Signe d’une escalade des tensions entre les deux mouvements islamistes, le 21 décembre, Sheikh Ali Dhere, porte-parole du groupe terroriste somalien des shebabs, affilié à Al-Qaïda, a appelé à l’éradication de Daech [acronyme arabe du groupe Etat islamique] dans le pays, le comparant à une maladie.
En Somalie, le porte-parole du groupe terroriste des shebabs Ali Dhere s’est exprimé sur la radio Andalus, le média du groupe. « Notre commandement ordonne à nos combattants d’attaquer et d’éliminer le cancer qu’est l’Etat islamique » a-t-il déclaré.
En Somalie, la petite cellule de Daech, acronyme arabe du groupe Etat islamique, a été formée en 2015 et est surtout composée d’ancien combattants shebabs. Elle ne dépasse pas aujourd’hui les quelques centaines de membres, principalement basés dans l’Etat semi-autonome du Puntland, non loin de la ville de Qandala, dont le groupe a brièvement réussi à prendre le contrôle en 2016.
Conflit économique
Si les tensions ont toujours été fortes entre les deux mouvements, elles se sont intensifiés la semaine dernière. Plusieurs spécialistes ont fait état de combats au Puntland. Le 18 décembre, l’Etat islamique a publié une vidéo montrant plusieurs cadavres et revendiquant avoir tué 14 shebabs.
►Le groupe Etat islamique étend son emprise dans la Corne de l’Afrique
Les raisons de ces affrontements sont encore incertaines. Elles pourraient être liées à une compétition au niveau des ressources. L’ Etat islamique comme la cellule du nord-est des shebabs se financent en grande partie en taxant la population et les commerces dans la zone.
Daech a également revendiqué cette année quelques attaques dans le sud de la Somalie, le bastion des shebabs. Selon le chercheur Matt Bryden, cela pourrait représenter une menace pour les shebabs et expliquer la réponse forte du commandement du groupe.
RFI / MCP, via mediacongo.net