Retournée en avril 2021, notamment auprès de sa fille adoptive, les conditions de sa libération – qui a nécessité la remise en liberté de plus de 200 combattants djihadistes – tout comme son rapport à l’islam, suscitent la controverse en France. Lors d’un entretien avec les confrères de BFM TV, elle n’a pas hésité à s’exprimer ainsi : « Tout le monde a proclamé que j’avais été convertie (…) Moi je n’ai jamais été convertie, OK ? Depuis 2002, au moment où ma fille est née, j’ai commencé à apprendre l’Islam »,affirme-t-elle. « Il est où le problème de ma conversion ? Je n’ai jamais été convertie de ma vie’’,insiste l’ex-otage, même pendant les quatre ans de captivité. Un jour, il y en a un qui m’emmerdait trop, je lui ai dit » toi là, ou tu la boucles ou moi je vais te la boucler » (elle parle en arabe). C’est là où il a dit »oh toi, tu connais l’Islam ». J’ai dit »oui, je connais l’Islam ».En réponse au gouvernement français qui s’est inquiété pour sa sécurité au Mali, elleassure également être en parfaite sécurité, sans préciser l’endroit où elle se trouve : « Là où je suis, je suis en sécurité, bien gardée, bien protégée, bien nourrie. Je mange bien, je bois bien, je dors bien. Je n’ai pas de problème ». À rappeler que Sophie Pétroninavait été enlevée le 24 décembre 3016 à Gao par le GSIM ou elle vivait et dirigeait depuis une quinzaine d’années une organisation d’aide aux enfants malnutris. Elle avait été libérée en octobre 2020 en même temps que deux autres otages occidentaux et l’honorable feu Soumaila Cissé contre une rançon et la libération d’environ 200 présumés djihadistes. À la sortie de son audience avec l’ex-président de la transition, Bah N’Daw, le jeudi 08 ocotbre 2020, elle s’est exprimée au micro de l’ORTM en disant qu’elle s’est convertie à l’islam et qu’elle s’appelle désormais Mariam. La Franco-suisse de 76 ans est revenue discrètement au Mali en mars 2021, aidée par son fils Sébastien, très réticent au début, mais qui s’est laissé convaincre par sa mère qui n’était « pas heureuse»en Suisse où elle vivait depuis sa libération. «J’ai longtemps cherché à savoir à qui je devais présenter mes remerciements, ma mère aussi. Mais on n’a jamais su à qui dire merci. On ne sait pas quel est le rôle de la France dans sa libération et le Mali aussi était à la manœuvre», avait-il déclaré à « BFMTV » information relayée et publiée le 09 novembre 2021 par le site« Bvoltaire », assurant que les autorités françaises « savent très bien »où elle se trouve, « et dans quelles conditions elle vit ». L’humanitaire avait par deux fois tenté d’obtenir un visa pour le Mali révèle des proches, mais à chaque fois elle a essuyé des refus, une première fois en Suisse, la seconde en France. Pas suffisant pour la décourager, car Sophie Pétronin n’avait qu’une seule envie : retrouver le pays dans lequel elle a vécu 25 ans et surtout enlacer sa « fille » Zeinabou, aujourd’hui âgée de 19 ans, adoptée légalement à Gao, région du nord du pays. Face à la détermination de sa mère et surtout par crainte de la voir dépérir, Sébastien Chadaud Pétronin s’est résolu à entreprendre le voyage avec elle. Pour Sophie, le désert est un hôtel aux 1000 étoiles. Le duo s’est alors engagé il y a huit mois dans un périple qui les a vus prendre un vol Genève-Dakar, avant de continuer leur route par la voie terrestre. Du Sénégal, ce groupe de « blancs » qui ne passe pas inaperçu, est arrivé à regagner le Mali et la capitale Bamako sans véritable encombre. Et elle serait hébergéeà Bamako par un imam défendant un « islam rigoriste » proche de la junte militaire en place selon François-Xavier Freland, ancien correspondant au Mali, information relayée par « Europe 1 ». « C’est très inquiétant. Il soutient l’actuel régime de la junte, de l’actuel président de transition et défend un islam rigoriste », selon le journaliste, qui ajoute qu’il a « participé en sou-main aux contacts avec le groupe qui avait pris en otage Sophie Pétronin», source, selon elle, d’une «certaine ambiguïté».
Tidiani Coulibaly