L’Elysée a annoncé ce samedi 5 novembre le décès d’un militaire français au Mali. Peu après, un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda a revendiqué l’attaque.
Le maréchal des logis-chef Fabien J. est mort dans la nuit après avoir été grièvement blessé vendredi dans l’explosion d’une mine dans le nord du pays, où des groupes jihadistes restent actifs, malgré la signature d’un accord de paix en 2015.
L’Elysée précise dans son communiqué que le soldat était un sous-officier du 515e régiment du train de la Braconne.
Le groupe jihadiste Ansar Dine du Malien Iyad Ag Ghaly, lié à Al-Qaïda, a revendiqué l’attaque sur les réseaux sociaux, affirmant, sans plus de précisions, qu’elle avait eu lieu à 60 km de Kidal. Selon un communiqué du ministère français de la Défense, «deux véhicules de l’avant blindé (VAB) appartenant à un convoi logistique de la force Barkhane (…) ont subi une attaque par un engin explosif, alors qu’ils faisaient route au nord-est de Kidal».
«L’explosion a provoqué la mort du maréchal des logis-chef Fabien J., blessé plus légèrement un autre soldat et commotionné trois autres”.
Le convoi d’une soixantaine de véhicules faisait route vers Abeïbera (140 km au nord-est de Kidal) lorsqu’une explosion s’est produite au passage d’un des véhicules, a précisé l’état-major des armées. La nature du déclenchement – à distance ou pas – n’est pas encore déterminée, a-t-il ajouté.
Une source militaire étrangère au Mali à déclaré à l’AFP que «le militaire français décédé faisait partie d’une mission de l’opération Barkhane au nord-est de Kidal. Les deux véhicules de tête du convoi ont été touchés par un engin explosif, qui a grièvement blessé le militaire qui (est décédé) dans la nuit de vendredi à samedi».
Condoléances du chef de l’Etat
François Hollande adresse ses «condoléances attristées» à sa famille et à ses proches et réitère sa confiance aux soldats des forces françaises.
«Des soldats qui apportent leur soutien à l’armée malienne et à la mission des Nations Unies pour la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali et la réduction des groupes armés terroristes dont la menace pèse sur l’ensemble du Sahel», précise encore le communiqué.
16 militaires tués depuis 2013
Le décès du militaire, âgé de 28 ans, porte à 16 le nombre de militaires tués depuis le début, en janvier 2013, de l’opération Serval au Mali, poursuivie en l’élargissant au Sahel sous le nom d’opération Barkhane à partir d’août 2014.
Les dernières victimes remontaient au mois d’avril, quand trois soldats avaient été également tués par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule blindé, à l’approche de la ville de Tessalit, également dans le nord du Mali.
Six soldats français ont pour leur part été blessés légèrement dans des conditions similaires le mois dernier.
A cette série noire s’ajoute la mort de huit Français – dont des militaires – qui collectaient du renseignement, en Libye en juillet et à Malte en octobre: leur avion, qui s’est écrasé au décollage, se rendait en Libye selon des sites spécialisés.
Les groupes jihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en 2012 en ont été en grande partie chassés à la suite de l’opération Serval.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et de l’ONU(Minusma), qui sont régulièrement la cible, tout comme Barkhane, d’attaques attribuées à des groupes terroristes armés.
Un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes a été signé en mai-juin 2015, mais son application accumule les retards. Outre les «rivalités entre Touaregs» signataires, on assiste à une «recrudescence de groupes terroristes liés à Al-Qaïda, organisés autour de Iyad ag Ghali», a relevé récemment un responsable français.
«A partir du moment où ils recréent une dynamique, ils attirent des vocations (…) Il y a beaucoup moins de demande qu’en 2013 mais il faut faire extrêmement attention».
Source: directmatin