Durant le dernier trimestre de 2020, le Mali a connu plus de stabilité. En tout cas, de septembre jusqu’au 1er décembre.À cette date, le pays a enregistré 232 événements, dont 182 civils morts, 175 blessés et 163 enlevés dans tout le Mali, rapporte le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans son dernier rapport trimestriel 2020 sur la situation au Mali.
127 civils morts, 104 blessés dans la région de Mopti
Le dernier trimestre 2020 a connu moins d’incidents que la période précédente durant laquelle 343 événements avaient été signalés, dont 375 civils morts, 450 blessés et 93 enlevés, souligne Antonio Guterres.
Les violences du dernier trimestre 2020 ont surtout touché les civils de la région de Mopti avec 89 événements, dont 127 morts, 104 blessés et 46 personnes enlevées (39 % de tous les événements ayant touché des civils), indique la même source onusienne.
« Les attaques intercommunautaires ont persisté »
Cette baisse des violences durant la période de septembre à décembre s’explique par plusieurs facteurs, notamment la saison des pluies, qui se traduit par une mobilité réduite ; l’augmentation de la cadence des opérations de la MINUSMA et à une série d’initiatives de médiation locale soutenues par la Mission onusienne, souligne-t-on.
La réduction signalée ne signifie nullement la cessation de toutes les hostilités durant la période en revue. « [ndlr] les attaques intercommunautaires ont persisté dans le centre du Mali et les civils continuent d’être touchés par les affrontements entre groupes armés terroristes et par les répercussions des opérations antiterroristes », lit-on dans ce rapport trimestriel d’une vingtaine de pages.
Au total, six civils ont été tués et 10 ont été blessés dans les régions de Gao, de Kidal et de Sikasso, durant la période de septembre à décembre 2020.
Dégradation de la situation des droits de l’homme
Le dernier trimestre 2020 a été également marqué par une dégradation de la situation des droits de l’homme au Mali. Au total, la MINUSMA a « recensé 483 violations des droits humains et atteintes à ces droits, soit 237 de moins que pendant la période précédente ». Parmi ces violations, on note 29 « exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires », 123 cas de violations du droit à l’intégrité physique ou d’atteintes à ce droit, 2 disparitions forcées, 111 enlèvements, 15 « actes de torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants », etc. La responsabilité de ces violations est partagée, indique-t-on.
Le dernier trimestre 2020 a été marqué aussi par les violences contre les enfants, des violences sexuelles, etc. « Si les auteurs de nombreuses violations (99) n’ont pas été identifiés, 41 violations ont été attribuées à la Coordination des mouvements de l’Azawad, 28 à la Plateforme, 19 à la Katiba du Macina, 17 à Dan Nan Ambassagou, 9 aux dozos, 6 à des groupes armés peuls, 5 aux forces armées maliennes et 1 à l’EIGS », indique-t-on.
Fousseni Togola
Source: Phileingora