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Situation de l’école: vers une radicalisation des positions ?

Malgré tous les appels, le gouvernement peine à trouver les solutions pérennes à la crise qui paralyse l’éducation nationale. La dure répression de la marche du 6 mars des enseignants augure des lendemains plus difficiles. Le bras de fer, on s’en doute, va continuer. Parole d’Adama Fomba, leader enseignant, le lendemain des bavures des forces de sécurité, il n’y aura pas de répit tant que l’application de l’article 39 de la Loi N° 2018-007 du 16 janvier 2018 ne sera pas une réalité pour sa corporation.

 

Il va sans dire que les positions se raidiront donc pour les prochains rounds qui opposeront les deux parties. Non seulement les enseignants savent dorénavant à quoi s’attendre face à un pouvoir qui ne veut tolérer aucune forme de revendication de leur part, mais en plus la sympathie affichée par la société civile et les élèves et parents d’élèves en leur faveur a de quoi les galvaniser. La radicalisation prévisible se nourrira même davantage d’autres ingrédients. En effet, en cette veille d’élections législatives, nombreux seront les politiques à donner de la voix. Celles-ci ont toutes les chances de s’exprimer majoritairement pour la cause des enseignants, prises de position politique ou politicienne, dans la quête des précieux suffrages. Pas que cela. Il y a plusieurs enseignants qui ont fait acte de candidature ou qui jouissent d’une popularité locale certaine.Ce qui est surtout à redouter, ce sont les différentes manifestations pour une école stable initiées par la plateforme P.C.C. Le président de cette structure, qui connaît de plus en plus de l’ascendant depuis un certain temps, Pr. Clément Dembélé, avait vite appelé à un sit-in le vendredi 13 mars, devant le monument de l’indépendance à partir de 14 heures. Puis, son organisation a, dans la foulée, émis ce qu’elle a appelé « Communiqué urgent », sorte d’annonce rectificative qui précisait que c’est « suite à la demande des comités P.C.C. des régions » que « la marche prévue le 13 mars 2020 a été reportée au vendredi 27 mars 2020, pour en faire UNE GRANDE MARCHE NATIONALE SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE MALIEN. » En conséquence de quoi « le bureau de coordination de la Plateforme P.C.C. exprime tout son engagement pour trouver une solution immédiate à l’école malienne et appelle tout le peuple malien à rester mobilisé pour l’avenir des enfants… »Rendez-vous est donc pris pour ce vendredi 27 mars, à partir de 14 heures sur la Place de l’indépendance à Bamako et devant les GOUVERNORATS dans les régions. La Place de l’indépendance à Bamako, faut-il le rappeler, c’est exactement là que l’accès a été interdit aux enseignants le 6 mars. Deux vendredis plus tard, le gouvernement va-t-il à nouveau utiliser la force disproportionnée pour mater le peuple en GRANDE MARCHE NATIONALE ? En sera-t-il de même devant les gouvernorats régionaux ? En attendant la réponse à ces questions, il faut en appeler à la sagesse de part et d’autre pour prévenir les débordements regrettables.

Bogodana Isidore Théra

LE COMBAT

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