La capitale ghanéenne a abrité le mardi 15 septembre 2020, le sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO. La junte militaire en a pris part à travers son président, le colonel Assimi GOITA, président du comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui assure les fonctions de chef de l’Etat. Il était accompagné de son porte –parole, le colonel-major Ismaël WAGUE. En concédant les dix-huit mois proposés par la junte alors qu’elle avait fixé le terme à douze, l’organisation régionale laisse une marge aux putschistes, mais reste invariable sur les dirigeants de la transition qui doivent être tous des civils.
La crise malienne a dominé cette rencontre des chefs d’Etat de la CEDEAO.
Pour le ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la CEDEAO qui dirigeait la réunion, un président civil doit être nommé au Mali pour assurer la transition. La Cédéao exige immédiatement un gouvernement de transition au Mali, également drivé par un civil.
Il ne s’est pas privé de dresser un constat à la face du président du CNSP: « Aujourd’hui, est censé être le jour où la junte doit mettre en place un gouvernement, qui devra répondre aux critères que nous avons définis en août. Ce n’est pas encore fait ».
La fermeté de la Cédéao envers la junte malienne s’explique, entre autres, par les craintes d’une déstabilisation d’autres pays de la région qui saperait les efforts dans la lutte contre les groupes armés jihadistes dans l’ensemble du Sahel. Raison pour laquelle la Cédéao exige du Mali la mise en place rapide d’un « gouvernement responsable », a indiqué Nana Akufo-Addo.
Le président burkinabé n’est pas passé par quatre chemins pour dire qu’après la mise en place du président de la transition et du gouvernement, le comité national pour le salut du peuple (CNSP) sera dissout. Il a précisé que le vice-président de la transition ne peut pas remplacer le président de la transition en cas de vacance et d’empêchement. Le sommet du Ghana n’a pas remis en cause la durée de la transition qui reste fixée à 18 mois à compter de la désignation des organes de la transition.
La CEDEAO est toujours ferme sur sa position qui est la désignation d’un président et Premier ministre civils de la transition.
Koladji DIALLO
Mali Sadio