A la suite, de sa rencontre avec les responsables du M5-RFP, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, dans la dynamique de la décrispation du climat socio politique, actuellement tendu, s’est de nouveau adressé à la nation, très tard dans la nuit du mercredi 8 juillet. Au-delà, des fortes annonces salvatrices, le président IBK, a dans son message invité les contestataires de quitter la posture du refus, pour enfin conforter le Mali.
L’heure n’est plus à la contestation stérile, mais plutôt au devoir patriotique. Face à l’ébullition du climat socio-politique extrêmement tendu au Mali et très inquiétante, les récentes échanges entre le chef de l’Etat et les contestataires du M5-RFP ont donné espoir au peuple malien, quant à la décrispation.
Ces échanges devraient avoir lieu, pour la simple raison, que les biceps soient dégonflés. Dans une posture de chef de famille, le président IBK, après sa rencontre avec le garant moral du M5-RFP, l’imam Mahmoud Dicko, a écouté avec la plus grande attention, les autres responsables de ce regroupement.
Comme l’ordre normal des choses le voudrait, le président IBK a renvoyé ces interlocuteurs aux responsables des partis politiques de la majorité. Malheureusement, cela a été perçu en mal par certains du M5-RFP. Lesquels, sans autres formes de réflexion ont interprété cela comme du mépris à leur égard. Finalement, la tension a demeuré dans l’air.
Soucieux de l’état d’évolution de la situation, le président de la République a décidé de faire mieux. Cette fois-ci, pas en dialogue mais plutôt avec des propositions concrètes taillées à la mesure des problèmes du pays dans un message adressé à la nation.
Dans ce message, qui était impatiemment attendu par le peuple malien, le président IBK, a rappelé d’abord les exigences auxquelles le Mali fait face pour sa survie en tant que nation démocratique. Parmi ces exigences, il a noté d’abord la reconquête de l’intégralité́ du territoire en éradiquant l’insécurité́ et le sinistre projet de transformer le Mali en califat. De même, il a souligné avec attention la nécessité de poursuivre les tâches de développement en droite ligne du projet d’émergence nationale.
Un gouvernement d’union nationale pour donner de la place à tout le monde !
Face à la mise en cause du mode de gouvernance de son régime, IBK, s’est attelé à trouver une solution. Le chef de l’Etat, a mis sur la table une proposition très alléchante. Il s’agit bien de la formation d’un gouvernement d’union nationale. « J’ai proposé́, voici maintenant deux semaines, un gouvernement d’union nationale ouvert à toutes les sensibilités, majorité́, opposition, société́ civile » a déclaré le président Kéita.
En effet, le président IBK est partant pour un gouvernement d’union nationale avec le maintien de Boubou Cissé en sa tête.
« C’est ici le lieu et le moment de vous informer que ma décision de renouveler ma confiance en le Premier ministre, Boubou Cissé, le 12 juin dernier, se fonde sur notre lecture partagée des préoccupations du pays, de ses priorités ainsi que de la stratégie requise par les enjeux du moment, en un temps de turbulences » a fait savoir le chef de l’Etat.
Avec le chef du futur gouvernement, IBK, dit avoir convenu de la conception et de la proposition d’un accord politique de rassemblement nationale. Pour lui, cet accord qui ira jusqu’à 2023, s’attellera à la mise en œuvre diligente et mesurable des recommandations du Dialogue National Inclusif. Comme pour dire, qu’il reste attaché, tel qu’il avait annoncé, à la mise en œuvre des recommandations du DNI.
Réparer le mauvais arbitrage de la Cour suite aux élections législatives
Les contestations actuelles sont nées en grande partie du mauvais arbitrage de la Cour Constitutionnelle, suite aux élections législatives, dans certaines circonscriptions électorales. Maintenant, que cette situation déteint la stabilité du pays, le président de la République, garant de la paix sociale, se devait de réagir. Chose, qu’il a fait. Mais, en réalité les attentes inappropriées de certains, n’étaient pas à sa portée.
« J’aurais tout fait pour trouver les compromis auxquels chacun concède un peu tout en sauvant l’essentiel. Mais à l’impossible nul n’est tenu » a témoigné IBK dans son discours.
En contre partie de la dissolution de la Cour Constitutionnelle, le président IBK, annonce très prochainement son remembrement. Faut-il rappeler, que 90% des membres de cette Cour ont démissionné en cascade récemment. « Dans les heures et les jours à venir, la Cour constitutionnelle sera remembrée et mise en fonction le plus rapidement possible » a annoncé IBK.
Dans cette dynamique, il a soufflé la venue imminente dans notre capitale d’une mission d’appui, de conseil et d’orientation de Présidents de Cour Constitutionnelle des pays de la CEDEAO. A ses dires, il est hautement probable que les solutions trouvées par la nouvelle Cour constitutionnelle résolvent la question de l’Assemblée nationale.
Concernant la 6ème législature, sa dissolution est loin d’être de l’avis d’IBK, sinon que cela soit faite dans un cadre légal. Car pour lui : « Il ne saurait y avoir de justice en privant de leurs sièges mérités tous ceux qui ont été́ élus sans contestation et certains dès au premier tour pour tenter de régler le problème que nous ne saurions sous-estimer des candidats qui contestent ouvertement le verdict de la Cour constitutionnelle ».
Par ailleurs, avant de terminer le président de la République s’est ouvertement adressé au M5-RFP en leur invitant à se ressaisir. Car, pour lui, ce qui explique la posture du M5-RFP, n’est autre que l’incompréhension.
Des recettes pour une sortie de crise, si réellement la bonne foi prime.
Par Moïse Keïta