Le groupe djihadiste Ansar Dine a revendiqué l’attaque qui a coûté la vie d’un militaire français dans le nord du Mali. Le convoi logistique de la force Barkhane dans lequel il se trouvait a été touché par une explosion alors qu’il faisait route vers Kidal.
C’est sans grande précision, et sur les réseaux sociaux que le groupe djihadiste Ansar Dine du Malien Iyad Ag Ghaly, lié à Al-Qaïda, a revendiqué l’attaque qui a eu lieu à 60 km de Kidal vendredi soir. Le convoi d’une soixantaine de véhicules faisait route vers Abeïbera (140 km au nord-est de Kidal) lorsqu’une explosion s’est produite au passage d’un des véhicules, a précisé l’état-major des armées. La nature du déclenchement – à distance ou pas – n’est pas encore déterminée.
Selon un communiqué du ministère français de la Défense, « deux véhicules de l’avant blindé (VAB) appartenant à un convoi logistique de la force Barkhane (…) ont subi une attaque par un engin explosif alors qu’ils faisaient route au nord-est de Kidal ».
« L’explosion a provoqué la mort du maréchal des logis-chef Fabien Jacq, blessé plus légèrement un autre soldat et commotionné trois autres ». Le président François Hollande a exprimé dans un communiqué son « émotion » et « salué le sacrifice » de ce sous-officier.
Série noire
Une source militaire étrangère au Mali a déclaré que « le militaire français décédé faisait partie d’une mission de l’opération Barkhane au nord-est de Kidal. Les deux véhicules de tête du convoi ont été touchés par un engin explosif, qui a grièvement blessé le militaire qui (est décédé) dans la nuit de vendredi à samedi ». La mort du militaire, âgé de 28 ans, porte à 16 le nombre de militaires français tués au Mali depuis l’intervention Serval en janvier 2013, à laquelle a succédé l’opération Barkhane (4 000 hommes) – étendue sur cinq pays – en août 2014.
Deux militaires sont également morts au Niger et au Burkina Faso. Les derniers décès annoncés remontaient au mois d’avril: trois soldats avaient été tués par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule blindé à l’approche de Tessalit.
À cette série noire s’ajoute la mort de huit Français – dont des militaires – qui collectaient du renseignement, en Libye en juillet et à Malte en octobre: leur avion, qui s’est écrasé au décollage, se rendait en Libye selon des sites spécialisés. Les groupes jihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en 2012 en ont été en grande partie chassés à la suite de l’opération Serval.
Attaques régulières
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et de l’ONU (Minusma), qui sont régulièrement la cible, tout comme Barkhane, d’attaques attribuées à des groupes terroristes armés. Un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes a été signé en mai-juin 2015, mais son application accumule les retards.
Outre les « rivalités entre Touaregs » signataires, on assiste à une « recrudescence de groupes terroristes liés à Al-Qaïda, organisés autour de Iyad ag Ghali », a relevé récemment un responsable français. « À partir du moment où ils recréent une dynamique, ils attirent des vocations (…) Il y a beaucoup moins de demande qu’en 2013 mais il faut faire extrêmement attention ».
L’opération française Barkhane contre les jihadistes, qui s’étend sur le Mali, la Mauritanie, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso, procède actuellement à une « montée en gamme » avec la fin de la saison des pluies, avait expliqué récemment le porte-parole des armées, le colonel Patrick Steiger.
Quatre canons Caesar, d’une portée de 40 kilomètres, ont ainsi été positionnés fin octobre dans le nord du Mali.
Source: ouest-france