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Six leçons d’une pandémie

“Celui qui désire, mais n’agit point, engendre la peste”
William Blake

Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, sur le passé, le présent et l’avenir de la lutte contre le Covid-19
(publié dans le journal «Rossiskaïa Gazeta»)

La pandémie du nouveau coronavirus Covid-19 est devenu le plus grand trouble dans l’histoire des dernières décennies. Ce n’est pas par hasard qu’on la compare à une “troisième guerre mondiale”, faisant allusion aux conséquences destructives de la prolifération de cette maladie mortelle. Un immense préjudice a été infligé au secteur social, à l’économie, à la culture de beaucoup d’États sur tous les continents. Le nombre de victimes et de personnes touchées s’élève à des dizaines de millions. Rien que le nombre de morts dues aux suites de cette maladie atteint presque cinq millions.

La première attaque la plus féroce du virus a pu être apaisée. D’autant qu’une grande partie des gens s’est simplement habituée à vivre dans les conditions de la pandémie. Ils se sont habitués aux restrictions et, hélas, même à la maladie en soi avec ses conséquences tragiques. On est encore très loin d’une victoire définitive contre elles. La menace est immense, l’ennemi est extrêmement dangereux. Les experts parlent également d’un “effet cumulatif reporté” des problèmes d’aujourd’hui. L’issue de cette bataille sans précédent, aussi banal que cela paraisse, dépend de la cohésion des actions de tous les pays du monde dans la lutte contre la nouvelle infection. Pourrons-nous tirer des leçons des événements tragiques vécus? Sommes-nous prêts à revoir nos approches stratégiques des graves problèmes mondiaux et la tactique d’action dans les situations difficiles et imprévisibles quand il faut réagir rapidement et avec précision? Ce sont des questions primordiales que se posent toutes les personnes raisonnables dans le monde. Mais la réponse à celles-ci doit être apportée par les autorités de tous les États, par les membres des associations et alliances internationales, par différents “groupes d’influence” dont dépend la prise de décisions cruciales et immédiates de niveau mondial.

Il y a un peu plus d’un an, dans mon article pour la revue Russia in Global Affairs (Coopération dans le domaine de la sécurité en période de pandémie de nouveau coronavirus, revue n°4 juillet/août 2020), je m’étais arrêté en détail sur ces thèmes. À l’époque déjà il était clair que les risques provoqués par le coronavirus étaient extrêmement élevés. La réaction à ces risques peut et doit être universelle. Cela implique une coopération permanente et à part entière entre les États, les gouvernements et les entreprises. Malheureusement, plusieurs idées constructives sont restées au stade de vœux pieux: elles n’ont pas pu ou (plus souvent) on n’a pas voulu les utiliser.

La capacité de placer la préoccupation pour la vie au-dessus de tout est nécessaire pour empêcher des catastrophes d’une telle ampleur.
C’est pourquoi il reste important de ne pas manquer les opportunités restantes. La prévention de catastrophes d’une telle ampleur, comme la pandémie mondiale d’un virus inconnu, nécessite tout autant que les technologies de pointe et les vaccins une volonté politique, des efforts diplomatiques et la capacité de placer au-dessus de tout la préoccupation pour la vie, la santé et la sécurité des millions de gens. Indépendamment de leur éducation, statut financier, nationalité, âge, sexe et profession. Une victoire définitive contre le virus est impossible sans cela.

Je voudrais m’arrêter plus en détail sur ce que ces presque deux années nous ont appris. Quelles leçons nous en avons tiré et comment il faut agir par la suite.
La première leçon de la pandémie est qu’il faut prendre les menaces au sérieux. Et agir par anticipation, non après coup.
Pendant la première période de prolifération du coronavirus, de décembre 2019 à début mars 2020, plusieurs pays ont assez négligé le problème. Les premiers communiqués sur la nouvelle maladie ont été pris trop calmement. En grande partie parce que les gens pensaient que le terrible virus “est loin quelque part”, il n’affectera pas les pays développés. C’était dû aussi à l’habitude des communiqués quotidiens sur des catastrophes partout dans le monde. Dans les fils d’actualité elles se trouvent généralement en première position, mais la réaction à ces sujets s’est atténuée depuis longtemps, ils sont trop nombreux. Cependant, les gouvernements des pays, contrairement aux habitants, devaient à l’époque déjà appuyer sur le bouton d’alarme.

L’hésitation a coûté cher. À la mi-février 2020, la catastrophe a commencé à prendre de l’ampleur. Les épidémies ne connaissent pas non plus de barrières dans le monde contemporain avec ses frontières transparentes et l’économie mondiale. Le nombre d’infectés et de victimes de la nouvelle maladie a commencé à grandir rapidement. Les gouvernements de plusieurs pays se sont retrouvés face à la nécessité de reformater d’urgence le système de la santé, de déployer de nouveaux lits dans les hôpitaux, de doter les établissements de soin d’équipements médicaux, et les personnes – de moyens de protection individuelle. À cette époque, la Russie avait rapidement entamé l’élaboration de scénarios d’action en cas d’une prolifération massive de la maladie. Tous les services et structures compétents ont été placé en état d’alerte.
À partir de milieu-fin mars et jusqu’à mi-juin 2020, la pandémie est entrée dans sa phase suivante, “aiguë”. La menace est devenue réelle, la maladie de Chine s’est lancée à l’assaut d’autres pays. L’épidémie a été requalifiée en pandémie.

Nous nous souvenons bien de l’époque quand les frontières fermaient, des centres opérationnels étaient créés, les longues périodes chômées étaient annoncées et des restrictions de déplacement étaient décrétées. Le gouvernement de chaque pays était confronté à faux dilemme de savoir qui devait être sauvé en premier: l’économie ou les gens. Plus exactement, où il faut allouer avant tout l’argent: pour l’aide sociale ou pour soutenir les entreprises. La plupart des pays, dont la Russie, ont choisi une voie mixte. Un équilibre plus raisonnable a été trouvé après un confinement rigoureux – l’État a soutenu à la fois les citoyens et les secteurs les plus touchés, il réagissait avec souplesse à la situation et empêchait des scénarios catastrophiques. Début été déjà, la Russie avait élaboré des protocoles efficaces pour soigner les malades, avait lancé la production et l’achat de moyens de protection individuelle et d’équipements médicaux nécessaires. Personne ne se réjouissait des mesures de confinement. Mais elles ont prouvé leur efficacité suffisante. Sachant qu’il faut reconnaître que plus le confinement était ferme, plus la lutte contre l’épidémie était efficace. Comme en témoigne l’exemple de la Chine. En revanche, chaque pays et sa population possèdent sa propre spécificité, des habitudes nationales, des stéréotypes comportementaux. Il est évident que certaines méthodes asiatiques ne conviennent pas pour l’Europe. Mais il y avait un résultat partout. Et la vague de la pandémie a commencé à s’apaiser.
Il ne peut y avoir d’immunité isolée dans un pays à part. Seule l’immunité collective à l’échelle mondiale est possible, qu’il faut atteindre ensemble.

Nous sommes entrés dans la troisième phase de la pandémie en été-début automne 2020. À cette époque, la plupart des entreprises et surtout tout le système éducatif étaient passés au format de travail à distance. La Russie a optimisé l’inventaire administratif, les canaux d’interaction entre les citoyens et l’État sont devenus plus efficaces. Les gens pouvaient obtenir les services publics primordiaux à distance, les allocations sociales étaient devenues actives. Il était évident que prochainement l’épidémie reviendrait avec une nouvelle force, et l’État avait alloué des ressources significatives pour sa prévention. Les essais des vaccins contre le coronavirus étaient terminés, les premiers d’entre eux ont été enregistrés.
Ce travail se déroulait dans plusieurs pays à la fois. En même temps, l’inquiétude et le mécontentement grandissaient au sein de la société: les gens étaient fatigués de longs confinements et de craintes permanentes pour leur santé. Les violations des droits de l’homme pendant les confinements faisaient de plus en plus souvent l’objet de discussions sur différents continents.

La quatrième étape de la pandémie, survenue en automne-hiver 2020-2021, a été marquée par une nouvelle hausse de l’incidence. De nouveaux variants du virus étaient apparus, le coronavirus se propageait partout et non plus dans des foyers locaux, comme avant. Ceux qui comptaient sur une victoire rapide de la maladie et le retour à la vie normale ont dû renoncer à leurs illusions. L’adoption de nouvelles restrictions et de confinement était très négativement accueillie par beaucoup de citoyens. Nous avons assisté à des élans de protestations aux Pays-Bas, aux États-Unis, en Italie, en Allemagne et dans d’autres pays. Et même en Russie, mais dans une bien moindre mesure.

Nous sommes entrés dans la cinquième phase de la pandémie au printemps de cette année, et cette période perdure à ce jour. Aujourd’hui, nous assistons à une nouvelle hausse de l’incidence, qui a atteint un niveau historique compte tenu d’un grand nombre de tests. Le taux d’incidence se trouve à un niveau très élevé, presque critique, une campagne de vaccination massive est en cours. Sachant que la vie dans la nouvelle réalité nécessite des solutions réfléchies et pesées, une longue guerre “de tranchées” contre la pandémie. Et cette bataille doit être menée par les efforts communs de tous les pays. Quelles que soient les difficultés objectives et les ambitions politiques de certains.

La deuxième leçon de la pandémie: il est possible de la combattre seulement en unissant les efforts de la communauté internationale. En solitaire, tout le monde est voué à l’échec

Que se passe-t-il actuellement dans l’économie mondiale? Cela peut être résumé en un mot – déclin. Et il est bien plus important que pendant la crise financière de 2008-2009. Les organisations internationales évaluent son ampleur entre 3,3% (FMI) et 3,6% (Banque mondiale). Dans certains pays c’est encore plus palpable. L’économie britannique s’est réduite, en 2020, de 9,8%, de 8,1% en France, de 4,9% en Allemagne, de 5,4% au Canada, de 7% en Afrique du Sud, de 8% en Inde (selon la Banque mondiale). Dans l’ensemble, la crise a affecté encore plus les pays développés ayant un plus haut niveau de mondialisation. Le Fonds monétaire international évalue la chute des économies développées en 2020 à 4,7%, contre 2,2% pour les pays émergents. Sachant que les économies les plus avancées font preuve de capacité au rétablissement accéléré. Ainsi, selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la plupart des pays développés retrouveront entièrement le niveau d’avant la crise (du point de vue du PIB par habitant) d’ici fin 2022. Certains pays émergents ne pourront pas revenir à des indicateurs d’avant la pandémie avant 2024. Il est évident qu’une crise alimentaire arrive dans le monde. Les prix de la nourriture augmentent partout, l’inflation alimentaire s’accélère.
Une politique efficace orientée sur la relance économique et le maintien de la stabilité tarifaire est nécessaire pour surmonter les conséquences du déclin mondial. Dès à présent, le montant élevé de la dette dans certains pays et l’inflation galopante sont devenus de nouveaux défis sur la voie vers ces objectifs. Beaucoup de choses dépendront également du rythme de la reprise des échanges commerciaux, notamment en termes d’importation et d’exportation des services.
Personne ne peut donner aujourd’hui des pronostics exacts. Une multitude de facteurs non économiques impacte l’économie mondiale: le taux de vaccination de la population, la menace d’apparition de nouveaux variants plus dangereux de coronavirus. Et surtout des facteurs politiques. Notamment tels que la volonté politique à la coopération internationale pour lutter contre le coronavirus. Cependant, peu de pays sont prêts à en faire preuve. Et aujourd’hui c’est l’un des plus graves problèmes.
Toute crise change inévitablement beaucoup de choses dans le monde. Y compris la disposition des forces sur la scène internationale. La “coronacrise” ne fait pas exception. Elle est unique avant tout parce que face à celle-ci tous les pays, économiquement puissants et très faibles, se sont retrouvés au pied d’égalité. Et tous ont été touchés d’une manière ou d’une autre. Tout le monde a dû mobiliser ses ressources. Un poids immense, parfois insupportable a pesé sur les systèmes de santé et les services sociaux. Chaque pays était contraint de choisir dans la lutte contre l’épidémie le moindre non pas des deux maux, mais des multiples maux. Sachant que même ceux qui faisaient preuve de miracles d’efficacité dans ce travail n’étaient pas à l’abri de nouvelles épidémies. Les processus de mondialisation, le développement moderne des technologies, la vitesse d’échange des transports transforment notre planète en milieu idéal pour la prolifération du virus. Aucun État ne peut “baisser le rideau de fer” entièrement. Tôt ou tard il devra relancer les échanges, délivrer des visas aux touristes et aux entrepreneurs ou laisser partir à l’étranger ses propres citoyens. Par conséquent (ce qui était déjà clair au moment de l’écriture du premier article), il ne peut y avoir d’immunité isolée dans un pays à part. Seule une immunité collective à l’échelle mondiale est possible et il faut l’atteindre ensemble.
Les médecins, les scientifiques et les représentants des organisations internationales humanitaires influentes ont parfaitement conscience de cette simple vérité. Mais, comme l’a montré l’expérience du coronavirus, nombre de gouvernements ne sont pas prêts à l’accepter. En pleine pandémie, les appels à la solidarité générale et à l’entraide dans la lutte contre la maladie, à lever les sanctions qui empêchent le système de la santé de travailler et même à cesser le feu dans les points chauds ont tous échoué. L’égoïsme nationale, la “logique de la caverne” de l’époque de la Guerre froide, les peurs fantômes paranoïaques, les tentatives de défendre ses propres intérêts géopolitiques étroits étaient constamment bien plus forts que les valeurs humaines universelles.
Les États ont commencé à fermer leurs frontières sans avertir ou consulter leurs voisins. Ils ne se pressaient pas de partager les informations (notamment vitales pour le travail des chercheurs et des médecins) ou de s’entraider avec des médicaments et des équipements. Certains préféraient régler les problèmes eux-mêmes, d’autres – au détriment des autres.
Le “nationalisme vaccinal”, les guerres commerciales sont déjà devenus la cause de nombreuses victimes injustifiées.
Même pendant la pandémie, la politique des sanctions n’a pas changé. Au contraire, la lutte, par exemple, contre le projet commercial pacifique Nord Stream 2 n’a fait que durcir. Les guerres se poursuivaient et parfois éclataient avec une nouvelle force: le conflit du Haut-Karabakh, les affrontements qui ne cessent pas en Syrie, en Libye, en Afghanistan, les altercations périodiques à la frontière entre la Chine et l’Inde, plusieurs conflits en Afrique. La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a été aggravée par la confrontation idéologique et s’est définitivement transformée en une sorte de guerre froide. Il existe également davantage de provocations ouvertes, notamment en Europe. En un an, c’est devenu habituel de voir des navires de l’Otan de se rapprocher constamment en mers Baltique et Noire des frontières russes, parfois même les transgressant.
La pandémie a également affecté les processus d’intégration. Ces tendances sont particulièrement visibles sur l’exemple de l’Union européenne, qui était autrefois l’une des structures les plus solides. Le Covid-19 a montré que l’Europe était loin d’être unie face à un malheur commun. En pleine épidémie, les pays européens ne se sont même pas soutenus. Quand la situation avec l’incidence a atteint un niveau critique, l’Italie a reçu de l’aide de la Russie et de la Chine, et non d’autres pays membres de l’UE, qui ont refusé d’accueillir dans leurs hôpitaux des malades italiens. De plus, lors des procédures douanières, la Tchéquie a même saisi des masques et des respirateurs destinés aux Italiens. Seulement avec un grand retard l’Italie a bénéficié d’un soutien de la Pologne, de la Roumanie et de l’Allemagne. L’Autriche, l’Allemagne et le Luxembourg ont finalement accepté d’accorder des lits d’hôpitaux pour les patients des pays voisins – de Belgique, des Pays-Bas, de France et d’Italie.
Après la fin de la première vague de la pandémie, les institutions européennes ont commencé leur travail sur les erreurs, ont tenté de s’adapter à la situation et d’élaborer des mesures préventives pour l’avenir. En 2020, l’UE a pris plus de mille décisions pour réduire au minimum les conséquences négatives du coronavirus, protéger non seulement la vie, mais également les revenus des gens. A été approuvé un budget élargi et un fonds NextGenerationEU, ce qui a permis d’allouer une somme presque record de stimulation de 1.800 milliards d’euros (Commission européenne, Rapport général sur l’activité de l’UE en 2020).

La troisième leçon de la pandémie: la confiance réciproque des États est plus importante que le commerce, l’idéologie et la concurrence

La prolifération du coronavirus a mis en évidence un autre problème – une crise globale de confiance. Elle s’est manifestée dans le mépris par les organisations internationales, la “confrontation vaccinale”, les suspicions mutuelles permanentes et la recherche de coupables dans la prolifération du virus. L’autorité de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été sérieusement sapée. Plusieurs pays esquivaient initialement la coopération avec l’OMS, alors que les États-Unis ont de facto suspendu le financement de cette organisation. Par la suite, la coopération au niveau de l’OMS s’est plus ou moins normalisée. Cependant, il demeure des problèmes à ce jour. Le principal étant l’absence dans l’organisation de leviers pour forcer les États à mener une ligne commune, une politique convenue à tous les niveaux. Les gouvernements nationaux sont en droit de ne pas obéir aux recommandations de l’OMS ou d’émettre leurs décisions, parfois contraires aux mondiales. À cet égard, il faut songer à accorder à l’OMS des pouvoirs pour prendre dans une situation d’urgence (exemple, une pandémie) des décisions de mobilisation significatives dans l’intérêt de toute la communauté internationale. L’octroi de tels pouvoirs à l’OMS nécessite probablement l’adoption par les membres de l’ONU d’une convention internationale sur la coopération dans ce secteur.

Malheureusement, un système de garanties, qui préviendrait une évolution dangereuse de la situation en cas d’apparition d’une nouvelle pandémie, n’a toujours pas été créé. L’histoire connaît des exemples quand c’est la coopération internationale et l’abandon des dogmes idéologiques qui avaient permis aux médecins et aux chercheurs de différents pays d’élaborer des moyens efficaces de lutte contre la prolifération de maladies graves, telles que la polio, la rougeole, la variole. Aujourd’hui, les intérêts géopolitiques des États se confrontent même par rapport à la vaccination. Il existe une dizaine de vaccins dans le monde. Mais aucun d’entre eux n’est certifié dans tous les pays.

Pourquoi? La réponse est évidente. Tous les pays cherchent à soutenir avant tout leurs producteurs. De plus, les questions relatives à la vaccination prennent une forme idéologique: “le sien signifie meilleur!”, même s’il n’existe aucune confirmation de cela. Sans oublier l’intérêt commercial, quand les pays cherchent à bien vendre leur propre vaccin sur le marché international et battre les concurrents. Tout en oubliant un “mais”: chacune de ces doses est une vie humaine sauvée ou perdue. Le “nationalisme vaccinal”, les guerres commerciales sont déjà devenues la cause de nombreuses victimes injustifiées. La faiblesse de l’OMS et l’absence d’un organe supranational influençant les mesures épidémiologiques de différents États deviennent littéralement mortelles.
Il est parfaitement évident que tous les pays doivent absolument renoncer aujourd’hui à leurs propres intérêts géopolitiques pour sauver des gens. Reconnaître les vaccins produits par d’autres pays. Mais surtout, mettre à disposition de l’ONU ou de l’OMS suffisamment de vaccins pour les envoyer dans les pays incapables de s’en procurer.
Un autre aspect de politique étrangère est lié à la reconnaissance réciproque des vaccins: ce qu’on appelle les passeports covidaux (ou, comme disent certains pays, les “passeports d’opportunités”). C’est le moyen le plus simple et le plus logique pour rétablir l’un des droits fondamentaux des citoyens, le droit de libre circulation, en permettant d’ouvrir les frontières tout en garantissant la sécurité des gens. Cependant, un tel système peut fonctionner efficacement seulement si les différents vaccins étaient reconnus par un grand nombre de pays. Et surtout, en créant un système commun d’échange d’informations sur les malades et les vaccinés, par exemple sous l’égide de l’OMS ou d’un autre organe compétent de l’ONU.
Comme il y a un an, il faut répéter: ces deux organisations doivent mettre à disposition une plateforme nécessaire pour élaborer des initiatives permettant de gérer l’infection dangereuse sur tous les continents de la planète. Ce n’est pas simplement un rôle, c’est une mission dont doivent être chargées les structures internationales influentes et autoritaires. C’est elles qui sont capables de se mettre au-dessus des préjugés et des intérêts politiques, qui empêchent actuellement la coopération à l’échelle mondiale.

Le “nationalisme vaccinal” est également alimenté par de sérieuses suspicions réciproques de différents pays que le virus mortel est d’origine humaine. De telles affirmations s’appuient sur l’existence de laboratoires qui étudient actuellement des virus mortels aux États-Unis et, ce qui est particulièrement alarmant pour la Russie, sur le territoire de nos partenaires de la CEI. L’activité de tels centres est absolument opaque. Il n’y a pas de contrôle international sur de telles recherches. Le risque d’une “fuite” d’une infection à laquelle le monde ne pourrait plus survivre est assez réel. Bien évidemment, il faut un système de contrôle de tels laboratoires basé sur les principes de transparence réciproque. Mais surtout, la mise en place d’un système interétatique de garanties réciproques et de responsabilité entière pour les éventuelles conséquences de la prolifération de substances dangereuses. Dans le contexte d’un monde mondialisé, leur fuite pourrait entraîner une catastrophe en quelques heures. En outre, la communauté internationale doit s’entendre sur le fait que dans des situations d’urgence les États doivent s’informer immédiatement au sujet des menaces survenues, biologiques ou autres.

Dans l’article précédent, j’ai écrit qu’il était nécessaire de remplir à part entière la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, l’un des documents internationaux fondamentaux en matière de sécurité. Après la pandémie, il sera important de revoir en profondeur les principes de la coopération internationale dans le secteur de recherches biologiques. Malheureusement, peu de nos partenaires sont disposés à coopérer dans ce sens, ce qui engendre la tension et la méfiance réciproque.
La crise a aggravé un autre problème: le crime organisé, les structures terroristes et extrémistes passent de plus en plus activement dans l’espace virtuel. Cela représente une grave menace pour la sécurité de nombreux pays. J’ai mentionné des thèmes comme la lutte conjointe contre la cybercriminalité, la coopération entre les forces de l’ordre de différents pays, le développement des systèmes garantissant la sécurité globale dans le monde numérique. De nouvelles lois et conventions internationales sur la lutte contre le terroriste et le crime dans l’espace virtuel sont nécessaires. Force est de constater avec regret que le travail en ce sens avance trop lentement. Aucun progrès significatif n’a été fait en un an.

Quatrième leçon de la pandémie: l’imposition de la vaccination n’est pas suffisamment efficace, la sensibilisation est nécessaire

À quel point est critique la menace engendrée par le coronavirus? Faut-il aujourd’hui une vaccination générale en tant que mesure préventive contre de nouvelles vagues de pandémie? Malgré toute l’évidence de la réponse, les avis au sein de la société divergent à ce sujet. Il existe également des groupes de ce qu’on appelle covid-dissidents qui appellent activement à ignorer les recommandations des chercheurs et des médecins.

Ce qui pose pour l’État des questions très controversées d’un point de vue moral. Dans quelle mesure les intérêts personnels des citoyens peuvent aller à l’encontre des intérêts de la société et être contraires aux normes de sécurité d’autres personnes? L’État a-t-il le droit d’imposer aux citoyens une vaccination obligatoire?
Tous les pays font de la sensibilisation depuis le début de la pandémie. Il est expliqué et prouvé aux citoyens que pour le bien-être commun il faut parfois renoncer aux intérêts personnels, au confort, voire aux droits de base, par exemple la libre circulation. Qu’il faut se soigner qu’on le veuille ou non, car il existe un grand risque de contaminer les personnes autour. Que toutes les prescriptions de confinement sont obligatoires à respecter. Tout comme de se vacciner quand on fait partie d’un groupe à risque en termes de prolifération du virus. En réponse, on entend des accusations parfaitement prévisibles d’”autoritarisme vaccinal” et de “violation des droits de l’homme”.
Une telle imposition est-elle toujours justifiée? Cette question est controversée et complexe. D’un côté, les droits de l’homme sont une valeur immuable. De l’autre, il existe des citoyens qui interagissent directement avec le virus ou sont en contact avec un très grand nombre de gens, travaillent dans le secteur médical ou éducatif, dans les entreprises de restauration, dans les établissements publics toujours fréquentés. Leur contamination met en péril la santé et la vie d’autres personnes, enfreint les droits des autres. Il est important de trouver l’équilibre nécessaire.

Bien évidemment, il est possible de restreindre la liberté des dizaines et même des milliers pour sauver des millions. Cela s’est produit plusieurs fois lors des guerres, des menaces terroristes, pendant des épidémies. Mais “possible” ne signifie pas “obligatoirement”. Et bien que certains pays forcent de facto leurs citoyens à se faire vacciner, la Russie n’a pas choisi cette voie: la vaccination dans notre pays est volontaire dans l’ensemble. Même si des décrets pour la vaccination obligatoire de certaines catégories de citoyens d’ici fin octobre ont été adoptés dans toutes les régions de la Russie. Sachant que le débat sur la vaccination obligatoire totale se poursuivent au niveau des experts et, ce qu’on appelle, dans les foyers.

Dans certaines situations, la sécurité sociale de toute la population est plus importante que le respect des droits et des libertés d’un citoyen à part. La protection de la majorité est un principe fondamental de la démocratie.
Penchons-nous plus en détail ce thème sur lequel je me suis déjà exprimé. Tous les pays se sont divisés en trois groupes concernant la vaccination obligatoire: a) les pays où la vaccination est obligatoire; b) les pays où la vaccination obligatoire a été décrétée pour certaines catégories de citoyens; c) les pays où la vaccination reste volontaire. Comme cela a été dit, la Russie s’est retrouvée dans la catégorie b).

Sachant que nous utilisons des restrictions vis-à-vis des personnes non vaccinées sous la forme de la possibilité d’interdire le départ dans d’autres pays, de refuser l’accès aux organisations éducatives et aux établissement de la santé, d’écarter du travail ou de refuser une embauche. La vaccination contre le coronavirus n’est pas encore inscrite dans le calendrier national général des vaccins. Il n’y a même pas de peine pénale ou administrative pour le refus par les citoyens de respecter l’obligation de se faire vacciner (sachant qu’il existe une responsabilité pour les personnes morales pour le refus de se plier aux prescriptions de Rospotrebnadzor). En d’autres termes, la législation en la matière reste très libérale pour l’instant dans notre pays.
Et de l’autre côté, plusieurs pays ont décrété une vaccination obligatoire (le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Indonésie, les Fidji, l’Arabie saoudite, et avec certaines réserves l’Italie et certains autres pays). Les États-Unis mettent en place une vaccination obligatoire et/ou des tests obligatoires dans les organisations de plus de cent collaborateurs.

Plusieurs pays européens ont fixé des amendes très élevées pour le refus de se faire vacciner, en Italie, en plus des amendes, d’autres mesures coercitives administratives, et même une responsabilité pénale en France. La légitimité du modèle de vaccination obligatoire a été confirmée par la Cour européenne des droits de l’homme dans la décision du 08.04.2021 sur l’affaire “Vavricka et les autres contre la République tchèque”. Cette décision a reconnu la légitimité des mesures coercitives de vaccination obligatoire telles que les amendes administratives et le refus d’accueillir à la maternelle d’un enfant non vacciné, et la vaccination a été reconnue obligatoire et nécessaire dans la société démocratique. Dans cette situation d’urgence la CEDH a laissé de côté sa rhétorique typique en forçant de facto des personnes concrètes à se faire vacciner. Car quand il est question de la vie et de la santé des millions de personnes, il faut cesser les jeux politiques et l’abus de ses droits.

Je rappelle que la vaccination est apparue pour la première fois dans notre pays suite au Décret de Catherine II sur la vaccination obligatoire (variolisation) contre la variole signé en 1796. C’était un moyen inventé encore en Chine ancienne. L’Union soviétique avait mis en place un calendrier préventif des vaccins et il y avait une vaccination obligatoire contre la variole, le typhus, le paludisme, la tuberculose et la poliomyélite. Malheureusement, ce système a été détruit avec la disparition de l’URSS, et l’attitude envers la vaccination a été influencée par une propagande anti-vaccinale ignorante. Cette dernière était et est menée en s’appuyant sur des faits controversés et faux frôlant souvent des actes illégaux prémédités représentant une menace flagrante pour la sécurité sociale. C’est pourquoi notre pays est confronté à de telles difficultés pendant la vaccination. Et si nous ne trouvons pas un moyen pour convaincre les gens de l’irresponsabilité et même du caractère antisocial d’un tel comportement, une période encore plus dure nous attend.

Il existe plusieurs moyens pour surmonter le pessimisme et le scepticisme, pour dissiper les craintes des gens. Leurs objections se résument en fait que les vaccins contre le coronavirus sont nouveaux et encore mal étudiés, faits rapidement et possèdent plusieurs effets secondaires. Et ce qui effraye surtout les autres: après la vaccination il demeure un risque de tomber malade. Les experts ont déjà apporté plusieurs fois des réponses argumentées et détaillées à ces remarques. Ils expliquaient que tous les vaccins avaient suivi un cycle complet de certification, certaines étapes de recherche se déroulaient en parallèle et en même temps, c’est une pratique normale lors d’une pandémie. Les effets secondaires de la vaccination sont connus et décrit dans la littérature spécialisée. On distingue les groupes des patients pour qui il est indésirable de se faire vacciner. Mais surtout, si les personnes vaccinées tombent malades, cela n’entraîne pas de graves conséquences. Entre autres, cela permet de réduire la pression sur les établissements médicaux, d’accorder davantage d’attention aux patients souffrant d’autres maladies, d’effectuer des opérations et des soins habituels.

Cette situation s’est notamment manifestée cet automne, quand avec une immunité collective de 45% en Russie on enregistre chaque jour plus de mille morts du coronavirus. Les employeurs utilisent un système d’encouragement pour inciter les gens à se faire vacciner: des congés, des primes, un format du travail et un emploi du temps individuel confortables. Les mêmes méthodes fonctionnent au niveau de l’État, quand les personnes ayant un certificat de vaccination bénéficient d’un accès libre aux activités publiques et dans les lieux publics, peuvent voyager sans restriction, travailler ou faire des études en présentiel, et non à distance. L’exemple personnel de vaccination est également important en ce sens, montré par des personnes connues, des leaders d’opinion allant jusqu’aux dirigeants de l’État.

Il ne faut pas non plus oublier le marketing pur, la propagande de vaccins anticovidaux, la possibilité de choisir entre les différents types de vaccins. Il faut élargir leur accessibilité pour que les gens puissent se faire vacciner rapidement, gratuitement et à l’endroit le plus pratique pour eux. Et, évidemment, la communauté internationale y joue un rôle important, aussi bien pour élargir la liste des vaccins utilisés que pour mettre en place des passeports covidaux universels. Bien que la récente expérience montre que tout cela ne suffit pas pour créer une comportement social responsable en période de crise.

Des moyens “inverses” sont également possibles: restreindre significativement les droits des non-vaccinés. Il est question du passage au travail à distance, de l’écart du travail avec les gens, la réduction des salaires parce que les covid-dissidents représentent une menace pour la société. Comme cela a été dit, de telles méthodes sont déjà activement utilisées dans d’autres pays. Bien évidemment, cela crée une certaine ségrégation vaccinale. Cependant, de telles mesures sont assez efficaces et la majorité les comprend et les soutient. Cas les personnes non vaccinées ne se nuisent pas seulement personnellement, mais nuisent également aux personnes autour, notamment aux enfants, qui ne sont pas encore vaccinés dans la majorité des pays. C’est pourquoi le perfectionnement de la législation dans ce domaine est un défi auquel notre État devra encore trouver une réponse. Et il faut dire que cette réponse dépendra du niveau de la menace pour la sécurité sociale engendrée par la pandémie. Dans certaines situations, la sécurité sociale et le bien-être social de toute la population deviennent plus importants que le respect des droits et des libertés d’un citoyen à part. La protection de la majorité est un facteur fondamental de la démocratie. Que cela plaise ou non à certains…

Cinquième leçon de la pandémie: à quelque chose malheur est bon
Tout le monde a déjà amplement évoqué les dégâts de la propagation du coronavirus, mais l’humanité a néanmoins réussi à profiter d’une certaine façon de cette épreuve très dure, à accomplir des choses auxquelles elle n’avait jamais réfléchi de cette manière. L’expérience de ces deux dernières années comprend des éléments positifs dû, paradoxalement, à la pandémie.
Le principal de ces derniers réside dans le fait que nous avons appris à réagir rapidement même à des défis très durs et imprévisibles. En février 2020, aucun Russe ne pouvait même pas s’imaginer que des possibilités si larges deviendraient accessibles si rapidement. Nous avons réussi à mobiliser efficacement toute la santé publique, à introduire de nouveaux principes de fonctionnement des organes de pouvoir, à mettre en œuvre la production de médicaments vitaux, de vaccins et de moyens de protection, à construire et à mettre en œuvre de nouveaux hôpitaux, à élaborer un système fiable d’alerte à la population à l’aide de services numériques. Ce travail a exigé des efforts colossaux et des ressources énormes, mais les objectifs ont été atteints. Cette expérience est très importante pour l’avenir.

Le Covid-19 a considérablement accéléré la quatrième révolution industrielle. Nous constatons depuis le mars 2020 une croissance explosive de la quantité et de la qualité des services en ligne, tels que la livraison de produits, l’accès aux services publics, des événements culturels virtuels, des paiements bancaires ou l’enseignement à distance. Tout cela a été lié à la nécessité urgente d’éviter des contacts physiques entre les gens. Dans tous les cas, ces outils en ligne sont devenus une partie intégrante de nos vies, des choses demandées, habituelles et nécessaires de manière quotidienne.
En même temps, nous avons vu apparaître un nouveau problème qui n’avait pas attiré tellement d’attention par le passé: l’inégalité numérique entre des citoyens, des régions ou des États. Ainsi, nous constatons actuellement un renoncement général aux paiements en cash et une transition globale vers des virements numériques. Cependant, selon certaines estimations, 1,7 milliards de personnes ou 22% de la population de la Terre manquent toujours d’accès aux technologies bancaires modernes (Vedomosti, “Changements viraux: comment la pandémie a rapproché l’avenir inévitable”, 30.07.2020). Les gens coupés des services numériques et de la connexion stable, sont en résultat privés d’opportunités vitales.

Une cinquième des informations concernant le Covid-19 constitue des fake news. Les États ont fait face aux tentatives de manipuler l’opinion publique
La pandémie s’est soldée par des changements radicaux pour les travailleurs et les employeurs. Beaucoup de procédures ordinaires, notamment la circulation de documents, ont été numérisées. Une nouvelle forme d’emploi – le travail à distance – a définitivement fait ses preuves, bien qu’elle ait été considérée par le passé comme une exception à la règle. Si un employé dispose d’un accès à internet fiable, il n’est plus lié au bureau de l’employeur, voire à une ville concrète, peut se trouver dans n’importe quel point du monde. En résultat, nous constatons l’intensification de la migration de gens vers des zones plus confortables et des exigences concernant les ressources internet régionales.
En même temps, les États font face à la nécessité d’assurer une régulation juridique du travail à distance et de son enregistrement législatif. Il existe beaucoup d’interrogations juridiques concernant le salaire des travailleurs à distance (peut-on réduire leur rémunération), le respect de leurs droits de travail, des restrictions ou des préférences potentielles. Il faudra définir le cadre juridique de cette activité, ce qui constituera un processus long et compliqué. La Russie a très rapidement adopté des amendements au Code du travail concernant l’emploi à distance, ce qui a permis de protéger un grand nombre de ces travailleurs. Nous accumulons actuellement les pratiques juridiques sur les contrats de ce type, car il reste toujours beaucoup d’interrogations dans ce domaine.

La société conserve une attitude ambiguë envers l’enseignement à distance, secondaire ou supérieur. D’un côté, on peut à juste titre le considérer comme un pas en avant, dans l’espace numérique du nouveau millénaire. Il égalise les opportunités des habitants de différentes régions du monde qui obtiennent le même accès aux programmes d’éducation. De l’autre côté, il n’est souvent possible d’obtenir des connaissances de bonne qualité que grâce à une présence physique, aux contacts personnels avec le professeur. Il est donc nécessaire d’arriver à un équilibre raisonnable dans ce domaine, de régler toutes les questions d’organisation, juridiques et financières.

Il existe un autre effet de la pandémie qui concerne le domaine de l’information et des médias, ainsi que de grandes quantités de statistiques. Ainsi, nous avons été obligés de faire face non seulement au coronavirus, mais aussi à des attaques médiatiques puissantes, à un flot d’informations capables de semer la panique et le chaos dans la société. Selon différentes estimations, une cinquième de toutes les informations relatives au Covid-19 sont des fake news. Ce sont des estimations optimistes… Beaucoup d’États ont fait face aux tentatives de manipuler l’opinion publique, de déstabiliser la situation déjà difficile. Il a été nécessaire d’élaborer de nouvelles approches de la collecte et du traitement de statistiques fiables et universelles, de projets d’éducation et d’information ciblant l’audience de masse. La Russie et d’autres États ont également adopté des lois pénalisant la diffusion d’informations mensongères et provocatrices. Il ne faut pas le considérer comme une restriction de la liberté d’expression ou la censure, car il s’agit d’informations manifestement mensongères et sciemment diffusées dans le contexte où toute parole imprudente est capable de provoquer une résonnance critique, de devenir le catalyseur de tensions sociales, voire de crimes.

Sixième leçon de la pandémie: le virus sera avec nous pour longtemps
Quelle que soit notre opinion, le coronavirus est entré dans notre vie et y restera pour très longtemps. Même si l’humanité élaborait une immunité collective contre cette infection suite à une vaccination massive, on ne pourrait pas exclure des poussées locales. Les faits laissent croire que la situation sera en général maîtrisée dans les mois qui viennent. Mais il existe en même temps un autre fait évident: il est nécessaire de rester toujours prêt à faire face aux menaces de ce genre dans le futur. À ces fins, tous les États du monde devraient accorder beaucoup d’importance à tous les systèmes relatifs à la vie, à la santé et au bien-être des citoyens. Il est nécessaire d’introduire de nouveaux outils et technologies dans tous les domaines de l’économie et de la vie, d’octroyer le maximum d’efforts et de ressources afin d’éliminer les points-clés des inégalités dans la société, de soutenir les populations les plus vulnérables et de créer des réserves en cas de situation d’urgence. Tout le monde doit obtenir l’accès garanti aux soins médicaux de bonne qualité – d’urgence ou planifiés – aux médicaments, aux vaccins et aux moyens de protection, c’est-à-dire à tout ce qui permet non seulement de survivre une époque difficile, mais aussi de vire normalement.

Les faits laissent croire que la situation sera en général maîtrisée dans les mois qui viennent, mais il est nécessaire d’être prêt à faire face aux menaces de ce genre dans le futur
Les événements de ces deux ans ont déjà laissé une trace ineffaçable dans l’histoire de notre civilisation. Selon Fiodor Dostoïevski, “chaque homme porte une responsabilité devant tous les hommes et pour tous les hommes”. Chacun de nous a actuellement besoin de réévaluer sa responsabilité personnelle pour sa propre santé et la sécurité des autres. Pour tout ce qui se passe dans notre monde, pour le sort de toute l’humanité.

 

Source: https://france.mid.ru/fr/presse/six_le_ons_d_une_pand_mie/

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