« Il y a eu une énorme explosion et, selon nos premières informations, elle a été provoquée par une voiture remplie d’explosifs qui visait le quartier général du district de Hodan », dans le nord-est de la ville, a déclaré un policier, Ibrahim Mohamed.
Le véhicule a d’abord foncé sur un barrage avant d’exploser, a-t-il ajouté.
« Nos équipes d’ambulanciers ont recueilli les dépouilles de six personnes, ainsi que 16 personnes blessées dans l’explosion », a lui indiqué le Dr Abdiqadir Abdirahman, directeur du service d’ambulances Aamin.
Un témoin, Abdirahman Ahmed, a confirmé avoir vu « six corps qu’on avait retrouvés sous les décombres d’immeubles détruits près des bâtiments du district visés. Certains étaient impossibles à identifier en raison de la gravité de leurs brûlures ».
Une colonne de fumée était visible au dessus du lieu de l’explosion. Des images montraient des constructions effondrées, dont une mosquée, où des secouristes et des civils s’affairaient à la recherche des victimes.
« Il y a eu une énorme explosion et il y a de la poussière partout. J’ai vu quatre blessés emmenés d’urgence à l’hôpital », a rapporté un autre témoin, Osman Ali, qui se trouvait à proximité au moment de l’attentat.
Un passant, Nur Adan, a déclaré de son côté avoir vu « plusieurs corps en train d’être retirés des décombres. Deux mosquées figurent parmi les bâtiments détruits », a-t-il dit.
– Revendication des shebab –
L’attentat a été revendiqué par les shebab, un groupe armé affilié à Al-Qaïda. Dans un communiqué publié sur un site pro-shebab, ces derniers ont confirmé avoir visé le quartier général du district de Hodan, en utilisant « un véhicule rempli d’explosifs ».
Les shebab ont juré la perte du gouvernement fédéral, soutenu par la communauté internationale et les 20.000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats suicides y compris dans la capitale somalienne, contre des cibles gouvernementales, sécuritaires ou civiles.
Même s’ils ne l’ont pas revendiqué, ils sont tenus responsables de l’attentat au camion piégé du 14 octobre 2017 dans le centre de Mogadiscio, le plus meurtrier de l’histoire de la Somalie, qui a fait au moins 512 morts.
Fin juillet, le Conseil de sécurité de l’ONU a retardé à fin février 2019 la réduction prévue des effectifs de l’Amisom.
L’embryon d’armée nationale somalienne, mal équipée et désorganisée, n’a pour l’instant pas fait la preuve de sa capacité à assurer la paix, malgré l’entraînement qui lui est fourni par plusieurs pays étrangers.