasiment muette face à cette situation qui dans les normes, devrait être la meilleure occasion pour elle de montrer qu’elle est là pour le peuple. Soumaïla Cissé pouvait se saisir de ces grèves pour redorer son blason qui laisse toujours à désirer aux yeux du peuple malien pour plusieurs raisons. Il ne l’a pas fait. Pour la santé, en tête d’une délégation, Soumaïla a tout simplement visité des hôpitaux pour s’enquérir du climat. Et après un tête à tête avec le président de la République à Koulouba suite à la Conférence d’entente nationale, il proposait aux grévistes de mettre de l’eau dans leur vin ; pour l’éducation, rien à commenter. Aucun discours, aucune démarche satisfaisante.
Pourquoi ce silence ou cette inertie du chef de file de l’opposition face à la grogne sociale ? Dans des cas de figure moins importants que celui de la grogne sociale, Soumaïla a usé de toute son énergie pour montrer au peuple qu’IBK mène le Mali vers le chaos. Le populisme était là. Une stratégie pour gagner l’estime du peuple malien.
Aujourd’hui, Soumaïla devrait se faire entendre face aux questions sensibles de l’heure en tapant du poing sur la table pour leur résolution par le gouvernement. Des questions parmi lesquelles il y a l’éducation, la santé, l’eau, l’électricité, la sécurité etc.
L’application ou la non application du quota de 30% n’est pas une urgence pour le moment. Le Peuple est face à des menaces plus réelles qui sont des conditions minimum indispensables dans une société. Que Soumaïla Cissé se prononce sur ces sujets, mette la pression sur le gouvernement via des sorties verbales ou des marches pacifiques.
IBK est un spécialiste en violation des lois mais aussi de la constitution. Il n’est pas à sa première fois avec ce non respect de la loi du genre. A l’opposition singulièrement Soumaïla Cissé doit savoir sur quoi bondir parmi les bavures d’IBK. Le cas des femmes, où le populisme s’est invité dans les habitudes de Soumaïla, cela est un échec. Qu’il ne se fatigue pas, il n’aura pas leur soutien à 100%.
Boubacar Yalkoué
Par Le Pays