Dans un communiqué publié, le samedi dernier, la Commission nationale des Droits de l’homme (CNDH) a exprimé toutes ses inquiétudes par rapport à l’évolution de la situation sociopolitique au Mali. Elle a déploré les actes de vandalisme et a invité les autorités à arrêter les arrestations « arbitraires ».
Comme elle l’a toujours fait quand il s’agit des droits de l’Homme au Mali, la CNDH s’est exprimée sur la situation sociopolitique en cours. « La Commission nationale des Droits de l’homme (CNDH) suit avec une attention particulière l’évolution de la crise sociopolitique, à travers différentes manifestations, dont celle du 10 juillet, marquée par l’appel à la désobéissance civile et ayant dégénéré », lit-on dans le communiqué qui ajoute : « L’Institution Nationale des Droits de l’Homme s’incline devant la mémoire de la victime décédée et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Elle déplore les dégâts matériels enregistrés à l’Assemblée nationale, à l’ORTM, dans certains endroits de la capitale, et condamne les actes de vandalisme et de pillage ».
La CNDH, selon son communiqué, se dit préoccupée par la suite des événements tendant vers « une radicalisation des positions de différents acteurs sociopolitiques susceptible de générer des cas d’abus et/ou de violations graves des droits de l’homme ».
Face à la situation, la CNDH, se fondant, à en croire le communiqué, sur les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux, notamment la Constitution du Mali du 25 février 1992; la Déclaration universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948; la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 31 juin 1981; le Pacte international relatif aux Droits civils et politiques du 16 décembre 1966, lance des appels. Elle a d’abord appelé au respect et à la protection des droits humains sur toute l’étendue du territoire national. Elle a rappelé ainsi le respect du droit et de la liberté constitutionnels de manifester pacifiquement sans troubler l’ordre public tout en respectant concomitamment les droits fondamentaux à la sécurité, à l’intégrité physique, à la propriété de toute personne résidente au Mali. Aussi, a-t-elle tenu à rappeler l’exigence du respect par les forces de maintien d’ordre et de sécurité des principes de la légalité, de la nécessité et de la proportionnalité, dans leurs interventions ; inviter les autorités à s’abstenir de toute arrestation arbitraire et/ou illégale; recommander aux autorités d’engager un dialogue sincère et constructif autour des préoccupations légitimes des populations y compris les réformes juridiques et institutionnelles nécessaires à la refondation de l’État malien ; inviter les acteurs de la scène sociopolitique y compris les populations à la désescalade de la violence, en vue de favoriser un climat de paix et de sécurité propice au dialogue et à des négociations sereines.
Boureima Guindo