Les violences et violations de droits dont sont victimes les ressortissants subsahariens en territoire algérien interpelle plus d’un. Au Mali, dont la majorité des migrants sont issus, le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), multiplie les initiatives pour attirer davantage les gouvernements africains en général et l’Etat malien en particulier à prendre la pleine mesure de la situation. Une conférence de presse a été coanimée par le CSDM avec le front international des sociétés civiles panafricaines (FISPA) et l’association malienne des expulsés (AME) pour signifier leur préoccupation.
Cette conférence avait pour but de dénoncer les actes inhumains des autorités algériennes et un appel aux Etats et gouvernements africains à prendre toutes leurs responsabilités face à cette situation humiliante digne d’une autre époque dont se rend coupable l’Algérie voisine. Dans son intervention, le président du CSDM, Mohamed Chérif Haidara, a dénoncé le silence assourdissant de l’Union Africaine et de la CEDEAO face à ces violations graves des conventions relatives aux droits de l’Homme. Il se demande si les autorités africaines surtout maliennes ont conscience du danger que courent les migrants africains dans le Sahara algérien. Pour Chérif Haidara, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita et le ministre des Maliens de l’Extérieur Abdramane Sylla sont les seuls responsables du malheur des migrants maliens. Il a notamment regretté que le ministre Sylla n’a même pas daigné évoquer le sujet lors de la semaine de l’intégration africaine pour laquelle des millions ont été investis. Millions qui aurait pu permettre à nos compatriotes de regagner le bercail.
Mohamed Chérif Haidara dénonce également le silence coupable du Haut conseil des Maliens de l’extérieur qui, selon lui bénéficie, inféodé à l’Etat, n’ose piper mot. Il a rappelé au passage le rôle important que joue la diaspora malienne dans le financement de l’économie locale et le développement du pays.
Le président du CSDM a demandé aux parents des migrants de venir se faire recenser auprès des représentations du CSDM afin qu’une action soit intentée auprès du conseil de droit de l’Homme des organisations sous-régionales voire continentales contre l’Etat algérien pour violation des conventions régissant la migration.
Des témoignages émouvants ont été faits par des invités comme l’artiste et activiste guinée, Elie Kamano, membre de la société civile de la Guinée Conakry et Simone Yakou du mouvement « Y en a marre » du Sénégal.
Le témoignage d’un migrant qui se trouverait à Arlit au Niger avec une centaine de nos compatriotes dans une condition déplorable surtout ému l’assistance.
Mamadou Nimaga