Le Mali, à l’instar des autres pays du Sahel, vit une situation toute particulière caractérisée au double plan par la persistance de la crise sécuritaire qui y sévit depuis 2012 et la pandémie du coronavirus.
La situation socioéconomique de notre pays, dans ce contexte, est grave et inquiétante. Pour exprimer son point de vue sur la question, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) a organisé, mardi dernier, une conférence de presse à son siège.
La conférence était animée par le secrétaire général de la CSTM, Hammadoun Amion Guindo, son adjointe, Awa Sow et leurs collègues du bureau exécutif de la centrale syndicale.
Dans une déclaration liminaire, lue par son secrétaire général, la Cstm indique que lorsque le Mali enregistrait ses deux premiers cas de coronavirus confirmés, le 25 mars 2020, la crise sécuritaire avait déjà affecté profondément le secteur de l’emploi et l’économie avec la destruction de nombreuses infrastructures dans les régions du Nord et du Centre, le saccage des biens et des outils de travail et la fermeture des entreprises, entre autres. La centrale syndicale a salué la riposte contre la pandémie, notamment les mesures stratégiques pour contenir une éventuelle propagation du coronavirus et ses répercussions économiques et sociales.
Dans sa déclaration, elle pointe du doigt l’attitude des patrons d’entreprises qui ont mis leurs travailleurs en chômage technique temporaire alors qu’il y avait la possibilité du travail par roulement, de la réduction des heures de travail, de l’anticipation du congé annuel, du redéploiement du personnel et du télétravail.
À en croire les conférenciers, leur organisation a pourtant des propositions qui ont trait à la création d’un fonds de solidarité pour le soutien des travailleurs, mis en chômage technique, leur rappel immédiat en activité à la fin de la pandémie, le contrôle périodique de l’application effective des mesures barrières.
La production périodique de rapport sur la situation de la pandémie au sein des entreprises et services, le suivi et l’utilisation transparente des 20 milliards à mobiliser à titre de mesures d’accompagnement du secteur privé figurent parmi les propositions.
La Cstm rappelle aux autorités que la pandémie ne doit pas amener à perdre de vue la gestion des crises antérieures. La centrale syndicale recommande la plus grande transparence dans la gestion du Fonds Covid-19, la dotation en équipements du personnel de santé et la motivation, à travers l’octroi de primes de risque et d’encouragement.
Elle requiert aussi le suivi de l’application des mesures sociales en faveur des populations vulnérables, l’analyse de la situation politique et de la crise post-électorale en vue de l’apaisement du climat social, l’application de l’article 39 du statut autonome des enseignants en vue de sauver l’école malienne.
La centrale syndicale a égrené d’autres griefs, notamment le rétablissement sans délai de la prime de fonction spéciale du personnel bi-appartenant, l’utilisation du fonds de soutien pour maintenir le prix du coton à 275 Fcfa le kg, la gestion diligente des doléances des syndicats de la santé et de l’action sociale et l’implication du personnel des établissements publics hospitaliers dans l’élaboration de la convention hospitalo-universitaire pour éviter une nouvelle crise dans ce secteur.
Amsatou Oumou TRAORÉ
Source : L’ESSOR