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Sommet du G5 Sahel : Le Mali, le Niger, le Burkina Faso incapables de se défendre

Les chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel et leurs partenaires se sont réunis ce jour, 16 février 2021, à N’Djamena, à l’invitation conjointe de la Mauritanie et du Tchad pour examiner la situation au Sahel et faire un bilan des engagements consentis collectivement lors du Sommet de Pau, le 13 janvier 2020. Des points essentiels ont été abordés et des décisions capitales ont été prises.

Le thème principal du Sommet du G5 Sahel était consacré à l’accompagnement de la Communauté internationale au plan sécuritaire, pour l’opérationnalisation concrète de la Force conjointe du G5 Sahel grâce au financement effectif du Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) ainsi que le Cadre d’Actions Prioritaires Intégré (CAPI). Un sujet combien important pour la sous-région, le Mali en particulier, en référence au contexte de Transition. Les travaux du sommet du G5 Sahel au Tchad ont pris fin mardi dernier. Des annonces importantes ont été faites pour renforcer la lutte contre le terrorisme.

Avancées significatives dans la lutte contre le terrorisme

Selon le communiqué officiel, les chefs d’Etat se sont félicités des résultats enregistrés face aux groupes armés terroristes (GAT) depuis le Sommet de Pau. Le renforcement des armées nationales, le déploiement temporaire de 600 soldats français supplémentaires au sein de l’opération Barkhane, le renforcement de la coordination entre les armées nationales, Barkhane, la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), ainsi que le déploiement de la Task Force Takuba ont permis d’infliger des revers sérieux aux groupes armés terroristes dans la zone des trois frontières. La liberté d’action et les capacités de ces groupes ont été significativement entravées, mais la menace persiste, les femmes, les jeunes filles, les groupes vulnérables demeurant souvent les plus touchés par le conflit. Cette menace requiert vigilance et persévérance jusqu’à l’éradication totale du fléau du terrorisme dans cette région. Ces efforts ont également permis de neutraliser des cadres du haut commandement d’Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), dont son chef, l’Emir Abdelmalek Droukdal, le 3 juin 2020 et le vice-émir Yahia Abou el-Hammam, le 21 février 2020, ainsi que le chef militaire du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), Bah Ag Moussa, le 10 novembre 2020. Les chefs d’Etat ont affirmé leur détermination commune à poursuivre la lutte contre le haut commandement du GSIM et l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS). Pour mieux organiser les forces sur le terrain, les Chefs d’Etat ont souligné ainsi la nécessité que tous les contingents de la Force G5 Sahel soient placés sous le commandement opérationnel direct du commandant de la Force Conjointe, quel que soit le théâtre opérationnel, et la nécessité de renforcer les capacités de la force en moyens aériens, logistiques et de renseignement. Pour appuyer le G5 Sahel, l’UA dans le cadre de la lutte contre le terrorisme va de déployer une force africaine de 3000 hommes au sein de la FC-G5S. L’UEMOA a versé en 2020 plus de 100 millions de dollars au profit des pays du fuseau centre, dans le cadre du plan d’action de la CEDEAO pour lutter contre le terrorisme sur la période 2020-2024.

Malgré tous ces efforts et résultats, les attaques terroristes se multiplient dans les zones des trois frontalières (Mali, du Burkina Faso et du Niger). Pour remédier a cette difficulté majeure, lsommet du G5 Sahel a conclu que la force Barkhane doit continuer et le Mali, le Niger, le Burkina Faso sont incapables de se défendre. Le Tchad va donc envoyer 1200 soldats pour faire le travail à leur place. Pour un observateur pour le cas du Mali, « ce n’est pas étonnant car les militaires qui dirigent actuellement le pays sont surtout intéressés par les postes civils ».

Selon des politologues, l’option militaire dans cette lutte sans la résolution des problèmes d’infrastructures et de chômage ne peut aboutir. A ce titre, ils ont appelé à une accélération de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR) au Mali issu du processus d’Algerconformément aux conclusions des réunions du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) qui se sont tenues en novembre 2020 à Bamako et en février 2021à Kidal. Les chefs d’Etat se sont, félicités de la réunion de haut niveau du CSA organisée à Kidal le 11 février. Ils ont salué l’annonce, par les parties maliennes, de la poursuite des réunions de niveau décisionnel pour parvenir à un compromis définitif sur les questions de défense et de sécurité au Mali. Ils ont salué l’annonce du déploiement prochain à Kidal des éléments attendus de l’armée Malienne reconstituée avec l’appui décisif de la MINUSMA ainsi que des nouveaux services aux populations. Ils ont salué l’annonce du lancement très prochainement des projets de développement dans certaines localités dans le nord du Mali dans le cadre du fonds de développement durable (FDD). Ils ont enfin souligné la nécessité d’une pleine mise en œuvre de ces engagements.

 

B.M

Le Point

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