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Situation pré-électorale brinquebalante en Algérie

Tout d’abord, le Président de l’Autorité de Contrôle des Elections, sieur Mohamed Chorfi, a fait une formidable glissade en présentant, le 16 novembre 2019, la Charte d’Ethique des Pratiques Electorales, paraphée par les cinq candidats à la présidentielle que sont l’ancien Premier Ministre et Président du parti Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, l’ancien Chef de Gouvernement, Abdelmadjid Tebboune, l’ancien Ministre de la Culture et actuel Secrétaire Général par intérim du Rassemblement National Démocratique (RND), Azzedine Mihoubi, l’ancien Ministre du Tourisme et Président du Mouvement « El-Bina », Abdelkader Bengrina et le Président du parti Front « Al-Moustakbel », Abdelaziz Belaid.

 

Ce Chorfi a osé qualifier cette fumeuse Charte signé par les cinq candidats à la présidentielle algérienne, tous pure produit du système Bouteflika, « d’unique au monde », poussant sa bêtise à vouloir, avec une pointe d’ironie, mettre en doute l’expérience d’autres pays du voisinage pourtant précurseurs en la matière à l’échelle régionale, dont le Maroc et la Tunisie.

Ce Chorfi, lui-même résidu de ce régime dictatorial en rupture de ban et en déphasage totale avec les nouvelles aspirations démocratiques internes et les nouvelles réalités géopolitiques internationales, feint d’ignorer que cette Charte dite d’Ethique, pas plus d’ailleurs que l’élection présidentielle, imposée par le Chef d’Etat-Major Ahmed Gaïd Salah, est rejetée catégoriquement par le peuple algérien.

Pour en faire la constatation, il suffit d’entendre les cris de la rue algérienne qui résonnent depuis le 22 février 2019. Aussi, aujourd’hui le peuple algérien est fortement convaincu de la grossière supercherie qu’est ce scrutin présidentiel destiné à recycler un système un système viscéralement corrompu, liberticide et anti-démocratique.

Mieux, les prétendants à la Magistrature Suprême ont été malmenés ce 17 novembre 2019, au premier jour de campagne présidentielle forte laborieuse pour les cinq candidats.

Commençons par le candidat du parti islamiste « El Bina », Abdelkader Bengrina, qui en dépit d’une forte présence policière pour assurer sa sécurité, il s’est contenté d’une simple ballade en voiture à Alger. Ce Bengrina a eu droit à un déluge d’insultes telles « Klitou leblad ya saraqine (vous avez tout bouffé) » et « makach el vote y a shab l’casse-croute (il n’y aura pas de vote, mangeurs de casse-croute). Quelle humiliation !

Quant à Ali Benflis, lui aussi a eu aussi droit à la même douche froide à Tlemcen, à l’extrême Ouest du pays où il a été accueilli par des cris de « Benflis dégage ! ».

Malmené par des centaines de personnes, dont des étudiants de l’Université de Tlemcen, rassemblés devant la Maison de la Culture de la ville où il devait animer son premier meeting électoral et scandaient « H’na ouled Amirouche, marche-arrière ma nwelouch (Nous sommes les enfants du (martyr) Amirouche, on ne va pas faire machine arrière) », lancent les protestataires. « Dites-lui (à Benflis) qu’il n’y aura pas de vote à Tlemcen » tout en réclamant la libération des détenus d’opinion, dont le Moudjahid Lakhdar Bouregaâ. « Vous emprisonnez les Moudjahidine et vous appelez au dialogue. Quelle honte ! », lancent-ils encore. A noter que la police, présente en force sur les lieux, a procédé à de nombreuses arrestations parmi les manifestants opposés aux élections. La honte personnifiée !

S’agissant du troisième candidat à entrer en lice, il s’agit d’Abdelmadjid Tebboune qui pour lui ce 17 novembre 2019 a été carrément cauchemardesque. Après avoir perdu, dans la matinée, son directeur de campagne, Abdellah Baali, qui a jeté l’éponge, l’ancien Premier Ministre a dû annuler son premier meeting prévu à l’hôtel Riad d’Alger, faute d’auditoire. Lamentable début !

Cette première journée de campagne présidentielle ne fut, en conclusion, qu’une série de douches froides, comme le temps actuel, reçues par ces candidats qualifiés de traîtres aux aspirations du peuple algérien qui ne veut voter un budget en défaveur des pauvres. Il semblerait même que cette raclée reçue le 17 novembre 2019 n’est qu’un début et qu’un sort spécial serait réservé aux traîtres à la Nation algérienne selon les manifestants. Un début d’hiver plus que glacial en perspective pour l’Algérie !

Farid Mnebhi.

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