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Soudan du Sud: report des pourparlers sur un cessez-le-feu au Soudan

L’ouverture prévue samedi de pourparlers directs entre les deux camps en conflit au Soudan du Sud a été reportée, fragilisant l’espoir d’un rapide cessez-le-feu dans un pays au bord de la guerre civile et où de violents combats se poursuivaient autour de la ville stratégique de Bor

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L’ouverture prévue samedi de pourparlers directs entre les deux camps en conflit au Soudan du Sud a été reportée, fragilisant l’espoir d’un rapide cessez-le-feu dans un pays au bord de la guerre civile et où de violents combats se poursuivaient autour de la ville stratégique de Bor.

Les deux camps ont dit avoir repoussé à une date indéterminée le début de leurs discussions et continuaient samedi à rencontrer séparément les délégués des pays de la région qui chapeautent la négociation ouverte la veille à Addis Abeba.

Le ministre sud-soudanais de l’Information Michael Makuei et le porte-parole de la délégation des rebelles, Yohanis Musa Pouk, ont précisé que les deux parties ne se parleraient pas en tête-à-tête avant qu’un ordre du jour des négociations n’ait été établi et approuvé de part et d’autre.

S’ajoutant à ce contre-temps sur le plan diplomatique, de violents combats se poursuivaient dans la région de la ville de Bor, à 200 km au nord de Juba, la capitale, que l’armée veut reprendre aux rebelles.

“Nos forces continuent d’avancer vers Bor, il y eu de féroces batailles vendredi”, a dit samedi à l’AFP le porte-parole de l’armée sud-soudanaise Philip Aguer qui avait assuré la veille que les rebelles battaient en retraite et que les forces gouvernementales pouvaient reprendre Bor dans les 24 heures.

Des combats intenses, impliquant des chars et de l’artillerie, se dérouleraient dans les environs de cette ville qui a changé trois fois de mains en trois semaines de conflit.

A Addis Abeba où les pourparlers semblent avoir peu progressé, le ministre sud-soudanais, M. Makuei, a déclaré que les chefs des deux délégations s’étaient brièvement vues vendredi soir mais que les vraies discussions n’avaient pas commencé.

Il a ajouté à l’AFP que les deux camps attendaient des indications des parrains de la négociation pour “savoir comment procéder” pour la suite.

“Les chefs des deux délégations doivent s’accorder sur un ordre du jour… peut-être demain ou après-demain”, a dit pour sa part M. Pouk à l’AFP.

Des milliers de morts

Le conflit, commencé le 15 décembre entre les unités de l’armée fidèles au président Salva Kiir et la rébellion soutenant son rival, l’ancien vice-président Riek Machar, aurait déjà fait des milliers de morts et a provoqué le déplacement de quelque 200.000 personnes.

Devant la détérioration de la situation, l’ambassade des Etats-Unis à Juba avait appelé vendredi tous les Americains se trouvant au Soudan du Sud à quitter le pays et organisé un vol d’évacuation.

D’autres pays, dont la Grande-Bretagne, l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda et la Somalie ont également organisé l’évacuation de leurs citoyens.

Le ministre éthiopien des Affaires étrangères Tedros Adhanom s’était montré vendredi très optimiste, prévoyant pour samedi l’ouverture de pourparlers directs entre les deux camps pour le lendemain.

Mais son porte-parole Dina Mufti a déclaré samedi que les deux parties devraient poursuivre les discussions avec représentants régionaux qu’ils rencontrent séparémment.

“Un ordre du jour doit être formulé et ensuite ils en viendront à des discussions en tête-à-tête”, a-t-il dit à l’AFP.

Il a ajouté qu’il n’y avait pas de calendrier précis, déclarant seulement que les négociations directes se dérouleront “dès que possible”.

Les délégations avaient commencé à arriver mercredi dans la capitale éthiopienne, en réponse à un ultimatum de l’Igad, l’organisation régionale. Celui-ci s’achevait au 31 décembre et réclamait un cessez-le-feu dans un pays de dix millions d’habitants, indépendant depuis 2011 seulement et né d’une partition du Soudan.

Les troupes rebelles sont notamment actives dans le nord, région pétrolière, et dans l’est.

Les combats ont commencé quand M. Kiir a accusé M. Machar – limogé de son poste en juillet 2013 – d’avoir tenté un coup d’Etat. M. Machar a rejeté cette accusation, accusant le président d’avoir voulu éliminer ses rivaux. La rivalité politique se double d’un conflit entre ethnies.

© 2014 AFP

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