La mendicité est un phénomène qui n’est pas nouveau à Bamako ; A chaque carré ou coins de rues de la capitale on rencontre des mendiants à la recherche de la pitance journalière. S’adonnent à cette pratique des gens qui, dans la plupart des cas, se trouvent dans une très grande précarité.

Pour vivre (ou pour survivre ?) ils (les mendiants)  se rendent chaque jour sur la voie publique pour solliciter l’aumône aux passants. Au fur et à mesure, le phénomène (qui était toléré par notre société) a vu la pratique de la mendicité prendre d’autres proportions et souvent des dimensions insoupçonnées. Avec  l’apparition des mamans de vrais faux jumeaux, la location d’enfants pour les besoins de mendicité, sans oublier les mendiants professionnels (qui continuent  à mendier malgré l’immense fortune qu’ils ont aujourd’hui amassée en tant que mendiants). Face à tout ceci, ce qui parait le plus inquiétant, c’est bien le cas des enfants de la rue. Mendiants le jour, ils se reconvertissent dans des actes de délinquance  une fois  que la nuit tombe sur le District. Une situation qui n’est pas sans inquiéter les pouvoirs publics. Car, malgré la multiplication des structures d’encadrement et d’aide à l’insertion des enfants de la rue et dans la rue, le phénomène ne recule pas. Au contraire,  il s’amplifie, selon le constat de nombreuses ONG.  Mais aujourd’hui, la question qu’on est en droit de se poser est bien de savoir si après l’Opération Ami Kane, il ne faut pas s’attendre à une opération ciblant, cette fois, les mendiants au sein du district? En effet, depuis plusieurs semaines, sur les avenues,  carrefours et trottoirs, des personnes se faisant passer pour des enquêteurs, abordent régulièrement les mendiants auxquels ils posent systématiquement les mêmes questions : «Pourquoi mendiez-vous ? », «de quelle contrée du Mali venez-vous ? », «Si on te soutient avec un peu d’argent es-tu prêt à renoncer à la mendicité ?». Ces mystérieux enquêteurs ( ?) qui font le tour de la ville de Bamako échangent, du matin au soir avec les mendiants (jeunes, femmes, vieux). Mais qui étonnent plus d’un mendiant, c’est que ces personnes qui sont peu bavards sur la structure qui les a mis en mission, terminent toujours leur questions en demandant aux mendiants d’arrêter de venir mendier sur la voie publique. «C’est dangereux pour vous, savez-vous que vous pouvez être victimes d’accident de la voie publique», tentent-ils de convaincre les mendiants. Des mendiants qui ne sont toujours disposés à abandonner leur métier (pardon, leur gagne-pain) ; Surtout qu’ils ne voient rien de l’aide qui leur est miroitée.