Formellement, le président de la République est invité à participer à un sommet à Pau (France), qui réunira les chefs d’Etat du G5 Sahel et leur homologue français autour de la situation au Sahel. Concrètement, il s’agira d’examiner comment répondre aux défis sécuritaires et d’afficher leur solidarité aux fins d’obtenir une plus forte mobilisation internationale. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a reçu, hier au palais de Koulouba, son invitation des mains de Christophe Bigot, envoyé spécial de la France pour le Sahel. C’était à la faveur d’une audience.
Cette invitation vient apaiser beaucoup de nos compatriotes, qui étaient très remontés contre le président français pour avoir «convoqué nos chefs d’État» à Pau avec un ton qui nous rappelle la période de la colonisation. Sur ce malentendu, l’émissaire français a tenu à préciser : «c’était plutôt une invitation».
Et de rappeler à cet effet que «le président Ibrahim Boubacar Keïta et Emmanuel Macron ont des relations extrêmement amicales. Entre amis, on dit les choses et on a un dialogue constant».
En témoigne, selon lui, le déplacement du président Keïta à Paris pour rendre hommage aux 13 soldats français morts au Mali.
Christophe Bigot a estimé que le plus important est de se mobiliser et «regarder ensemble comment nous pourrions aller plus loin et répondre à ce grave défi sécurité dans le Sahel». Pour lui, aller plus loin, c’est utiliser l’aide de « nos amis européens qui veulent joindre leurs efforts à Barkhane pour combattre le terrorisme. Aussi, c’est mobiliser le Partenariat pour la stabilité et la sécurité au Sahel, pour apporter un soutien aux forces de sécurité intérieure du Mali ».
À ce propos, il a indiqué que la rencontre de Pau sera l’occasion de repenser la coordination sur le terrain et de faire appel aux forces spéciales européennes.
Aussi, il sera question du statut de Kidal où «l’autorité du Mali doit s’exercer pleinement», selon Christophe Bigot qui a souligné l’urgence de travailler au retour de l’Armée et des services publics dans cette localité. « Pour ce qui concerne la France, a-t-il rassuré, nous y voyons une étape décisive. Et on ne peut ne pas évoquer les soutiens nécessaires pour faire en sorte que le Mali soit pleinement souverain sur l’ensemble de son territoire et puisse exercer son autorité à Kidal».
En somme, l’ambition de Paris est de définir, à l’issue de ce sommet de Pau, une «feuille de route commune pour aller de l’avant».
Et Christophe Bigot s’est dit convaincu de notre capacité à « répondre à ces défis sécuritaires », tout en réaffirmant l’engagement de Barkhane à appuyer l’Armée malienne pour venir à bout de cette barbarie qui «vient remettre en cause les fondamentaux de la société malienne».
L’envoyé de la France a aussi échangé avec le chef de l’État sur le Dialogue national inclusif qui, selon lui, est une étape importante pour la simple raison «que l’unité nationale favorise la lutte contre le terrorisme».
Issa Dembélé
Source: Journal l’Essor-Mali