Dénonciations, délations, calomnies, manipulations, désinformation… L’Opposition malienne avec à sa tête Soumaïla Cissé aura tout tenté, tout essayé. L’invective, la provocation, l’injure, le mensonge contre le président, son gouvernement, son parti, les institutions de la République.
Cinq (5) années durant, Soumaila Cissé et ses compagnons ont tout planifié, tout tenté, tout mis en œuvre, à travers une agitation permanente pour empêcher le président de gouverner et mettre en application son projet présidentiel. Conférences de presse quasi quotidienne, campagnes permanentes de dénigrements sur tous les supports (notamment sur les réseaux sociaux) où la calomnie, le mensonge, l’injure et l’irrévérence (dans une culture malienne de respect bien assis) ont franchi tous les seuils; marches intempestives, provocations intolérables…
Le président IBK, Homme d’État et républicain dans l’âme, a tout toléré, tout laisser passer au nom de l’apaisement et de la cohésion sociale. Au point de faire perdre patience au peuple qui supporte de plus en plus mal cette dérive licencieuse de l’Opposition. Un peuple, qui à longueur de crise artificielle, se demande : où est son IBK, homme de poigne ?
Faute de réussir la fracture entre l’Élu et son peuple, à ternir son image, à le couler comme on le dit prosaïquement, le Chef de file de l’Opposition dite républicaine et ses ouailles ont procédé par le chantage et la menace : IBK a échoué, le Mali est dans l’impasse, « Tiékoroba Dèsèra », IBK ne doit pas se représenter, IBK doit partir, « Boua kaa bla », IBK ne passera ni au premier ni au second tour, ni au troisième tour ; « Si IBK refuse de céder le pouvoir, il ne nous restera plus qu’à le lui arracher, car, ce n’est pas sa propriété privée.… »
Face aux artificiers de la déstabilisation, de la conspiration et prononciamento planifiés, pourquoi ne pas donner acte au président du Rassemblement pour le Mali, le Dr Bokary Tréta, qui en décembre 2016, qualifiait Soumaila Cissé et ses compagnons de putschistes : « nous disons que notre opposition est déstabilisatrice parce que son action a toujours consisté à déstabiliser le président de la république. Dans une république, quand un président tombe, il n’y a plus rien. C’est pourquoi le débat porté par l’opposition, à travers divers moyens, a été un débat destructeur, un débat méchant, un débat non républicain. Je dirai même, un débat anti-républicain. D’où, mon point de vue, qu’on a une opposition malheureusement putschiste. L’opposition malienne est putschiste ! Elle s’est installée dans la destruction permanente des institutions dans le putsch permanent. »
Rien d’excessif dans les propos de ce politique, fin connaisseur des arcanes des chapelles maliennes !
En effet, une observation objective (purgée de toute passion partisane) de la situation politique, depuis 2013, montre très clairement « les forces de la déstabilisation (ne se sont donné que) comme objectif la personne de IBK. Au lieu de chercher à la conquérir le pouvoir par les voies démocratiques en préparant bien les élections, ils ont orienté, sur le président, toutes leurs attaques. Ils ont mis tous leurs énergies et moyens à travailler à son affaiblissement, en vue de ternir son image.
En somme, partageant totalement l’analyse du Dr Bokary Tréta, cinq années durant Soumaila Cissé et ses partisans n’ont travaillé « que pour en finir avec le président IBK ».
Résultats : depuis 2013, d’élection en élection, le président et son camp ont gagné en légitimé et en résultats. Par contre, d’élection en élection, ces forces contestataires et déstabilisatrices n’ont fait que reculer et péricliter. Toutes choses qui ont fait dire et prendre le pari dès décembre 2016 par le président du RPM et de la Majorité, le Dr Bokary Tréta : « Inch’allah, c’est la même tendance qui va se consolider jusqu’en 2018. Nous sommes convaincus que IBK sera réélu haut la main et l’opposition va se rechercher dans le fond des urnes. Inch’allah et c’est le président de RPM qui le dit. Nous le disons, mais nous ne sommes pas des prophètes, mais nous avons la situation politique réelle du pays. »
Aussi, conscient de cette situation réelle du pays et du constant que malgré tout, Boua a un bilan qui parle pour lui et qu’il est déterminé à rester au service du peuple, et qu’en démocratie, il n’y a pas trente-six chemins pour être au pouvoir et/ou y rester, que les délais constitutionnels sont incompressibles, Soumaila Cissé et ses partisans tenteront tout jusqu’à la dernière unité d’empêcher la tenue des élections.
Mais comme le dit le vieil adage, « Wulu ka Wowo tè Sugu djô bali » (les aboiements du chien ne peuvent empêcher la tenue de la foire hebdomadaire).
Retour sur cinq ans de déni et de complot !
Mars 2012 : Soumi
candidat idéal
Soumaïla Cissé tenait rang de grand favori pour la présidentielle. Sa carrière d’ancien ministre des Finances et de président de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) faisait de lui le candidat idéal pour redresser un Mali, dont le taux de croissance était trop faible.
Mais voilà, l’agression, l’annexion et l’occupation des deux tiers du pays accompagnées par le putsch militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré vont fondamentalement et totalement transformer la donne.
Tandis que Soumaïla Cissé est mis au banc de la nation pour avoir été l’instigateur, en tout cas, le complice des sanctions multiformes (embargo économique et financier, blocage des armes…) contre le pays suite au coup d’État, son adversaire apparait en même temps, aux yeux du peuple, comme l’homme providentiel, celui qui fera la paix, et restaurera la concorde dans le pays.
C’est donc en toute logique que IBK sera plébiscité avec plus de 77% des suffrages face à Soumaila Cissé.
Parcours croisés
L’adversité politique entre les deux hommes en vue de cette présidentielle n’est que pointe émergée de l’iceberg d’une inimitié longtemps entretenue.
À la Vérité, président de l’URD, le fils de Bocar Cissé, s’est toujours surestimé, considéré meilleur (en tout cas, politiquement) à celui de Boubacar Keïta, s’il ne le traite pas avec mépris… Témoin, l’interview qu’il a donnée à l’agence chinoise Xinhua, le 10 août 2013 : « Croyez-moi, j’y crois et j’ai encore plus de raisons d’y croire. Parce que l’adversaire, je l’ai déjà battu. Parce que l’adversaire, j’ai travaillé avec lui. Cet adversaire, je le connais. Je connais les vraies capacités, je connais la vraie implantation. Vous savez, quand moi j’ai 33 députés, il en a 11. Il n’y a pas de génération spontanée de forces politiques. Ça se prépare pendant longtemps. Je suis de loin mieux implanté que lui sur l’ensemble du pays ».
Mais
Si IBK a été militant de la première heure du Parti Malien du Travail (PMT) et du Front démocratique national et populaire (FNDP), Soumaïla Cissé est aussi signataire de la lettre ouverte du 7 aout 1990 demandant l’ouverture politique. Membres fondateurs de l’ADEMA-PASJ, tous les deux, IBK est élu dès le congrès constitution dans le Comité exécutif comme 1er Secrétaire aux relations internationales, président du parti en 1994, vice-président de l’Internationale socialiste, tandis que Soumaila Cissé devra attendre 2000 pour entrer dans le saint des Saints.
Entré le même jour (7 novembre 1993) dans le gouvernement de Abdoulaye Sékou Sow, IBK sera promu rapidement Premier ministre (4 février 1994) et devient dix ans le patron du tout-puissant ministre des Finances, Soumaïla Cissé, propriétaire de « bateaux de plaisance » dans un Mali où le panier de la ménagère est désespérément vide, surtout depuis la dévaluation survenue en 1994.
Présidentielle de 2002 :
le fossé entre les deux hommes
Pour renverser la tendance, et ne pas « subir Ibrahim encore 10 ans», Soumaïla Cissé s’oppose à l’idée de candidat naturel et organise un front anti-IBK dit, Front dit de la «Rénovation», qui réussit, en octobre 2000, à chasser IBK de l’Adema, se vantent ses partisans.
Le destin des deux hommes se croise à la présidentielle de 2002 où, contre toute attente, Soumaïla Cissé est préféré à IBK pour le second tour.
Au lieu de faire comme ATT, le déplacement à Sébénikoro pour solliciter le soutien de son grand frère, le candidat déjà trahi par son parti, incapable de faire preuve d’humilité, lui envoie une lettre d’incorporation, dont notre confrère ‘’Le Pouce publie’’ des extraits en février 2018 : « En ces moments cruciaux de choix pour la nation, pour nos familles, pour nos amis, pour tous ceux qui croient en nous et pour nous-mêmes, je m’autorise, en tant que jeune frère, à venir retrouver mon grand frère de toujours, Ibrahim Boubacar Kéita…
Cher frère, je viens t’écouter, recevoir tes conseils et tes bénédictions et te dire combien aujourd’hui plus que jamais la nation a besoin de toi. Je me rappelle cette pensée réconfortante que tu as eue à mon endroit à des moments difficiles de ma vie politique. Tu as dit ceci : « je suis sûr que les fils valeureux de ce pays se retrouveront ».
Soumaïla Cissé l’apprendra à ses dépens. L’appel d’IBK à voter ATT creusera davantage, et à jamais, le fossé entre les deux hommes.
Ce n’est donc pas étonnant que ce dimanche 11 août 2013, au siège du Parena, Soumaïla Cissé fasse passer son « grand frère » comme un buveur de Whisky… La politique, disait Jules Roumain, n’est-elle pas l’art d’arriver par n’importe quel moyen à une fin dont on ne se vante pas ?
12 août 2013 : le Mea-culpa 11 ans après
C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre son déplacement enfin, le lendemain, lundi 12 août 2013, nuitamment (11 ans après) à Sébénikoro pour voir son « grand frère ». Non pas cette fois-ci pour solliciter ses voix, mais le féliciter pour sa victoire nette au second tour de la présidentielle.
Devant la presse Soumaila Cissé dit :
« Ibrahim Boubacar Keita a gagné ces élections de la belle manière, je me dois de le féliciter, contrairement à la tradition du coup du fil, j’ai préféré une tradition malienne de me présenter chez lui dans son domicile de lui souhaiter tous les succès qu’il mérite. Je suis un démocrate, un républicain, je suis pour l’avenir de la démocratie et pour l’avenir de mon pays. Je déclare solennellement accepter les résultats que le Gouvernement proclamera. Je n’introduirai aucune requête auprès de la cour constitutionnelle…
Pour ce qui me concerne, je ne poserai aucun acte, ne tiendrai aucun propos susceptible d’affaiblir mon pays ou de porter atteinte à la cohésion de notre nation… C’est au regard de la fragilité du pays, que mes alliés et moi, ne souhaitent pas ouvrir une page de contestation et d’instabilité au Mali…
J’ai dit à tous mes partisans que nous avons perdu les élections, que nous devons rester dignes et accepter la défaite. Ceci doit nous amener à un comportement vertueux par notre propre intégrité, par le rassemblement de nos forces, par l’étude de la situation, de manière à voir qu’est-ce qu’on peut faire pour le Mali demain.
Dans ce cas, nous devons faire en sorte qu’il y ait une vraie réconciliation des cœurs et de l’esprit.
Nous allons contribuer au rassemblement, à la réconciliation, nous serons disponibles pour aider toutes les bonnes volontés de l’intérieur comme de l’extérieur pour que la paix se consolide dans notre pays »
Comme tout bon politicien, Soumaïla Cissé sait qu’un peu de sincérité est chose dangereuse ; beaucoup de sincérité est absolument fatale. Durant les cinq années qui vont suivre, le mauvais perdant de la présidentielle de 2013 va traduire la maxime dans les faits. Les faits, les voilà :
Février 2014 : Soumi dégaine !
Piaffant de prendre sa revanche sur grand frère, dont le régime a été secoué au cours de cette première année par plusieurs crises (Kidal, affaires d’avion, d’équipement militaire…), Soumaïla Cissé saisit l’occasion espérant porter l’estocade.
Soumaila Cissé se donnera le temps et les moyens, cinq années durant, de dénigrer, d’invectiver et trainer la boue un homme qu’il appelle publiquement grand frère, mais voue aux gémonies en privé.
Dès février 2014, Soumaïla Cissé commence à dégainer.
Dans une Interview à Jeune Afrique, il estime que les premiers mois du président IBK ont été « besogneux » et qu’il semble que ce dernier a « du mal à dégager des priorités ».
7 septembre 2014 :
« Tiékoroba Dèsèra »
Lors d’un meeting tenu, le dimanche 7 septembre 2014, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah, il charge son « grand frère » :
-le jour de son investiture, IBK avait la confiance du monde entier. Mais aujourd’hui, cette confiance a disparu. IBK s’est ainsi montré incapable de débloquer les 2000 milliards promis au Mali à Bruxelles.
-le pouvoir actuel ne pense, souligne Cissé, qu’à acheter des avions pour son confort et se soucie peu du panier de la ménagère.
-le Mali a perdu Kidal sous le règne d’IBK,
-IBK n’a fait aucun périple majeur dans les régions et cercles pour savoir les difficultés des Maliens: il ne fait que voyager à l’international, etc.
Soumaïla Cissé ajoute : « J’avais dit, lors de la campagne, que gouverner le Mali n’était pas facile, car cela demandait de se lever tôt et de se coucher tard. De nos jours, mes propos prennent toute leur dimension. Le Vieux ne fait que la promotion de sa famille et de ses proches, notamment, à travers la passation de marchés douteux. Il a oublié le bonheur et l’honneur des Maliens…
Le FMI, la Banque Mondiale et l’Union européenne sont unanimes à affirmer que le Vieux et sa compagnie ont fraudé et ont alors décidé de suspendre leur coopération avec le Mali. C’est une honte pour notre pays ! De nos jours, même ceux qui ont voté pour le Vieux ne lui font plus confiance à cause de ces affaires d’avion et de marchés d’armements. Le Vieux tente de faire passer l’opposition pour un groupe d’apatrides; or, nous aimons ce pays, nous n’accepterons pas qu’il soit détruit sous nos yeux…
Tiékoroba Dèsèra ! Le Vieux n’a plus la capacité de gérer le pays; le temps est orageux, mais je souhaite que Dieu nous préserve de l’orage ».
Trois ans après, l’inspiration prodigieuse du Rasta transformera « Tiékoroba» en « Boua ». Et depuis, c’est la mode.
Décembre 2014 :
« Boua » blanchi !
Trois mois après cette jubilation de Soumaïla Cissé, le FMI reprenait (en décembre 2014) sa coopération avec le Mali et les audits commandités sur les affaires fortement instrumentalisées par l’opposition à l’époque ont blanchi IBK et son régime.
Le prix de l’avion était dans les normes ; et les équipements militaires entraient dans le cadre des prérogatives régaliennes d’un État souverain. Game is over ?
19 septembre 2015 :
les pétards mouillés de Soumi ?
En vue de la présidentielle de 2018, il faut élargir le front pour mieux contrer IBK. Soumaïla Cissé, qui s’est offert, depuis le 11 août 2013, les services de Tiébilé Dramé, ne rate plus une occasion pour vilipender IBK et son régime, pour verser dans la conjecture, la délation, et la subversion. Comme ce fut le cas le 19 septembre 2015 à la Maison des Aînés, à l’occasion du second anniversaire de sa prise de fonction d’IBK, où un procès à charge a été instruit contre le régime en guise de bilan.
Trop pressé de remplacer IBK à Koulouba, Soumaila Cissé lâche : «Le Mali est devenu un pays où l’intégrité morale et les valeurs importent peu. La corruption et la concussion se propagent. Le népotisme, le clientélisme et le favoritisme s’accélèrent. La gabegie financière et le gaspillage des ressources se prospèrent et la spirale des malversations en tous genres semblent cyclonale…
Un seul mot résume le bilan du président : scandales. Scandales relatifs à l’achat de l’avion présidentiel, à l’achat d’équipement de l’armée, aux engrais frelatés, aux marchés surfacturés, aux logements sociaux, à l’insécurité, à l’impunité, à l’éducation, à la cherté de la vie…
Je ne peux plus supporter le mensonge, le maquillage médiatique et la fuite en avant… La situation actuelle urge une alternative pour créer les conditions d’une bonne gouvernance au service du peuple et traduire les généreuses promesses d’hier en acte aujourd’hui ».
En d’autres termes, il faut destituer le président en plein mandat !
30 juillet 2015 : Soumi enfonce le clou
Prenant alibi de la démolition des maisons à Souleymanebougou, Soumaïla Cissé se laisse aller lors de la même conférence de presse du jeudi 30 juillet 2015 : « Après les affaires d’avion, les matériels d’armement et l’engrais frelaté, le régime d’IBK vient de prouver une fois ses faiblesses et sa corruption en octroyant des maisons des pauvres aux ministres … Aujourd’hui, la Nation est meurtrie, la République est fragilisée, la démocratie fracturée. Les Maliens se sentent humiliés, indignement traités et trahis. Ils subissent un quotidien insoutenable. Ils deviennent de plus en plus nostalgiques du passé. On a l’impression que dans ce pays, un scandale chasse un autre chaque jour que Dieu fait. Les scandales sont devenus la règle. Pour ce régime, le peuple ne constitue plus une priorité ».
S’estimant plus « légitime que le Premier ministre, car le président peut changer le Premier ministre à tout moment, tans dis que cela n’est pas possible avec le chef de file » (conférence de presse du jeudi 30 juillet 2015), Soumaïla Cissé, qui a une haute idée de lui-même, feint d’oublier que le Chef de file est aussi nommer par décret du président de la République…qui parallélisme des formes oblige peut rapporter n’importe quel des décrets signés par lui.
Motion de censure
Vendredi 16 décembre 2016, l’opposition parlementaire, animée par les groupes Vigilance républicaine et démocratique (VRD, celui de Soumaila Cissé) et celui de l’Adp-Maliba-Sadi, dépose une motion de censure contre le gouvernement de Modibo Keïta. Elle reproche au gouvernement son consentement à autoriser l’Union européenne à refouler les Maliens de l’Extérieur ; son incapacité d’assurer la sécurité dans le pays notamment en accusant un retard injustifié pour la préparation et l’adoption d’une loi d’orientation sur la sécurité et dans la dotation conséquente des forces de sécurité et, enfin, son incapacité à organiser des élections communales crédibles et sur toute l’étendue du territoire national.
Après examen et débats, mercredi 21 décembre 2016, la motion de censure est largement rejetée le parlement majoritairement est acquis au président IBK et à son gouvernement. Seuls 33 députés de l’Opposition ont voté pour la motion de censure sur 147.
Aout 2017 : Fronde contre le référendum
Arrive l’épisode de la révision constitutionnelle.
Depuis son installation le 4 septembre 2013, le régime du président IBK n’avait jamais été confronté à une fronde d’une telle amplitude. Soumaïla Cissé et ses partisans, qui savent que le référendum constituerait un test pré-électoral majeur pour leur adversaire, feront tout l’empêcher de tenir.
Ils accusent Ibk de tout et de rien. Comme cette tautologie concernant le Kankelentigi : « Ne pas respecter la parole donnée. Dans une société comme la nôtre, c’est inacceptable. Il a été élu en disant qu’il ramènerait la sécurité. Or, les groupes armés signataires de l’accord de paix continuent de s’entre-tuer. Sans cessez-le-feu, il est impossible de parler de progrès dans le processus de paix. Il y a aussi des problèmes de gouvernance, avec du népotisme et des contrats surfacturés… La situation actuelle est la pire que le Mali ait jamais connue. »
Le Nord du Mali, pire que le temps de l’occupation ?
Le journaliste de Jeune Afrique, ce mois d’août 2017, qui l’entretient n’est pas dupe. Aussi, se permet-il : « Vous avez aussi une revanche personnelle à prendre sur IBK… ».
Piqué au vif, le Chef de file de l’opposition se recarde : « ce n’est pas une question de revanche… Nous ne travaillons pas contre quelqu’un, mais pour proposer une alternative ».
Mais qu’a-t-il fait donc depuis 2000, si ce n’est faire tout vainement contre la volonté de Dieu ?
30 janvier 2018 :
IBK doit partir
Surfant avec dextérité sur la réalité et manipulant à souhait les faits, à l’occasion de la présentation de ses voeux à la presse mardi 30 janvier 2018, le très honorable Soumaïla Cissé estime que, pour avoir demandé des comptes sur les fonds mis à sa disposition en tant que Chef de file de l’Opposition, IBK doit partir : l’avenir du Mali est en jeu et que le Président sortant n’est point à la hauteur de ces enjeux, a-t-il dit.
Les Maliens ont été dupés en 2013, dira Soumaïla Cissé, qui ajoutera que « pour en finir avec la crise, le Président sortant doit sortir ».
Moment d’énervement où le propos dépasse la pensée ?
Non ! Soumi est dans une logique constante.
6 février 2018 :
Démission du parlement Panafricain
Lors de la séance plénière en date du mardi 6 février 2018 de l’Assemblée nationale, le président de ladite institution, l’honorable Issaka Sidibé a fait savoir que l’honorable Soumaïla Cissé, non moins président de l’Union pour la république et la démocratie (URD), chef de file de l’opposition malienne, a présenté sa démission au poste de parlement Panafricain.
8 mars 2018 :
Sollicitation pour la présidentielle
Lors du lancement de la plateforme « Anw Ko Soumaïla, Soumaïla la solution », à la Maison des Ainés. Composée de 270 associations et cinquante-sept clubs de soutien, la plateforme des associations et organisations de la société civile dénommée « Anw Ko Soumaïla, Soumaïla la Solution » sollicitent la candidature de l’honorable Soumaïla Cissé à l’élection présidentielle.
12 mars 2018 : la certification de la MINUSMA
Dans un mémorandum, en date du lundi 12 mars dernier, l’Opposition dite démocratique et républicaine soulève plusieurs griefs (l’introduction de tablettes informatiques, la forte implication de l’Administration, l’introduction de cartes biométriques et de tablettes informatique, le refus du ministre chargé des élections d’engager des discussions sur l’indispensable réforme des procédures de la cour constitutionnelle pour prendre en charge les pertinentes recommandations de la Mission d’observation électorale de l’UE…) susceptibles, selon elle, d’entacher le bon déroulement de l’élection présidentielle dont le premier est prévu le 29 juillet prochain.
Pour remédier aux possibles manquements de la présidentielle à venir, elle demande une plus grande implication de la Minusma allant jusqu’à la certification des résultats comme en Côte d’Ivoire en 2011.
Une telle décision, de l’avis de l’opposition, contribuera fortement à la stabilisation du Mali et à la sortie de crise.
27 mars 2018 : l’illusion Soumiste !
Dans une lettre datée du 27 mars, accusant le gouvernement de ne pas être en mesure d’assurer le déroulement de la présidentielle du 29 juillet, comme le prouve, selon lui, son « tâtonnement dans les préparatifs » de ce scrutin, le Chef de file de l’opposition Soumaila Cissé demande « empressement au Conseil de sécurité de renforcer le volet politique de la Minusma » et de « soutenir les préparatifs des élections en y intégrant la certification des résultats ».
Devant un cercle de partisans tous conquis (un cadre de l’espace d’échanges entre les leaders politiques, d’associations, activistes et militants autour de l’alternance en 2018 initié par le Dr Etienne Fakaba Sissoko), ce week-end de la mi-avril, le Chef de file de l’Opposition se laisse aller et explique.
Pour Soumaïla Cissé, le président Ibrahim Boubacar Kéita ayant perdu ses soutiens religieux et militaires ne peut aucunement prétendre gagner l’élection présidentielle de juillet prochain au 1er tour sauf s’il s’appuyait sur la fraude électorale. ” Puisqu’il ne peut pas gagner au 1er tour, pour éviter de faire ce que certains ont fait, c’est à dire 6000 inscrits, 6000 votants, 6000 voix pour IBK, et Macron n’est pas Hollande alors l’opposition consciente des risques d’une crise postélectorale, qui risque de mettre le pays à l’envers a envoyé une lettre à l’ONU pour la solliciter de certifier les résultats du scrutin présidentiel de juillet prochain comme elle l’a fait en Côte d’Ivoire”.
Soumaïla est-il conscient qu’il est en total déphasage avec ses concitoyens, tous les républicains et patriotes maliens, très jaloux de leur souveraineté ?
Pas sûr. En effet, non seulement Soumaila Cissé croit faire œuvre utile, mais il invite les Maliens à appuyer cette démarche qu’il juge vertueuse pour anticiper sur un risque de crise poste électorale : « Notre pays, nous l’aimons, nous ne cherchons pas qu’il y ait une crise post-électorale. S’il y a une crise post-électorale à Bamako, les terroristes peuvent atteindre Ségou. Avant qu’on en soit conscient, ils seront à Baguinéda. Et ça nous voulons l’éviter….Comme ça, si l’ONU déclare qu’un tel a gagné, nous le suivrons parce que, nous sommes sûrs qu’elle est neutre. Nous avons donné cette lettre à la Cédéao, et à l’Union africaine ».
Mais est-ce réaliste ?
La réponse du secrétaire général de l’ONU, lors de sa conférence de presse du 30 mai est sans équivoque (Mikado Fm):
« le Mali est un pays souverain. Les Nations unies ne sont pas un arbitre. En principe, les Nations unies, sauf des circonstances exceptionnelles, ne font pas la certification des élections.
Nous ferons de notre mieux pour aider les autorités maliennes pour le bon déroulement des élections, les Nations-Unies resteront dans la dynamique d’appuyer le Mali pour la réussite de ces élections présidentielles du 29 juillet prochain. Mais il n’est du rôle des Nations-Unies de certifier les élections ».
« En principe les Nations Unies, sauf circonstances exceptionnelles, ne font pas la certification des élections. D’ailleurs, pour le faire, il faudrait une décision du Conseil de sécurité. Ce n’est pas une décision que je puisse prendre moi-même. Mais en général, les Nations Unies, sauf, comme je l’ai dit, circonstances exceptionnelles, ne font pas la certification des élections. C’est notre devoir de tout faire pour appuyer du point de vue logistique et sécuritaire, l’organisation de ces élections », a déclaré Antonio Guterres.
29 avril 2018 :
« IBK doit céder » !
« IBK président du Mali », Soumaila Cissé ne l’a jamais intégré, depuis 2000. C’est pourquoi ce 29 avril 2018, au Palais de la Culture, lors de la cérémonie officielle de signature du Manifeste de la coalition pour l’alternance et le changement, Soumaila Cissé confirme le fond de sa pensée. Comme réagissant à la ferveur populaire qui a accueilli la visite de son adversaire et président de la République dans la région de Ségou, Soumaila Cissé tranche : IBK ne doit pas se représenter. Il doit céder le pouvoir : « Si IBK refuse de céder le pouvoir, il ne nous restera plus qu’à le lui arracher, car, ce n’est pas sa propriété privée ! » (La Sirène du 7 mai 2018).
24 avril 2018 :
Boua continue !
En effet, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a effectué du 24 au 26 avril 2018 une tournée dans la région de Ségou.
Le But de cette tournée était : inaugurer des infrastructures routières, universitaires et industrielles dont l’échangeur de la Ville de Ségou et de ses voies d’accès d’une part et présider, d’autre part, présider le 8e Conseil Supérieur de l’Agriculture convoqué pour valider le plan de campagne agricole 2017-2018.
En marge de cette tournée, répondant, le 24 avril, à la sollicitation des populations reconnaissantes de Ségou lui demandant de se porter candidat, Ibrahim Boubacar Keïta a dit en Bambara ceci en substance :
« Pour la présidentielle à venir, que les Maliens élisent celui que Dieu leur inspirera. Si je ne suis pas ce choix, qu’Allah fasse de moi cette personne inspirée pour l’aider. Je ne pense pas être aussi clair.
Ils (ses opposants) disent que le vieux renonce à se porter candidat « Ko Boua kaa bla » (long instant de rire)… Je leur dis simplement : ne soyez pas pressés, le jour viendra où Boua va laisser, mais ce jour n’est pas encore arrivé. Inch’Allah ! Inch’Allah ! Inch’Allah ! »
12 mai 2018 :
Soumi investi
L’honorable Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne a été officiellement investi, le samedi 12 mai 2018, comme candidat de l’Union pour la République et la démocratie (URD), par une trentaine autre partis politiques et 200 associations pour les élections présidentielles du 29 juillet 2018. La cérémonie d’investiture s’est tenue au Stade du 26 mars de Bamako. Au cours de cette cérémonie d’investiture tenue dans l’après-midi, le président-candidat de l’URD, l’honorable Soumaïla Cissé en guise de promesses aux Maliens règle ses comptes avec IBK qu’il attaque : « Je m’engage à être exemplaire. Ma famille sera tenue à l’écart de la gestion de l’État: aucun de mes enfants ne sera ni ministre ni député, aucun de mes neveux ne sera ministre. Je vous le promets! En conformité avec l’article 37 de la Constitution, je procéderai, devant la Cour Suprême, à la déclaration publique de mes biens dès mon entrée en fonction. Je vous le promets », a déclaré l’honorable Soumaïla Cissé.
24 mai 2018 :
Boua taa bla
Le président de la République est à Kangaba pour lancer solennellement la 14e édition de la Journée du paysan qui marque le démarrage des activités agricoles au titre de la campagne 2018-2019.
Rassurant les populations sur intentions de se porter candidat, Ibrahim Boubacar Keïta, encore en bambara, a dit ceci :
Boua ta bla mogossi fa ka ta (« Boua ne renoncera pas au profil du père de quelqu’un d’autre »).
26 mai 2018 : le PARENA appelle à voter Soumi
Le Parti pour la renaissance nationale (Parena) appelle à voter dès le premier tour Soumaïla Cissé candidat de l’URD. Son président Tièbilé Dramé sera l’un des hommes forts qui dirigeront la campagne du chef de file de l’opposition.
Le parti du Bélier blanc ne présentera pas de candidat à l’élection présidentielle de juillet prochain. Il a appelé à voter dès le 1er tour Soumaïla Cissé. Cette décision du parti est issue de son 2e conseil national extraordinaire, tenu au Palais de la culture les 25 au 26 mai 2018.
En effet, après un diagnostic minutieux de la situation politique nationale, le conseil a décidé d’adopter la stratégie de la constitution d’une large coalition pour battre le candidat sortant afin d’éviter au Mali davantage d’épreuves et de souffrances.
Considéré comme l’un des artisans de l’échec du projet de révision constitutionnelle et initiateur de la Coalition pour l’alternance et le changement dont le manifeste a été signé le 29 avril 2018, Tiébilé Dramé était le possible candidat du parti pour cette échéance électorale.
29 mai 2018 : la manœuvre politicienne
L’Opposition, qui a passé 5 années durant à invectiver et à injurier le président IBK, trouve dans ces propos un prétexte pour organiser une conférence de presse le 29 mai 2018 à la Maison Presse de Bamako.
Dans un manifeste l’Opposition dit dénoncer « les abus de langage » du président IBK «qui commence a agacé le peuple malien ».
L’opposition, à travers les principaux animateurs de sa conférence de presse, s’est dédié à « dénoncer ce qui se trame en coulisse pour la réélection du président » qui selon sa « logique » devrait jeter l’éponge « parce qu’il a échoué». Mais puisqu’à leur « grande surprise » le président IBK a décidé de se porter candidat, il faudra donc tout entreprendre pour lui « barrer la route ». Parce que, pour le directeur de campagne du chef de file de l’Opposition, Tiebile Drame IBK ne doit passer ni au premier ni au second tour encore moins au troisième tour.
Alors, pleuvent les accusations gratuites. L’Opposition affirme sans étayer par des preuves que le pouvoir s’apprête à organiser une fraude massive pour faire réélire le président IBK. Aussi, pour parer à cette « éventualité », elle décide d’organiser une grande marche le 2 juin prochain.
Le but de la manœuvre politicienne : dénoncer non seulement les dérives d’IBK à Kangaba, appeler le Gouvernement à la bonne foi pour que l’élection présidentielle du 29 juillet prochain se déroule dans la transparence et dans la plus grande quiétude et libérer l’ORTM qui est en passe de devenir la propriété du pouvoir.
2 juin 2018 :
marche interdite
Accusant ce 30 mai 2018 dans la soirée réception de la demande de marche de l’Opposition pour les raisons sues avancées par elle, le Gouverneur du District de Bamako, le colonel Débérékoua Soara, a opposé une fin de non-recevoir et interdit la marche prévue le samedi 02 juin 2018. EN RAISON DE L’ÉTAT D’URGENCE.
L’opposition récuse le refus de l’autorisation du gouverneur en maintenant sa marche prévue le samedi 2 juin et ouvrant la polémique sur les raisons invoquées. La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) qui a appelé les autorités à laisser manifester pacifiquement les protestataires.
C’est dans ces conditions, et assument toute la responsabilité politique et judiciaire, que l’Opposition à appeler ses militants à défier la légalité et à braver les forces de l’ordre.
21 juin 2018 :
opposition terroriste !
Dans un article intitulé «le Mali se prépare à une élection présidentielle « pas parfaite à 100 % » publié par notre confrère français, Le Monde, ce jeudi après-midi 21 juin 2018, Tiébilé Dramé, le directeur de campagne de Soumaïla Cissé, donne la réponse en souriant, précise le correspondant. Celle-ci est claire et limpide : « Si nos manifestations les ont amenés à oublier leurs plans pour une élection gagnée au premier tour, c’est tant mieux ». L’objectif était donc ça ! Obtenir par l’émeute, la menace de mettre le pays à feu et sang, un second tour !
Tout en reconnaissant que « le processus est sur la bonne voie », Tiébilé Dramé maintient la pression en brandissant le risque de «un huis clos de la fraude ! » notamment, dit-il, « dans les zones où l’État est absent» !
28 juin 2018 :
le CDR opte pour le
candidat de l’URD
Lors d’une conférence de presse au Carrefour des jeunes, le porte-parole du CDR, Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath annonce que le Collectif pour la défense de la République (CDR) a opté pour un soutien à la candidature de Soumaïla Cissé. Le CDR a successivement reçu les visites d’Aliou Badra Diallo, de Moussa Mara, Cheick Modibo Diarra, Modibo Sidibé, Choguel Maiga et Housseini Amion Guindo et Mohamed Ali Bathily. Et c’est après avoir écouté tous ces candidats déclarés à la présidentielle du 29 juillet prochain que le choix est tombé sur le porte-étendard de l’URD.
20 juillet 2018 :
menace de boycott
Le directeur de campagne de Soumaila Cissé, Tiébilé Dramé, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Laico de l’Amitié a brandi la menace de boycott : « Nous n’irons pas aux élections avec un fichier électoral avarié et parallèle au fichier audité ».
À 9 jours du scrutin, l’opposition fait le constat d’un certain nombre d’incohérences. Ces incohérences sont relatives d’après ses explications, à la mise en ligne par la DGE d’un fichier électoral différent de celui audité par les experts internationaux. Mis en ligne depuis le 4 juillet dernier jusqu’à ce 20 juillet, ce fichier de la DGE comporterait selon Tiébilé Dramé 1.241514 électeurs irréguliers, des supplémentaires et des doublons.
29 juillet 2018 : la fronde
Le collectif des candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 a tenu une conférence de presse, lundi 6 août 2018, à la Maison de la presse, au cours de laquelle les candidats ont rejeté les résultats provisoires, annoncé la tenue, ce soir au palais de la Culture, d’un meeting de dénonciation des irrégularités et d’autres violations de la loi électorale du scrutin du 29 juillet. Ils exigent aussi la démission du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation.
Ladite conférence était animée par les candidats Soumaila Cissé, Choguel Kokalla Maiga, Mountaga Tall, Oumar Mariko, Mohamed Ali Bathily.
Vendredi 17 août : la contestation
Dans la cour du Qg de campagne de Soumaïla Cissé, c’était le calme plat. Les uns et autres attendaient impatiemment l’arrivée du directeur de campagne de Soumaïla Cissé, pour une conférence de presse qui était prévue à 11h 30.
À peine arrivé, Tiébilé Dramé, qui avait annoncé la victoire de son candidat avec 51% quelques heures plutôt, rejette les résultats proclamés par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. « Ce sont leurs résultats. Ils ne reflètent pas la réalité des urnes, ils ne reflètent pas le vote des Maliens. Ces résultats proclamés par le camp du président sortant, résultent d’un trucage monstrueux, d’une manipulation des suffrages des Maliens, d’un bourrage d’urnes d’une autre époque », rejettera-t-il.
Pour avoir gain de cause, le directeur de campagne du chef de file de l’opposition appelle à une mobilisation citoyenne. « Nous ne serons pas initiateurs de la violence. Les actes que nous avons posés depuis cinq ans parlent pour nous. Nous appelons à une mobilisation citoyenne, démocratique et pacifique. Nous allons utiliser tous les moyens démocratiques pour que le vote des Maliens soit respecté ».
29 juillet 2018 : Soumi à Niafunké
Après avoir voté à Niafunké, Soumaila Cissé déclare : « Chaque Malienne et chaque Malien doit, par ailleurs, être vigilant face aux tentatives de fraudes électorales. Il faut que la transparence soit de rigueur. Ce scrutin présidentiel historique ne peut être confisqué ».
Comme si les autres scrutins présidentiels où il avait été battu avaient été confisqués !
30 juillet 2018 :
jubilation de Tiébilé Dramé
Dans une déclaration rendue publique par son directeur de campagne, Soumaila Cissé affirme :
« Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle du Mali qui s’est déroulée hier dimanche 29 juillet, et au regard de nos premières estimations sorties des urnes, nous pouvons affirmer que les Maliennes et les Maliens ont clairement exprimé un désaveu à l’égard du pouvoir du président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta.
Malgré une débauche de moyens que chacun a pu relever.
Malgré les méthodes employées pour confisquer l’espace médiatique que chacun a pu observer.
Le président sortant est évidemment contraint à un second tour. Le takokelen n’a pas eu lieu. Le coup KO n’est pas une fatalité. À ce stade de la campagne, l’objectif est pleinement atteint et nous nous en félicitons. »
Toutes choses qui rejoignent la jubilation de Tiébilé Dramé le 21 juin.
30 juillet 2018 :
Recomptage contradictoire ?
L’objectif était donc ça : contraindre IBK à un second ? Pas si sûr ! Dans la même déclaration datée du 30 juillet, le candidat Soumaila Cissé affirme imprudemment :
« L’alternance et le changement vont se construire avec l’ensemble de ces forces vives déterminées à faire partir un pouvoir incompétent et corrompu.
Le scrutin organisé hier a été entaché d’irrégularités qui vont peser, indéniablement, sur le résultat définitif.
Les urnes ont été bourrées dans plusieurs localités du Nord.
Nous demandons un recomptage contradictoire des bulletins de ces urnes.
Nous invitons le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation à rendre publique la liste exhaustive des localités affectées ainsi que le nombre précis d’électeurs concernés par bureau de vote. Ces graves dysfonctionnements ont nui à la participation pour ce grand rendez-vous démocratique. D’une certaine manière, le vote des Maliens et Maliennes a été confisqué.
Nous sommes convaincus de la victoire du peuple malien. Il est temps de tourner la page de ces cinq années de gouvernance catastrophique. La victoire est proche ».
2 août 2018 :
Victoire historique d’une opposition !
Dans son message suite à la publication des résultats provisoires proclamés par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Soumaïla Cissé affirme :
« l’utopie que nourrissait le camp présidentiel d’une victoire dès le premier tour ne s’est, bien évidemment, jamais réalisée devant la détermination du peuple, et ce malgré la fraude.
Pour la première fois dans l’histoire de la démocratie malienne, un président en exercice est contraint à un second tour. C’est donc une nouvelle campagne qui se profile et une occasion historique qui nous est offerte de nous retrouver autour de l’essentiel : l’espoir aujourd’hui partagé par la majorité des électrices et des électeurs de réaliser l’alternance et de faire le choix du changement ».
Ce que Soumaila Cissé ne dit pas, ce que jamais dans l’histoire de la démocratie malienne, président en exercice n’a aussi perdu une réélection.
3 août 2018 : la panique
Dans une nouvelle déclaration du candidat Soumaïla Cissé sur les résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de l’URD commence à perdre patience, dénonce et rejette les résultats : « je dis haut et fort : ces résultats ne reflètent pas le vote des Maliennes et des Maliens. Ils ne sont ni sincères ni crédibles.
Ce sont des résultats de la fraude, d’un bourrage honteux des urnes en faveur du président de la République sortant. Ils sont les fruits de grosses irrégularités et de violations délibérées de la loi électorale.
Ce sont des résultats manipulés.
Nous ne les acceptons pas ».
Pour le Contestataire, qui appelle à la constitution d’un large front pour l’alternance, « le 29 juillet, il y a eu un vote-sanction contre le président sortant : la sanction d’un homme, d’un bilan, d’une gouvernance, la sanction de l’arrogance d’ÉTAT, la sanction de la gouvernance du mépris.
Le camp du changement, le camp du Mali est désormais majoritaire. »
6 août 2018 : Soutien du chérif !
Le candidat Soumaïla Cissé rencontre le guide spirituel Mohamed Ould Bouyé Haïdara, Chérif de Nioro. Dans le communiqué rendu public, Soumaila Cissé annonce que le Chérif de Nioro, au nom de l’impérieuse nécessité de l’union sacrée pour réaliser l’alternance tant souhaitée, absolument nécessaire au destin de notre Nation, soutient sa candidature en vue du second tour de cette élection présidentielle.
6 août 2018 : coup d’État électoral ?
Soumaila Cissé réussit (son seul succès) à rassembler certains candidats à l’élection présidentielle en vue d’une déclaration commune relative aux résultats provisoires du 1er tour. Ladite déclaration après avoir égrainé les griefs pêle-mêle dit en substance : « le pouvoir sortant est prêt à tout pour bafouer la volonté du peuple malien et fausser les résultats de cette élection. Nous assistons en fait à une tentative d’un véritable hold-up électoral ». Avant d’exiger le recomptage contradictoire des voix et la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote et d’appeler « la mobilisation et au rassemblement du peuple malien pour faire échec à ce qui se trame : un coup d’État électoral »
Enfin, le collectif des candidats à l’élection présidentielle exige la démission du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, principal responsable du hold-up électoral.
7 août 2018 : réflexe copposant !
L’éphémère collectif des candidats à l’élection présidentielle (18 selon les chiffres de Soumaila Cissé) organise mardi 7 août 2018 à partir de 16 heures au Palais de la Culture de Bamako. Depuis, la plupart ont disparu des radars, à part le seul Choguel qui a pris fait et cause pour la contestation par réflexe « copposant » certainement.
9 août 2018 :
la Cour Constitutionnelle partiale ?
Le collectif des candidats, dans une Déclaration des candidats suite à la proclamation des résultats du 1er tour de l’élection présidentielle par la Cour Constitutionnelle, a dénoncé avec force une décision contraire au droit et qui bafoue la volonté du peuple malien.
Pour le Collectif, « En validant des résultats frauduleux annoncés par le Gouvernement, la Cour Constitutionnelle confirme les soupçons de partialité qui pèsent sur nombre de ses membres…cette instance ne dit pas le droit, mais se met au service du pouvoir sortant…
Enfin, croyant procéder par ruse, le Gouvernement prétend avoir publié sur le site du Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation les résultats de l’élection bureau de vote par bureau de vote. Cette « publication », intervenant après la proclamation des « résultats » par la Cour Constitutionnelle, n’a plus ni intérêt, ni importance sauf acceptation de recompte des voix que nous continuons de réclamer. »
10 août 2018 : l’ultime espoir !
Déclaration du Président Soumaïla Cissé
Face à la presse et aux militants dans son QG de campagne, Soumaila Cissé dans le désarroi met la pression sur ses partisans :
« Un jour, toute la vérité éclatera aux yeux des Maliens et des Maliennes. Elle sera alors la honte de ceux qui ont les mains sales de fraude et de corruption.
Malgré cette triste réalité, après une large consultation avec tous ceux qui nous soutiennent, j’ai décidé en tant que républicain et démocrate d’aller au second tour de l’élection présidentielle ce dimanche.
Ce faisant, je fonde l’espoir sur le fait que contrairement à une propagande orchestrée avec perversité, vous avez encore et plus que jamais entre vos mains toutes les clés de notre avenir commun.
En effet, malgré les multiples obstacles si vous vous mobilisez, le second tour de l’élection présidentielle peut encore nous permettre de gagner ! Tout dépend de vous ! »
11 aout 2018 : appel à la mobilisation
Nouveau message du candidat Soumaïla Cissé pour dénoncer la fraude électorale et appeler à des élections libres, crédibles, et transparentes : « Je suis convaincu qu’ensemble demain, toutes et tous totalement mobilisés, malgré les multiples obstacles que le régime dresse contre l’expression libre de la démocratie malienne, ce second tour nous permettra de restaurer l’espoir. »
17 août 2018 : Appel à la résistance
Soumaila Cissé choisit le cadre huppé de Azalaï Hôtel Salam de Bamako, le 17 août 2018 pour se prononcer sur les résultats provisoires proclamés par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Pour la première fois, il évoque ouvertement le « très grand risque d’une crise postélectorale » : « Oui…, car, je savais que cette fraude se préparait.
C’est pourquoi j’avais anticipé en demandant par écrit depuis le mois de mars aux Nations Unies, à l’Union africaine et la CDEAO une certification internationale comme en Côte d’Ivoire.
Je n’ai pas été entendu, je n’ai jamais eu de réponse. Cruel constat !…
Le Mali plonge dans l’arbitraire, et, face à l’arbitraire, la résistance est de droit. Oui, face à l’arbitraire, la résistance est le droit ! »
Dans sa logique contestataire, Soumaila Cissé s’auto-proclame vainqueur :
« je rejette catégoriquement et sans équivoque, les résultats proclamés par le Ministère de l’Administration territoriale. Je refuse et dénonce ces résultats. Ils ne sont que : supercherie, mascarade, parodie et mensonges. Ils ne sont que le fruit pourri d’une fraude honteuse…
Je réaffirme encore, ici, devant notre peuple et à la face du monde, que, si on exclut les résultats issus des bourrages d’urnes avérés dans de nombreux bureaux de vote des zones de l’Office du Niger et de la CMDT, ainsi que les résultats tout simplement fantaisistes dans de très nombreuses localités du Nord du pays, je sors vainqueur de l’élection présidentielle avec 51,75% des voix contre 48,25% à notre adversaire.
Ceci est incontestable et vérifiable à partir des procès-verbaux signés de toutes les parties…
Je maintiens et je peux le prouver que j’ai remporté cette élection avec 51,75% des voix ! »
23 Août 2018 : la décision des 9 Sages contestée
Déclaration de Soumaïla Cissé 23 août 2018
Deux jours après la fête de Tabaski, toujours à l’Hôtel Salam, Soumaila Cissé choisit de donner suite à l’arrêt de la Cour constitutionnelle proclament Ibk vainqueur de la présidentielle. Il dit qu’il ne reconnait pas la réélection du président IBK :
« Le peuple malien ne peut pas accepter qu’un conglomérat clanique, partisan et familial privatise le pays à son seul profit. Le Mali est la seule propriété de son peuple ! Qui seul décide de son destin.
L’injustice et l’impunité engendrent la colère.
La colère d’un peuple est donc de droit quand son avenir est volé !
Oui son avenir est volé. Plus qu’une intime conviction, le peuple en a les preuves.
Preuves multiples de fraude massive et tellement grossière qu’elle en est une insupportable insulte à sa dignité citoyenne, à son intelligence républicaine et à sa liberté civique.
Preuves manifestes de manipulations partisanes et de corruptions d’intérêts locaux qui sont une terrible trahison des valeurs nationales qui nourrissaient notre démocratie…encore si jeune, mais tellement fertile.
…Il est clair pour moi qu’on ne bâtit rien de solide sur le mensonge, la corruption et la fraude, sinon des révoltes légitimes.
Que les bricoleurs d’élections truquées sachent que leur prétendue gloire est une illusion! Que leur victoire factice est aussi une illusion éphémère.
Pour ma part, je ne céderai pas, en votre nom, à faire établir votre victoire par tous les moyens légaux politiques et pacifiques.
C’est pourquoi je rejette catégoriquement et sans équivoque les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle. Par conséquent, je ne reconnais pas élu… le Président déclaré par elle.
Cette institution s’est discréditée en se constituant prisonnière volontaire d’un régime autocratique.
…Résister, c’est exister ! »
La rédaction
Info-matin