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Sortie de crise au Mali : les propositions de l’UJMMA

La Maison des Aînés de Bamako a abrité, ce samedi 22 juin 2019, une assemblée générale d’information du bureau de l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA). Présidée par le président de l’UJMMA, Mohamed Macki BAH, cette rencontre a été une occasion pour les participants d’échanger sur la crise du Mali. Au terme des échanges, l’UJMMA préconise l’envoi d’une mission de bons offices dans les zones de conflit, dont l’objectif est d’instaurer le dialogue entre les communautés dans les zones en proie à la violence.    

Ont pris part à cette assemblée générale, les responsables des associations membres de l’UJMMA, le RECOTRADE, le Djélitonba… On y notait également la présence des délégations venues de certaines localités au cœur de la violence comme Macina, Niono, et Mopti, etc.

Le président du Djélitonba, Ben Chérif DIABATE, a salué l’initiative de l’UJMMA, qui de son avis, va dans le sens de la cherche de la paix. La crise qui a paralysé tous les secteurs d’activités, mérite que chaque acteur s’implique dans la recherche de solution.

Des propositions de sortie de crise !

Dans la déclaration liminaire, Cheick Tidiani TALL a fait constater que notre pays vit un climat d’insécurité grandissant avec un déplacement de la violence du nord vers le centre du pays. Face à cette situation, l’UJMMA invite tous les fils du pays à se donner la main pour une sortie de crise. Pour l’UJMMA, ce n’est ni une guerre ethnique, ni une guerre inter-religieuse, mais plutôt une manière de mettre dos à dos les communautés.

Dans ses propositions de sortie de crise, l’UJMMA invite le gouvernement malien être vigilant sur les activités des forces étrangères au Mali. De même, il s’agit pour le gouvernement de redoubler d’efforts dans la sécurisation des populations sur toute l’étendue du territoire. L’UJMMA invite aussi le gouvernement à informer l’opinion nationale et internationale qu’il n’y a pas de conflit ethnique au Mali, encore moins un conflit inter-religieux sur notre territoire. Un appel pressant a été lancé à la population malienne l’invitant à éviter l’amalgame sur les auteurs des attaques. Par ailleurs, la jeunesse musulmane du Mali invite la communauté internationale à plus de synergie d’actions dans la bande Sahélo-Saharienne pour ramener la paix. Enfin, elle a appelé au renforcement du mandant de la MINUSMA.

Des témoignages émouvants

Au cours de cette rencontre, des participants ont fait des témoignages émouvants sur le déroulement des attaques ainsi que la manifestation de l’insécurité dans leurs localités respectives.

Selon Adama SIDIBE, délégué UJMMA de Niono, le 14 mai 2019, plus de 12 personnes ont été tuées à Niono par des individus armés dont on ignore encore l’identité. Dans les explications, il a réfuté les versions selon lesquelles, les violences sont causées par conflit entre peuls et dogon, ou une attaque des Donzons. Selon lui, les enquêtes locales ont montré que ce ne sont ni les Donzos, ni des peuls, même si les auteurs étaient habillés en tenue Donzo.

De son côté, Bakary DIENTA, délégué UJMMA de Ké-Macina, a indiqué que dans 12 communes dans l’inter-fleuve, seule une commune vit en paix. Selon lui, les armes ne servent à rien dans la résolution de ce conflit.

« Nous pensons aujourd’hui qu’il faut qu’on se parle. De nos jours, on ne peut plus pêcher ou cultiver dans cette zone. Nous savons que ce sont des Maliens qui sont derrière les massacres. C’est pourquoi nous disons qu’il faut qu’on dialogue ». Selon lui, le conflit est exacerbé par les règlements de compte.

Selon le délégué de Mopti, Baba FOFANA, ce sont les autorités de Mopti qui ont elles-mêmes mis la région sous embargo. Il a rappelé que le chef d’État-major général des armées qui a interdit l’usage des pick-up et des motos. Or, ce sont des moyens de déplacement essentiellement utilisés par les populations de cette région. Aujourd’hui, a-t-il fait savoir, les 8 cercles de la région sont à l’arrêt pendant que la ville est en train de mourir sous le poids des personnes déplacées, du manque d’approvisionnement, etc.  De son avis, il faut qu’on dialogue avec tout le monde, y compris les djihadistes. Il s’agit, selon lui, de désarmer les milices et redéployer l’administration et l’armée. Il a aussi réclamé la tenue d’un forum sur la bonne gouvernance et la mise en place des dispositifs de lutte contre le chômage des jeunes. « Nous demandons que la commission de bons offices reprenne ses activités », a-t-il dit.

Mobilisation de toutes les forces vives du pays !

Dans son mot de clôture, le président de l’UJMMA, Mohamed Macky BAH, a indiqué qu’il est temps d’arrêter de parler et de poser des actes allant dans le sens de la recherche de la paix. Car, a-t-il prévenu, ce qui se dessine à l’horizon est plus pire que ce que nous sommes en train de vivre. De son avis, ni le gouvernement, ni la classe politique n’ont à eux seuls la solution à cette crise. Il s’est dit convaincu que le salut viendra d’une mobilisation de toutes les forces vives du pays, plus particulièrement de la société civile.

« Il faut aujourd’hui qu’on organise la résistance culturelle face à cette crise qui a tendance à opposer les communautés qui ont toujours vécu ensemble », a conseillé M. BAH. Pour terminer, il a appelé à la tenue d’un forum national sur la crise du centre.

Abdoulaye OUATTARA 

Afrikinfos

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