La 2è session extraordinaire de l’année 2020 du Parlement de la Cedeao s’est ouverte ce mardi à Abuja. Les travaux étaient présidés par le président du Parlement de la Cedeao, le Sierra Léonais Sidie Mohammed Tunis. Les membres se sont entretenus entre eux par visioconférence, y compris les nôtres qui prêteront serment le samedi prochain lors de la clôture de la session.
à l’ordre du jour de cette session, examen et adoption du projet de rapport de la session inaugurale de la 5è législature du parlement, du projet de programme de travail des commissions permanentes, mixtes et ad hoc. S’y ajoutent l’examen et l’adoption du plan d’activités du Parlement au titre du 2è semestre de l’année 2020. Par ailleurs, la session examinera une douzaine de saisines reçues par la Commission de la Cedeao.
Elle se penchera aussi sur une requête du président de la Commission pour la mise en œuvre du protocole de la Cedeao sur le prélèvement communautaire. Le président Tunis a rappelé son élection à la tête de cette institution en mars dernier à Niamey au cours de la session inaugurale de la 5è législature du Parlement communautaire. Il remplace à ce poste le Sénégalais Moustapha Cissé Lô qui a passé quatre ans à la tête de l’institution.
Il est utile de rappeler que le poste de président du Parlement est attribué aux états membres en fonction d’un système de rotation établi par ordre alphabétique des états. Pour Sidie Mohammed Tunis la session n’est pas seulement extraordinaire de nom, elle l’est de fait et de circonstance. En effet, c’est une première que le Parlement de la Cedeao organise sa session en visioconférence actualité Covid-19 oblige.
Il a décliné sa vision pour la bonne marche de l’institution qu’il préside. Le président Tunis s’est exprimé sur la situation de la Covid-19 en Afrique et dans l’espace Cedeao. En plus d’une crise sanitaire qu’elle a engendré, la pandémie a favorisé une situation économique difficile. Il a, à cet effet, rappelé la tenue du sommet extraordinaire des chefs d’état de la Cedeao en avril dernier qui a fait le point de l’impact de la Covid-19 dans l’espace Cedeao.
Pour faire face à la maladie, l’organisation a mis à disposition un soutien financier qui a complété l’aide des partenaires internationaux pour l’achat de fournitures et équipements médicaux essentiels à la lutte contre la pandémie. Le président de la Cour de la Cedeao, Edward Amako Asante, s’est réjoui de sa participation à la rencontre.
Selon lui, la collaboration des institutions de l’organisation permettra de faire de la Cedeao une organisation des peuples.
Faisant le point sur la situation de la Covid-19 dans l’espace Cedeao, le directeur général de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), le Pr Stanley Okolo, dira qu’à la date du 16 juillet dernier, l’espace communautaire a enregistré 102.787 cas confirmés parmi lesquels 62.835 guérisons et 1.656 décès. à cet effet, l’OOAS a distribué aux 15 pays membres des kits de tests diagnostic, des équipements de protection individuelle, des médicaments et a assuré la formation au profit du personnel de la santé.
Le Parlement s’est associé à toutes ces initiatives. Parmi les saisines, 2 sont relatives à la Covid-19. Il s’agit de la décision portant sur la lutte contre la Covid-19, la stabilisation et la relance des économies des états membres de la Cedeao et la décision relative à la contribution des états membres de la Cedeao au fonds de solidarité de l’Union africaine dans le cadre de la lutte contre la pandémie.
Un plaidoyer a été aussi fait pour la mise en œuvre rigoureuse du protocole relatif au prélèvement communautaire et du mécanisme y afférent qui est de nature à permettre à la communauté de mobiliser les fonds nécessaires pour faire face à une bonne partie de ses obligations financières. En effet, consciente de la nécessité de lever des fonds en vue de l’exécution des projets et programmes communautaires, la Cedeao a mis en place le mécanisme de prélèvement communautaire. Ce prélèvement de 0,5%, imposé aux marchandises provenant d’États non membres de la Cedeao, est utilisé pour financer les activités de la Commission de la Cedeao et des autres institutions de la Communauté.
Les parlementaires ont été exhortés à poursuivre le plaidoyer auprès de leurs états pour le maintien de cette obligation capitale pour la survie de la Cedeao.
Mariam A. TRAORÉ
Amap-Ségou
Source : L’ESSOR