La présidence a annoncé sur Facebook samedi l’interdiction des discothèques, à l’issue d’une rencontre entre le président Salva Kiir et le gouverneur de l’État de Jubek, l’État dont Juba fait partie. Le gouverneur assure que ce qui se passe dans les discothèques, notamment la prostitution des mineurs, « est vraiment dangereux pour l’avenir du pays ».
Le gouverneur de l’État de Jubek veut serrer la vis des fêtards à Juba. Augustino Jadalla Wani annonce que les bars doivent désormais fermer leurs portes à 22 heures. Quant aux discothèques, elles sont « carrément fermées », dit-il, jusqu’à nouvel ordre parce qu’elles représentent un grave danger pour la jeunesse.
Le gouverneur indique que des filles d’une douzaine d’années se prostituent dans des boîtes de nuit et que certains établissements proposent même leurs services « pour emporter ».
Dans un message audio sur Facebook, il assure que le Soudan du Sud tout entier est concerné : « Nous sommes déterminés à fermer les discothèques dans ce pays. Tant qu’il y aura de l’instabilité, il faut empêcher les gens de pousser les jeunes à vendre leurs corps. »
La fermeture des discothèques étonne le chercheur Jok Wadut Jok, un cofondateur de l’Institut Sudd de Juba. Le Soudan du Sud n’est pas un pays de droit islamique, rappelle-t-il, déplorant que le gouverneur ait fait cavalier seul : « Ce décret n’a fait l’objet d’aucun débat, ni au Parlement, ni dans une quelconque assemblée. On gouverne désormais par décret et les citoyens n’ont pas voix au chapitre. »
Le gouverneur de Jubek a aussi annoncé que les couples qui passent la nuit à l’hôtel doivent désormais produire un certificat de mariage