Ce samedi 17 décembre 2016 s’ouvre à Abuja (capitale politique fédérale du Nigeria ) le 50 ème sommet des chefs d’état et de gouvernement . Confidentiel Afrique est passé à table avec le très engagé avocat sénégalais , Me Amadou Ali Kane sur les questions des droits de l’homme et enjeux géostratégiques de la diplomatie africaine. Infographie de scénarii sur le syndrome Jammeh .
Alors que Abuja vit un intense ballet diplomatique avec l’arrivée des chefs d’état de la Cedeao, l’ avocat expert sénégalais, Me Amadou Ali Kane, pas comme les autres et qui sillonne le continent pour des missions de bons offices fait entendre sa voix pour que la communauté diplomatique régionale s’approprie de sa feuille de route baptisée Les Trois Mesures clés pour une Gambie apaisée au lendemain de la présidentielle de décembre 2016. L’avocat, défenseur attitré des droits de l’homme, propose 3 scenarii.
1- Mesures politiques – à l’encontre de la communauté internationale – qui consistent à reconnaître officiellement Adama Barrow comme le président élu , à adresser des félicitations à Adama Barrow, à encourager Yaya Jammeh à transférer le pouvoir de manière pacifique et ordonnée, à date échue, au Président élu .
2- Mesures juridiques : le sommet doit encourager le Président élu à adopter dans les meilleurs délais un statut d’anciens chefs d’état gambiens qui va prévoir leur prise en charge ( financière , matérielle et juridique ) . Il faut que ça passe à l’assemblée nationale .
a ) Adoption d’une loi proposant la création d’une Commission Vérité et Réconciliation de nature hybride ( Gambie, Cedeao, Union Africaine ) .
b ) Mise en place d’un Fonds de réparation pour les victimes décédées et vivantes du régime Jammeh jusqu’à ce que le passif humanitaire soit apuré dans la durée de son magistère
Le Président Jammeh peut s’il le désire remettre le pouvoir à la Vice présidente qui le transmettra au Président nouvellement élu .
3- Mesures militaires
Si la crise se règle, le recours à l’option militaire ne serait plus à l’ordre du jour . Si ça ne se règle pas, les chefs d’état de la Cedeao peuvent demander à leurs chefs d’état majors le déploiement d’une force d’interposition en dernier recours.
Ismael AIDARA
Confidentiel Afrique