Selon Seydou Diallo, Promoteur et moniteur de l’auto-école Bouctou, les usagers doivent s’engager à penser à eux-mêmes et aux autres dans la circulation, à respecter le Code de la route pour diminuer les risques d’accidents de la circulation. Ce spécialiste des questions de circulation routière nous a accordé un entretien exclusif.
Qu’est-ce que la circulation routière, selon vous ?
La circulation routière est faite pour faciliter les va-et-vient des individus tout en respectant, bien sûr, ses règles. Par ailleurs, c’est pour que personne ne gêne l’autre dans sa mobilité et qu’il n’y ait pas d’accident.
En tant que moniteur, quelle est votre perception par rapport à la circulation au Mali ?
A mon avis, la circulation routière au Mali c’est zéro, parce qu’il n’y pas de respect mutuel entre les usagers. Chacun circule comme bon lui semble. Il y a certaines priorités que les gens doivent connaître, sans quoi, le Mali va continuer à enregistrer des taux élevés d’accidents de circulation. La circulation routière au Mali est très mauvaise et a besoin que les usagers s’approprient des B.A-BA du Code de la route. Cela est possible avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication et avec les Smartphones.
Chacun se jette dans la circulation sans connaissance des règles élémentaires. Ces usagers sont de véritables dangers et de potentiels facteurs d’accidents de la circulation. Des efforts doivent être faits par les autorités en charge de la circulation afin que chacun puisse penser au respect des règles qui sont universelles.
Comment expliquez-vous le taux élevé d’accidents sur nos routes ?
Les accidents sur nos routes sont dus à deux raisons principales. La première raison est que les gens ne connaissent pas la circulation routière. Si ce n’est pas maintenant, ils partaient rarement dans les auto-écoles pour se former. Ils se rendaient directement à l’ONT pour passer leurs permis de conduire.
Les quelques rares usagers qui maîtrisent le Code de la route ne les respectent pas. Peut-être parce qu’ils sont pressés ou par négligence.
Ils ne respectent rien. Pas de respect de signalisation horizontale ni verticale. Il n’est pas rare de voir des panneaux masqués sur nos routes.
Dans la ville de Bamako, il arrive même qu’on affiche des messages de campagne, de concert ou d’autres publicités sur les panneaux. Pourtant, les panneaux nous parlent pour qu’il y ait moins d’accrochages en circulation. Les usagers ne savent pas quelle est la bonne voie de circulation ou de dépassement. Chacun circule comme il veut.
Quel rôle peuvent jouer les autorités en charge de la circulation routière dans la diminution des accidents ?
Elles ont un très grand rôle à jouer, parce qu’il faut des sanctions. Aucun pays au monde ne peut se développer sans le respect strict des lois. Par exemple, il est dit qu’en agglomération on ne doit pas rouler à plus de 50 km/h. Même si l’on jette un regard sur la route tout à l’heure, on pourra voir des usagers qui roulent à plus de 50km/h. Parce que, tout simplement les sanctions ne sont pas prises et les contrôles ne sont pas stricts et pérennes. Il faut faire appliquer la loi et cela incombe aux autorités, ainsi tout ira bien.
Pourquoi dites-vous que circuler, c’est prendre soin de soi et des autres usagers ?
Selon le Code de la route, l’usager conduit deux engins, le sien et celui de l’autre qui est devant lui, ou à côté de lui. En plus des cas cités, au Mali s’ajoute celui de derrière. On doit faire attention à ceux qui roulent sur les deux côtés, devant et derrière.
En circulation, si on arrache la priorité à quelqu’un par exemple et s’engage devant lui, il faut rapidement dégager pour ne pas le mettre en danger. Mais chez nous, on s’engage et on fait le roi. Dans ce cas, celui de derrière peut cogner par derrière.
Faut-il garder l’espoir de la circulation routière mieux respectée au Mali ?
Il n’y a pas de circulation routière au Mali parce que le Code de la route n’est pas respecté. Pour moi, 85% des usagers de la route au Mali ne connaissent pas le Code de la route. Mais avec la création de nombreuses auto-écoles, les gens commencent à se former. Cela pourrait améliorer les choses dans l’avenir.
Ce qui pourrait également améliorer, c’est que nous, les promoteurs d’auto-écoles, en collaboration avec les autorités, allions vers les gens, leur enseigner le Code de la route ou en affichant un peu partout le Code de la route dans la circulation et d’autres stratégies encore.
Entretien réalisé par Moussa Diarra