Pour réparer les artères goudronnées de la capitale à moindre frais, les attributaires de marchés d’entretien routier misent désormais sur le cannibalisme.
Il consiste à récolter les blocs de goudrons issus de routes irrécupérablement dégradées pour en souder d’autres voies urbaines. L’entretien desdites voies leur est dévolu en vertu de marchés obtenus en bonne et due forme et qu’ils n’exécutent jamais en défalquant conséquemment dans l’acquisition de matériaux appropriés. Aux dépens du trésor public, ils se tapent souvent des dizaines de millions de nos francs pour le compte de travaux d’entretien qui ne résistent ni à l’érosion diluvienne quand c’est l’hivernage, ni aux coups de vents en saison ordinaire. Et pour cause, sur certaines artères les interventions se résument le plus souvent à bourrer d’argiles les nombreux nids de poules pour leur donner une apparence de remise à niveau. Mais, les travaux de reconstruction de certains axes routiers constituent une aubaine pour les chasseurs de blocs de goudrons usagés. Ils sont transportés sans frais vers les artères à entretenir et s’en servent comme remblais manifestement plus efficaces que leurs moyens habituels.
La Rédaction