La 5e édition 2018 du Festival ” Didadi ” de Bougouni se tiendra du 15 au 17 mars 2018 avec comme thème : ” Le tourisme : enjeux et perspectives pour Bougouni “. En prélude à ce grand rendez-vous de la musique locale de Bougouni, nous nous sommes entretenus avec son initiateur, Seydou Coulibaly (promoteur de l’hôtel Piemont) qui nous parle du festival Didadi de Bougouni et du festival sur le Niger.
Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous parler du festival Didadi de Bougouni ?
Seydou Coulibaly : Le festival Didadi de Bougouni est un festival culturel dont l’objectif est de promouvoir la culture du Mali en général et celle de Bougouni en particulier. Et pour cela, nous nous battons depuis des années parce que nous voyons qu’en ces temps-ci où les gens s’oublient, où les gens oublient leur culture au profit de tout ce qui vient de l’extérieur, nous nous sommes dit que même dans un monde global, il serait mieux de promouvoir sa propre culture et les autres viendront compléter ce que nous avons de bon.
Pourquoi le nom Didadi ?
Nous avons dénommé le festival “Didadi” parce que le Didadi c’est le folklore, une musique populaire de Bougouni très dansante et qui se chante depuis la nuit des temps quand les paysans venaient de la brousse, le temps de repos au clair de la lune sous les grands manguiers. C’est une musique bien rythmée à base de tambours qui donne chaud au cœur. C’est une musique dont la marraine est Nahawa Doumbia qui n’est plus une inconnue dans la musique malienne. Elle était la marraine du festival. Elle en est devenue la présidente d’honneur.
Quel est l’objet de votre séjour à Ségou, surtout au moment du Festival sur le Niger ?
Aujourd’hui, Ségou est une référence, une fierté pour tous ceux qui se battent pour la culture au Mali. Et le festival sur le Niger est une fierté pour chacun de nous. Venir s’inspirer auprès des organisateurs du festival de Ségou est une chance que nous ne voulons pas perdre. Raison pour laquelle, nous organisateurs du festival Didadi de Bougouni, nous sommes venus à Ségou pour voir comment le Festival sur le Niger est organisé, comment il se déroule, pour apporter notre petite contribution à l’édifice de la culture malienne. Nous nous rencontrerons le 15 mars 2018 pour le Festival Didadi de Bougouni. Nous profitons de l’occasion pour inviter tout le monde à Bougouni. Tous les festivaliers sont les bienvenus.
Quel regard portez-vous sur le Festival sur le Niger ?
Je dirai que le Festival sur le Niger est une référence. Tous les organisateurs de festival veulent arriver au niveau du Festival sur le Niger qui est devenu international. Chacun de nous sait que c’est au niveau du Festival sur le Niger qu’on peut réellement faire voir notre culture à l’extérieur. Donc, nous aspirons tous à aller de l’avant en donnant un coup de main au Festival sur le Niger qui doit être soutenu par d’autres festivals au Mali.
Qu’est-ce qu’un festival peut apporter à sa localité ?
Les retombées d’un festival sont incalculables pour sa localité. Un festival fait tourner les secteurs d’activités de l’économie d’un pays. Même le petit vendeur d’eau en sachet de la rue en profite. Le festival fait tourner les hôtels, l’artisanat. Le festival est une promotion pour la ville où il se tient. Le festival est un tout. Ce qui fait que nous avons choisi comme thème cette année “Le tourisme : enjeux et perspectives pour Bougouni”pour promouvoir le patrimoine matériel et immatériel de Bougouni. Bougouni dispose de beaucoup de sites touristiques qui restent méconnus. Le festival sera l’occasion pour faire découvrir ces sites aux festivaliers venus du Mali et d’ailleurs. Un potentiel qu’il faut à tout prix valoriser et exploiter pour le développement local et le bonheur des populations de Bougouni. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que les trois jours du Festival Didadi font vivre Bougouni car c’est une opportunité d’affaire pour tous les secteurs d’activités du cercle de Bougouni.
Que direz-vous aux autorités pour la promotion de votre festival à Bougouni ?
J’appellerai nos autorités à donner un regard aux promoteurs de la culture au Mali. Comme on le dit, le Mali a le plus grand nombre de festivals en Afrique. Mais le budget alloué à la culture est minime. Dans un pays un peu “déchiré” comme le nôtre, il serait mieux de reconstruire le Mali à partir de la base. Et cette base n’est autre que la culture. Réalisé par Siaka DOUMBIA
Source: le Challenger