Sikasso est une des localités les plus arrosées de notre pays. Les pluies diluviennes de cette saison ont dégradé les routes de la ville qui manque véritablement de réseau de drainage des eaux de pluie. Les populations souffrent et ne peuvent plus éviter les flaques d’eau même dans les rues, provoquant souvent la colère dans la cité du Kénédougou. Un quinquagénaire du grand marché de Sikasso ne cache pas sa déception. Pour lui, la ville n’a jamais été aussi dégradée. «Le centre du marché central qui pue et cela au nez et à la barbe des responsables municipaux. Plus de goudrons cyclables dans la ville, tout est plein de nids de poule, faute d’entretien», déplore-t-il.
Pour le directeur technique de la mairie de Sikasso, Gaoussou Ly, la voirie municipale déploie beaucoup d’efforts pour améliorer les conditions de vie des populations. Pour faciliter l’évacuation des eaux pluviales, la mairie a curé par endroits. Cela a limité, selon lui, les dégâts et l’ampleur des inondations.
Après les fortes pluies, les riverains du marigot «Kotoroni» qui traverse la ville sont envahis par les eaux. Cette situation est aggravée par les habitations qui sont construites dans le lit du marigot. Le cas du quartier Sanoubougou préoccupe, selon le directeur technique. Une colline voisine déverse ses eaux sur ce quartier, jadis protégé par une digue qui a disparu avec la forte urbanisation de la ville. La solution reste la construction d’un grand collecteur dont les études ont été faites par les services techniques de la mairie. Mais le financement du projet se fait toujours attendre.
Les problèmes de Sikasso se résument, selon Gaoussou Ly, au manque de réseau de drainage des eaux pluviales, au curage du marigot «Kotoroni» qui doit recevoir toutes les eaux de la cité. Il est aussi important de déguerpir les populations qui vivent dans le lit de ce cours d’eau. C’est à ce prix que les rues seront épargnées par les eaux de pluie et la ville sera mieux assainie.
La décharge finale, dont Sikasso a bénéficiée pendant la CAN 2002 et qui reçoit l’ensemble des déchets solides de la ville, est gérée par la municipalité qui ne dispose d’aucun appui budgétaire alors que l’infrastructure est du ressort des services techniques de l’assainissement, a révélé M. Ly.
Des tonnes de déchets sont déversées sur ce site. Les services techniques de l’assainissement, dont relève officiellement cette décharge, n’ont aucun moyen pour les étaler. Le directeur technique a toute de même salué le projet PACUM dont les réalisations ont eu un impact positif sur le cadre de vie des populations dans des quartiers comme Wayerma.
Fousseyni DIABATÉ AMAP-Sikasso
L’Essor