«De Donsoya à Donsologie» et «Dernières vacances de Sina» sont deux nouveaux livres écrits par le professeur émérite de la Faculté des lettres et des sciences du langage (FLSL) de l’Université des lettres et des sciences humaines (ULSHB), Dr Fodé Moussa Sidibé. Les deux ouvrages ont été présentés, le samedi dernier, à la Bibliothèque nationale au cours d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Amadou Kéita.
Le livre «De Donsoya à Donsologie»est un essai de 273 pages consacré à la confrérie des chasseurs traditionnels «Dozo-ton», aux matériaux, concepts, notions, croyances et à la spiritualité. Le livre développé sur l’assise des chasseurs invite à s’émanciper sans rejet aucun des cultures exogènes importées. Il exige une appropriation analytique assidue et constante des valeurs traditionnelles de culture et de civilisation du «Manden» originel. Dans une analyse des données de terrain collectées durant des années, Dr Sidibé propose un parcours initiatique dans l’univers mystique d’un corps qui fut partie intégrante des traditions du bassin du Niger.
Le deuxième livre «Les dernières vacances de Sina» est un roman de 337 pages qui relate l’histoire d’un étudiant de la communauté «Tonti» Sina et Soumba, une fille de là communauté «Nyamaka». Le village de «Sabouya», jadis paisible devient subitement le théâtre d’un grave et inattendu conflit entre les deux communautés qui vivent dans le même village.
Sina étudiant en fin de cycle retourne au village pour ses vacances et s’amourache de Soumba. Un matin, le corps mutilé et inanimé de Sina est découvert à l’orée de la forêt du Wanda.
Des lors, les soupçons se portent sur Moriba, le financé de Soumba qui reste introuvable. Les «Tonti» accusent les «Niamaka» de cacher le présumé meurtrier. Très remontés contre les Niamaka, ils interdisent leur quartier à ceux qu’ils considèrent comme «obligés naturels», selon une tradition de plusieurs siècles. C’est le début d’une grande bouderie intercommunautaire dont l’issue reste incertaine.
Ces ouvrages représentent la somme de plusieurs années de recherche. Ils sont aussi une méthode de recherche composée d’éléments, de concepts et de vision de la transmission de notre savoir traditionnel. 300 à 400 matériaux sont expliqués dans les ouvrages a précisé l’écrivain qui estime que c’est faute de moyens que ses deux ouvrages ont été publiés en retard.
L’écrivain-chasseur a remercié tous ses soutiens, y compris sa famille et ses maîtres qui l’ont initié à la recherche, avant d’inviter le ministre en charge de l’Enseignement supérieur augmenter le budget de la recherche.
Le directeur de «édition-distribution» (Edis), Samba Niaré, soutiendra que Dr Fodé Moussa Sidibé a fait l’option de l’immortalité par l’écrit comme d’autres à travers des œuvres utiles à l’humanité.
Et d’expliquer posséder encore une demi-douzaine de textes inédits écrits par l’auteur. Dans sa synthèse des ouvrages, l’ancien journaliste de l’ORTM et écrivain Daouda Tékété a précisé que les Dozos sont des véritables potentialités et des trésors de la connaissance et de l’humanité. « Ils méritent notre respect et de la considération », a-t-il soutenu. Pour sa part, le ministre a invité les élèves et étudiants à s’approprier les deux publications pour découvrir plus de savoir sur notre pays.
Né à Ségou, Dr Fodé Moussa Sidibé fut professeur d’enseignement secondaire au Sénégal et en Côte-d’Ivoire. Il a été admis à l’Université de Paris IV (Sorbonne) pour préparer et soutenir une thèse de doctorat en sociologie-littérature. Il est aussi auteur de plusieurs autres publications de fond sur la tradition orale et amine des conférences sur la culture, mais aussi des émissions à la télévision et à la radio.
Les deux ouvrages de Dr Sidibé ont été produits grâce à l’appui financier de l’Entreprise générale Mamadou Konaté. Ils sont disponibles dans les libraires de la place respectivement aux prix de 12.500 et 7.500 Fcfa.
Sidi Y. WAGUÉ
Source : L’ESSOR