Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) affirme que la fermeture des 1700 écoles prive actuellement 519 000 enfants de leur droit fondamental à l’éducation,  à travers le pays. Conséquence, en une année, le nombre d’enfants ayant abandonné les bancs au Mali a augmenté de 15%, indique NRC.

« En dehors des salles de classe, les enfants sont davantage exposés aux mariages précoces, à l’exploitation économique et à l’enrôlement par des groupes armés», s’inquiète Maclean Natugasha, directrice pays du Conseil Norvégien pour les réfugiés au Mali, pour qui le financement du système éducatif pourrait « empêcher beaucoup de ces enfants d’abandonner leurs stylos au profit des armes ».

En effet, depuis 2012, le Mali est confronté à une crise sécurité dont les conséquences ont négativement impacté l’éducation avec la fermeture imposée à des écoles dans certaines localités.

Ainsi, au Mali, 519 000 enfants ont été contraints de quitter les salles de classe en raison des attaques répétées contre les écoles et le manque de financements du secteur de l’éducation, affirme le Conseil norvégien pour les réfugiés.

« Entre 2021 et 2022, le nombre d’enfants ayant quitté l’école a augmenté de 15% », alerte NRC dans son communiqué en soutenant que les menaces des groupes armés demeurent le principal facteur derrière la fermeture des 1700 écoles que compte le Mali aujourd’hui.

Ces deux dernières années, insiste l’organisation humanitaire, le Mali comptait parmi les trois pays africains dont les écoles sont le plus attaquées avec le Nigeria et la République démocratique du Congo selon la Coalition mondiale pour protéger l’éducation contre les attaques (GCPEA).

Dans son document, le CNR dénonce aussi le faible engagement financier en faveur de l’éducation. Selon l’ONG, l’éducation d’urgence dans les zones de conflit souffre du manque de financement. À cause de cette situation, depuis le début de l’année, une école sur 10 est restée fermée au Mali pour déficit d’infrastructures et d’équipements scolaires.

« L’éducation est l’un des secteurs les moins financés par la réponse humanitaire avec seulement 2% de fonds reçus en 2022 », regrette NRC.

« Dans certaines écoles de la région, une seule classe peut accueillir souvent jusqu’à 300 enfants faute d’infrastructures », témoigne M. Ibrahim Ag Bijangoum, Directeur par intérim de l’Académie d’Enseignement de Ménaka « comment voulez-vous qu’ils aient le goût d’apprendre dans de telles conditions, s’interroge-t-il.

« La solution aux problèmes de financement de l’éducation au Mali est entre les mains des bailleurs et des autorités. Sans leur mobilisation et leur coordination, les ardoises d’un demi-million d’enfants maliens resteront vierges », déclare Mme Natugasha.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin